Une femme, résidant des les Yvelines, mène un combat pour aider son frère atteint de schizophrénie. Durant sept ans, il a subi une castration chimique, un procédé dénoncé par sa sœur, qui le juge illégal. « Je ne sais pas combien de temps ça prendra ni quand je vais y arriver, mais je vais réussir », a-t-elle indiqué à nos confrères de 78actu.

Mais, avant de réussir, un long parcours judiciaire l’attend. Pour cela, elle n’hésite pas à consulter des centaines d’ouvrages et d’articles de loi. Il faut remonter dans le temps pour comprendre ce qui est arrivé [à son frère], aujourd’hui âgé de 58 ans. « En 1989, mon frère a été reconnu adulte handicapé avec un taux d’incapacité de 80 %. Il souffre de schizophrénie dystymique, affectant fortement son humeur », ajoute-t-elle à 78actu.

Ni son tuteur ni sa famille ont été mis au courant de la castration chimique

En 2010, son frère, toujours malade, est placé sous tutelle, car son état nécessite des hospitalisations, qui se dérouleront au centre hospitalier de Versailles, mais également à Plaisir et à Rambouillet. « Lors de l’un de ses séjours à l’hôpital, durant l’année 2010, [son frère] est mis en cause par trois pensionnaires pour des faits de viols », poursuit 78actu. Mais, des années plus tard, en 2016, une ordonnance de non-lieu est prononcée par le tribunal qui juge que « les charges sont insuffisantes ».

Le 6 avril 2011, son frère avait signé « un consentement à l’hormonothérapie par androcur », autrement dit, une castration chimique, proposée par un de ses médecins, alors que personne ne semble avoir été mis au courant. « Ni la famille ni même le tuteur légal puisque sa signature est absente du consentement », écrit 78actu.

« Ce médecin… Qu’en a-t-il fait du tuteur ? Je vais vous le dire : il l’a carrément mis à la poubelle… Mon frère s’est retrouvé jugé et condamné alors qu’un non-lieu a été prononcé plus tard ! À quoi ça sert de mettre une protection juridique à quelqu’un de malade si ce n’est pas utilisé ? Et en plus, ils se sont immiscés dans l’enquête et ont, à mon sens, violé le secret médical », a expliqué sa sœur révoltée, documents à l’en-tête de l’hôpital à l’appui.

S’ensuit une longue bataille entre cette femme et les médecins qui suivent son frère. Aujourd’hui son frère a stoppé son traitement. « Il nous a dit qu’il n’en voulait pas depuis toujours. Je pense qu’il a été manipulé par une équipe dans laquelle il avait confiance dans une période de grande vulnérabilité », assure sa sœur à 78actu.

Actuellement le dossier est entre les mains de la justice chargée d’instruire l’affaire. Une plainte avec constitution de partie civile a été déposée.

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