« Actuellement, si on enlève le côté dédoublement dans les classes de CP et CE1, qui est un plus si mis en place dans de bonnes conditions, tout le reste, ça ne va pas. » Le bilan de la rentrée scolaire, présenté par les syndicats d’enseignants lors de leur traditionnelle conférence de presse de septembre, laisse peu de place à l’optimisme. Réunis à Trappes, les différents syndicats de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des Yvelines dénoncent cette année encore les reformes du gouvernement et la suppression annoncée de postes dans l’Éducation nationale, le recours aux contractuels, Parcoursup, et un nombre d’élèves élevé dans plusieurs établissements.

Depuis le début du mois, de nombreuses mobilisations ont en effet eu lieu dans plusieurs établissements scolaires du département, même si elles sont moins nombreuses à Saint-Quentin-en-Yvelines. « Ce n’est pas la première fois qu’on fait une conférence de presse de rentrée où ça ne va pas, concède François Hébert, professeur à Mantes-la-Jolie et co-secrétaire départemental de la FSU. Mais là, un certain nombre d’établissements se sont mobilisés d’une façon ou d’une autre. C’est révélateur d’une situation de tension. »

Les syndicats pointent ainsi de nombreux dysfonctionnements dans les écoles primaires et maternelles, collèges et lycées yvelinois. Même la mesure du dédoublement des CP et CE1 dans les zones de Réseaux d’éducation prioritaire (Rep et Rep +), bien que globalement positivement accueillie, n’a selon eux pas été correctement mise en place. « On a une moyenne de 12,1 par classe, avance Bertrand Mesure, enseignant à Trappes et co-secrétaire yvelinois du syndicat des instituteurs (SNUIPP), s’appuyant sur le nombre de classes et d’élèves concernés. Donc l’annonce des 12 élèves par classe n’est pas effective partout. »

Il estime que cette mesure s’est faite « au détriment des autres classes » et « sans accompagnement financier » en dehors des personnels. « C’est un transfert de charge vers les communes qui doivent équiper des salles, regrette Bertrand Mesure. Ici à Trappes, la mairie a atteint les limites de ce qu’elle pouvait offrir en terme de locaux, donc l’année prochaine les dédoublements se feront pour beaucoup sur deux enseignants dans une même classe. » Alors que cela est déjà le cas dans certaines classes, dans les colonnes du Parisien, Daniel Filâtre, le recteur de l’académie de Versailles (qui couvre une partie de l’Ouest francilien, Ndlr) a promis un « dédoublement fixe » pour tous avant la fin de l’année.

Du côté des collèges et lycées, les syndicats pointent une augmentation des effectifs. « Il y a une augmentation démographique sans moyens qui suivent, assure Laure Geneste, co-secrétaire départementale du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes-FSU). Nous avons beaucoup de remontées de collèges avec des classes à 30, c’est fréquent. » A titre d’exemple, sur Saint-Quentin-en-Yvelines, elle cite le collège la Couldre à Montigny où une grève a eu lieu pour dénoncer les « 29 élèves en classe de 6e ».

A Maurepas, elle assure que toutes les classes de 6e, 5e et 4e du collège Louis Pergaud comptent de 28 à 30 élèves. Pour les lycées, elle énumère des secondes à « 36 » au lycée Descartes de Montigny, ou les « 41 élèves en BTS tertiaire » au lycée de la Plaine de Neauphle à Trappes, posant des « difficultés d’accueil dans les salles ». Concernant Parcoursup, sur les « 57 000 élèves de l’académie de Versailles », Laure Geneste avance que « 10 % est sorti du dispositif sans affectation ». Et de détailler : « 2 500 ont démissionné, 2 500 sont sortis car ils n’ont pas donné de réponse et 500 attendent toujours une réponse. » Les syndicats d’enseignants donnent rendez-vous pour la manifestation interprofessionnelle prévue le 9 octobre à Paris.