Axel Duriez est devenu, il y a deux semaines, champion du monde de tumbling chez les 13-14 ans, lors des championnats du monde par catégorie d’âge à Saint-Pétersbourg (Russie). Le jeune homme de 13 ans, licencié à l’Union sportive municipale des Clayes-sous-Bois (USMC), a reçu un hommage de sa ville, après l’avoir fièrement représentée … et mis un coup de projecteur sur une discipline méconnue. Le tumbling consiste à effectuer, sur une piste de « 25 mètres de long pour deux mètres de large », une succession de « huit acrobaties consécutives se terminant par une “sortie” », peut-on lire sur le site internet de la Fédération française de gymnastique, sport auquel le tumbling est rattaché.

Axel Duriez a commencé à le pratiquer à l’âge de 7 ans. Il explique aimer « tout ce qui est acrobaties, vitesse, et la sensation ». Hormis un peu de volley, le jeune champion n’avait jamais effectué d’autre sport auparavant. « Avant qu’il le fasse, nous, on ne savait pas ce que c’était, nous a confié son père, Rémi. En plus, quand on a regardé sur internet, la première chose qu’on nous montre, c’est “les pires vidéos du tumbling”. »

Les parents ont néanmoins pu être rassurés par l’encadrement reçu par leur fils à l’USMC, qu’il a intégré suite à un stage d’initiation au tumbling, après avoir tapé dans l’œil de l’entraîneur René Ebami, qui a crée la section tumbling à l’USMC en 1988. Une section aujourd’hui dirigée par Sylvie Freitas qui n’est autre que … la mère d’Axel Duriez. « C’est une double émotion, je suis fière du travail de mon fils et du travail qu’on a accompli [au club], estime-t-elle. C’est vraiment la passion que René lui a transmis qui a créé un lien entre eux. »

Un lien qui les a emmenés sur le toit du monde, lors d’un tournoi où ils ont porté haut et fort les couleurs de la France, mais aussi des Clayes-sous-Bois. Ils ont d’ailleurs reçu la médaille de la Ville le 1er décembre. « Tout ceci laisse à penser que l’histoire ne fait que commencer, a déclaré la maire UDI de la commune, Véronique Coté-Millard. Ce duo de choc représente fièrement Les Clayes et la fait rayonner dans le monde entier. »

Un duo qui n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’Axel Duriez comptait déjà à son palmarès une médaille de bronze mondiale et quatre titres de champion de France. Le jeune Clétien avoue avoir « encore un peu de mal à y croire », mais être « surtout très content » après sa médaille d’or. Une breloque pour laquelle il a dû « frôler la perfection », d’après son entraîneur. « Il a fait une série quasi parfaite, raconte-t-il. Les notes maximum, c’est 10, il a eu 9,6 de moyenne. »

Axel Duriez ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et veut «  continuer à être champion du monde ». Il s’est d’ailleurs toujours montré ambitieux. « Un jour, il avait 9 ans et m’a dit “René, c’est qui les meilleurs du monde ? ”, raconte son entraîneur. Je lui ai dit : “C’est les Russes mais ne te frotte pas à eux, ce n’est pas que j’ai un complexe d’infériorité mais je suis réaliste”. Il me dit “ne t’inquiète pas, un jour je mangerai du russe ”. Chose qu’il a fait, en plus il les a battus à domicile (deux Russes complétaient le podium, Ndlr). »

Mais René Ebami loue aussi les qualités morales de son poulain, qui « incarne toutes les valeurs du sport ». Des valeurs qui pourront peut-être l’emmener aux JO dans deux ans, au Japon. « On croit en lui, la fédération aussi, affirme Sylvie Freitas. Il est assez motivé, il vit pour ça. […] S’il ne s’entraîne pas, c’est une catastrophe, quand il est blessé et au repos, c’est la pire des punitions du monde pour lui. »

La maman-présidente espère pouvoir accompagner son champion de fils au Japon. Il faudra, pour cela, trouver des ressources financières. Ça tombe bien, la Ville semble aller dans ce sens. « Nous avons décidé de renouveler une deuxième année de suite l’aide au projet accordée à Axel pour le soutenir dans son parcours et dans sa progression, a annoncé Véronique Coté-Millard. Il est aussi soutenu par SQY à travers une subvention versée au titre du très haut niveau individuel. »

Pour le déplacement en Russie, les deux collectivités avaient aussi contribué, la Ville ayant versé 900 euros, nous a fait savoir le service des sports. La secrétaire et comptable de l’USMC, elle, reste sceptique. « Si on a la même subvention, ça va être difficile [pour le Japon] », concède-t-elle. Le club, dont les moyens sont limités et qui a dû exporter certains entraînements dans d’autres villes, a aussi participé, et décidé de « créer une cagnotte Leetchi », notamment car « l’objectif, c’est Tokyo, c’est un peu plus loin, c’est encore des déplacements, des frais », assure son président Jean-Jacques Le Coq. Autant de sacrifices à faire pour emmener Axel Duriez encore plus haut.