Les professeurs du lycée Émilie de Breteuil, à Montigny, sont en colère et l’ont fait savoir en organisant une opération « lycée mort », le 28 mars devant l’établissement. Autrement dit, une grève qui touchait l’immense majorité des enseignants. Ces derniers dénoncent une stagnation de leur Dotation horaire globale (DHG) à venir pour l’année scolaire 2024-2025, soit 1 297 heures par semaine, alors qu’ils réclamaient une augmentation de cette dernière, pour faire face à une augmentation des effectifs d’élèves et l’ouverture d’une nouvelle filière, alors que l’établissement compte déjà près de 1 000 élèves. « Malgré un nombre d’élèves croissant et l’ouverture d’une nouvelle filière professionnelle, notre appel à la Daasen pour obtenir quelques modestes 27 h supplémentaires a été retoqué sans aucune perspective d’amélioration », précisent-ils dans un tract distribué aux parents.
Une augmentation de la DHG qu’ils estiment pourtant indispensable pour continuer à offrir un enseignement de qualité dans toutes les filières. « Notre lycée brille par sa diversité pédagogique : filières générales, technologiques, professionnelles, sections européennes, filière ‘‘Bachibac’’ (double délivrance du bac français et du bac espagnol, Ndlr). Notre force repose sur le respect de chacune de ces filières et trajectoires : nous refusons de sacrifier une partie de cette offre au profit du reste. Pourtant, sans augmentation de notre dotation, nous risquons de perdre dès l’année prochaine notre capacité à offrir un enseignement de qualité à tous nos élèves », est-il ainsi écrit sur le tract.
Les professeurs redoutent ainsi une dégradation de la qualité de l’enseignement, alors que le lycée est très bien réputé et jouit d’excellents résultats, pour preuve le récent classement du Parisien, où il arrive 5e au niveau départemental, public et privé confondus, 3e lycée public yvelinois et 1er lycée public à SQY, avec un taux de réussite au bac de 99 %. « Ce succès passe par notre offre et par le choix de la mixité entre sections et options, évoque le tract. Mais sans les moyens adéquats, nous ne pouvons pas assurer la pérennité de tels programmes ! Nous ne voulons priver aucun élève de ses chances. »
Dans le document, les enseignants s’inquiètent aussi de « l’hétérogénéité des niveaux » entre élèves, de plus en plus importante selon eux. Un problème qui « n’est suivi d’aucun moyen pour permettre des ajustements dans notre enseignement », déplorent-ils. Ainsi, devant l’établissement, étaient déployées des banderoles, sur lesquelles on pouvait notamment lire : « DHG sacrifiée = formations saccagées ». Selon 78actu, après leur mobilisation devant le lycée, les professeurs se sont rendus devant la direction académique, où une réunion devait se tenir dans l’après-midi.