Pendant la campagne des municipales partielles, le nouveau maire Didier Fischer (SE) avait affirmé sa volonté d’œuvrer pour obtenir l’enfouissement de la nationale 10 au niveau de la commune et permettre de « réunir la ville ». Lors du conseil municipal du 22 janvier, cela s’est traduit par le vote à l’unanimité d’une motion demandant l’« inscription dans le prochain Contrat de plan État-Région (CPER, document qui engage les deux sur la programmation et le financement de projets d’aménagement structurants, Ndlr) d’un projet d’enfouissement de la RN 10 à Coignières ».
Avec l’exemple à quelques kilomètres de l’enfouissement de la nationale à Trappes, qui débute prochainement après près de deux décennies de réflexion, majorité comme opposition savent qu’il faudra s’armer de patience pour voir un tel aménagement être potentiellement réalisé à Coignières. Le conseiller municipal d’opposition, Ali Bouselham (SE), dont le groupe a affiché son soutien à la démarche, l’a d’ailleurs souligné dans sa prise de parole. « Le challenge, c’est la décennie, c’est de l’obtenir dans 10 ans », lui a confirmé le maire.
« Le problème, on le vit depuis 1965 d’une certaine manière, on n’a jamais prolongé la fameuse A12 et aujourd’hui, il faut être clair, le projet a été enterré (le projet de prolongement vers le Sud de l’A12 a été retiré du Schéma directeur de la région Île-de-France en 2013, Ndlr), rappelle Didier Fischer dans son discours de présentation de la délibération. Ça veut dire que le flux de véhicules continuera de se déverser sur la nationale 10. Aujourd’hui on est à plus de 70 000 véhicules par jour en moyenne, avec tous les inconvénients que cela représente pour notre commune. »
De plus, d’après lui, l’aménagement de la nationale à Trappes, qui « va fluidifier la circulation » au niveau de cette dernière, entraînera des « arrivées plus massives encore des voitures sur Coignières, donc bloquées aux feux, avec des embouteillages, etc ». Pour pallier cette situation, le maire entend dès à présent porter un projet d’enfouissement de la RN 10 auprès des différentes administrations.
« L’idée n’est pas forcément un souterrain en continu, mais au moins deux ou trois plateaux urbains qui permettent de réunir la ville, aujourd’hui fracturée par cette nationale 10 », avance Didier Fischer. Dans un communiqué envoyé en fin de semaine dernière, la municipalité précise souhaiter un enfouissement partiel « entre les deux principaux carrefours et un aménagement pour le troisième carrefour de la Maison blanche ».
Didier Fischer estime par ailleurs que le futur quartier en projet à proximité de la gare, donc de l’autre côté de la nationale, ne peut être construit sans « la certitude de la part de l’État […] d’un aménagement conséquent de la nationale 10 ». Didier Fischer souligne que cela permettrait aussi de réduire le bruit, la pollution et réduire les traversées de la ville par des automobilistes voulant éviter les bouchons.
Le maire précise que si un enfouissement venait à être envisagé, il faudrait cependant « être prudents pour ne pas nuire à nos commerces ». Il souhaiterait donc « des accès possibles et visibles aux zones d’activités » en plus « des aménagements qui peuvent être ponctuels pour réunir la ville ». Et d’ajouter : « C’est en tout cas le projet vers lequel on voudrait aller, maintenant les spécialistes nous proposeront peut-être des variantes, si l’État s’engage. »
Le projet d’enfouissement de la nationale 10 au niveau de Coignières n’est donc pour l’instant qu’une volonté des élus de la commune et pourrait prendre de nombreuses années à voir le jour tant il est ambitieux. « On va faire des études pour voir [quel aménagement de la RN10] est le plus adapté en définitif, mais je pense que nous devons nous mobiliser pour obtenir cet aménagement indispensable », explique Didier Fischer, qui, avec la motion votée le 22 janvier, entend « demander poliment mais fermement que l’État s’implique dans ce projet ».
Dans son discours, le maire a d’ailleurs indiqué que « sa première demande » au sous-préfet, qu’il doit rencontrer cette semaine, serait « de proposer l’inscription de cet aménagement au CPER » qui devrait être rédigé « d’ici deux ans ». Didier Fischer a aussi sollicité des rendez-vous avec les présidents de la Région et du Département pour tenter d’obtenir leur soutien. « On nous a fait remarquer à Saint-Quentin-en-Yvelines qu’une fois que Trappes sera fait, Coignières sera la dernière commune coupée en deux par la nationale », conclut Cyril Longuépée, adjoint coigniérien à l’urbanisme.