Un immeuble d’une vingtaine de logements va-t-il voir le jour dans le quartier pavillonnaire de la Commanderie, à Élancourt ? C’est le projet que semblait vouloir la municipalité, à la place de l’ex-centre de loisirs Jean-Claude Bernard, fermé il y a deux ans. Un projet qui a suscité un tollé chez plusieurs riverains, comme l’a rapporté 78actu dans un article. Ces derniers ont lancé une pétition papier et une en ligne, qui affichait, au 15 janvier, 551 signatures. Sur certains commentaires de la pétition en ligne, plusieurs habitants évoquent un lieu « de culture et de partage » qui doit être selon eux sauvegardé. « La Commanderie est une zone pavillonnaire où un immeuble n’a rien à y faire ! Zone sécurisée pour les enfants, où il fait (encore…) bon vivre ! Qui nous a consultés ? », s’interroge aussi une habitante. « Arrêtons le bétonnage et préservons ce quartier verdoyant », réclame une autre.

« On a un centre de loisirs qui a vieilli, justifie Thierry Michel (LR), 1er adjoint élancourtois, joint par La Gazette. C’est un équipement des années 80, avec une conception des plus originales, et qui ne répondait pas du tout aux attentes qu’on peut avoir aujourd’hui dans le fonctionnement d’un centre de loisirs. […] C’est un équipement qui, malheureusement, a fait l’objet de malfaçons d’origine, qui nous a amenés à avoir une réflexion sur cet équipement. On a considéré que cet équipement n’étant plus adapté, on l’a fermé. […] On a transféré l’activité de centre de loisirs dans l’école de la Commanderie, où là, on a installé des préfabriqués de très belle facture. »

Partant « de ce constat d’un bâtiment qui n’était plus du tout adapté », la commune a réfléchi à son devenir, « en se disant qu’une rénovation complète coûterait beaucoup trop cher et n’aurait pas d’intérêt », selon Thierry Michel. « Donc on s’est dit que, ce bâtiment, autant s’en séparer, poursuit l’élu. Élancourt, comme d’autres communes en région parisienne ou en France, est suréquipée et a la nécessité de réduire des équipements sans réduire le service au public, en se disant qu’on va rationaliser nos équipements, ce qui va nous permettre, dans le contexte d’aujourd’hui, de consommer beaucoup moins d’énergie, et de contribuer à tout ce qui est transition écologique. »

La Ville a alors estimé que la construction « d’un petit collectif », avec « 22 logements », serait « une piste intéressante », estime le 1er adjoint, ajoutant qu’un promoteur a proposé de leur racheter le terrain. La mairie a alors rencontré l’association de riverains de la Commanderie (Aful), raconte Thierry Michel : « Ils nous ont proposé de parler de ce projet avant leur assemblée générale de février. Il y a eu un événement qu’on n’avait pas anticipé, c’est qu’un opposant a révélé tout ça, et ça a créé une émotion dans le quartier, qui n’était pas encore informé, car nous n’avions pas eu le temps de faire la réunion. On a pris comme décision de retirer cette délibération du conseil municipal du [14] décembre, en disant ‘’On entend votre message, il n’y a pas de vente, il n’y a rien, on arrête le projet sur cette première hypothèse, et on vous propose de faire une réunion publique, de vous exposer ce qu’on avait en tête, et d’avoir vos réactions’’. »

Le point, initialement prévu à l’ordre du jour du conseil, a été retiré. « La délibération autorisait le maire à faire les négociations de vente », reconnaît Thierry Michel, assurant toutefois que « la vente ne se serait pas faite avant plusieurs mois ; on avait encore six mois, et là on aurait présenté le projet au mois de février ». Face au tollé chez les riverains, les choses se sont accélérées et la réunion publique est programmée le 24 janvier, en visio. Si une réhabilitation du centre de loisirs est de toute façon exclue, le programme immobilier ne sera « pas forcément » l’option choisie, même si elle est privilégiée par la municipalité, d’après l’élu. « On a regardé d’autres possibilités. Cette rue est en impasse, donc mettre un parking, on ne voyait pas l’intérêt, ça amènerait beaucoup de voitures, créer un espace vert amènerait des nuisances […]. Le petit collectif, avec du stationnement en souterrain, pouvait être un bon compromis », affirme-t-il.

Il ajoute que cela répondrait à un besoin de certains riverains, « notamment des seniors, qui nous faisaient remarquer que ça pouvait être intéressant pour eux, ils ne voulaient pas forcément aller dans une maison de type Ehpad, mais garder leur maison serait un peu compliqué ». Mais il assure que « l’on prendra le temps nécessaire pour trouver un projet qui soit dans la satisfaction de tout le monde » et que « des propositions des plus originales » ont été formulées. Et de conclure : « Il y aura une concertation, et on essaiera de trouver le meilleur projet pour le quartier, pour les habitants et pour la ville. »