Fin octobre 2023, le groupe cambriolage de la sûreté urbaine a été alerté de plusieurs vols par effraction commis au sein du site régional du Crédit Agricole qui se trouve à Guyancourt. Le préjudice dépasse, déjà à cette époque, les 300 000 euros, car l’affaire ne s’arrête pas là. Le butin portait sur des centaines d’ordinateurs portables neufs et emballés, ainsi que sur des accessoires destinés aux employés de l’entreprise.

Les enquêteurs ont commencé à s’intéresser à deux employés d’une société sous-traitante du Crédit Agricole. L’analyse de leur téléphonie a permis de leur imputer la quasi-totalité des vols,et ce depuis mai 2023. Des recherches effectuées sur le site internet Leboncoin ont permis de cibler neuf annonces rédigées par une société, pour du matériel informatique identique à celui dérobé. Les annonces ont été diffusées immédiatement après les vols. L’exploitation de ces annonces a confirmé l’implication de cette boutique et d’un individu, jusque-là inconnu des services de police. Il s’agissait du gérant de la boutique.

Dans la soirée du lundi 20 novembre, un nouveau vol de 128 ordinateurs a été commis selon le même mode opératoire, au même endroit, ce qui a porté le préjudice global à près de 500 000 euros. Deux jours plus tard, le 22 novembre, une opération de police a été menée au petit matin avec le concours de la CDI78 et plusieurs équipages cynophiles pour la détection de billets. Elle a conduit à l’interpellation de quatre protagonistes, âgés de 21 à 39 ans, domiciliés à Dreux, Nanterre, Trappes et Élancourt : les deux voleurs présumés, et les deux gérants de la boutique. Une partie du butin du dernier vol, à savoir 56 ordinateurs portables, a été retrouvée au domicile du gérant présenté comme le cerveau de la bande, un homme par ailleurs professeur de physique-chimie.

Le quatuor, peu expérimenté en délinquance, a fini par passer aux aveux. 32 000 euros ont été saisis sur leurs comptes bancaires et leurs économies en argent liquide. Ils n’ont cependant rien dit sur la destination des fonds provenant des ventes réalisées sur le site internet Leboncoin. Jugés en comparution immédiate, les trois principaux prévenus ont écopé de peines de prison allant de 12 mois avec sursis à 18 mois de prison avec mandat de dépôt, ainsi que l’obligation de rembourser le Crédit Agricole. Quant au quatrième mis en cause, la justice a considéré qu’il s’agissait uniquement d’un prête-nom. Il a été relaxé au bénéfice du doute.

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