Le projet de rénovation urbaine du Valibout, à Plaisir (lire nos éditions du 29 octobre 2019 et 18 janvier 2022), ne se caractérise pas uniquement par une réhabilitation de logements et une démolition de 58 d’entre eux, dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Il s’accompagne aussi d’une transformation plus générale de ce Quartier prioritaire de la ville (QPV), marquée notamment par la création d’un pôle éducatif, regroupant les actuelles écoles maternelles Danièle Casanova et Louise Michel, ainsi que l’école élémentaire Pierre Brossolette. Un projet qui devrait pouvoir s’accélérer dans les prochains mois, puisque le conseil municipal du 14 décembre dernier a voté l’autorisation donnée à la maire, Joséphine Kollmannsberger (LR), de déposer un permis de construire pour la construction de ce futur pôle.

« L’éducation et le développement font partie des enjeux majeurs du renouvellement du quartier », a déclaré Christophe Bellenger, 1er adjoint, lors de la séance. Il rappelle aussi que ce projet suit la construction d’un nouveau restaurant scolaire, inauguré en novembre 2021 et bénéficiant aux trois établissements du quartier.

L’école Casanova sera celle qui connaîtra les modifications les plus importantes. Fusionnant avec l’école Louise Michel, elle sera réhabilitée et agrandie, son nombre de classes passant de cinq à huit. Une extension de sa cour de récréation est également prévue, tout comme la création d’un accueil de loisirs mixte, l’agrandissement du service médiation, et l’aménagement du service de réussite éducative. Autre évolution marquante au sein de la future école maternelle : ses classes seront « ouvertes sur l’extérieur, de façon à pouvoir faire ce qui a été mis en place par l’Éducation nationale, c’est-à-dire l’école à l’extérieur, puisque des cours seront parfois dispensés à l’extérieur de la classe », a souligné Sylvie Kane, adjointe déléguée à la vie scolaire et périscolaire, au cours du conseil municipal.

Quant à l’école Brossolette, si son nombre actuel de 14 classes devrait rester inchangé, elle bénéficiera aussi d’aménagements. « Nous allons agrandir le point accueil élémentaire des petits copains, aménager une infirmerie, et créer un local de stockage attenant au préau », a ainsi annoncé Christophe Bellenger. Et l’élu de résumer que l’objectif est de « créer un groupe scolaire capable de répondre aux besoins du quartier ». Les espaces extérieurs situés autour des écoles vont eux aussi subir un lifting de grande ampleur. « L’intégralité du parvis va être refait, a notamment exposé Sylvie Kane. Ça va être un parvis vraiment sécurisé, puisque les enfants arriveront non plus comme maintenant où ils arrivent par la rue. Là, il y aura un parvis avec la continuité d’une allée, avec d’un côté l’école maternelle et de l’autre l’élémentaire. » La plantation d’un jardin pédagogique, l’aménagement d’un parking, ou encore la création d’un local poubelle et de locaux vélos, figurent aussi au programme de ce projet dont la délibération a fait réagir les groupes d’opposition.

Annie-Joëlle Priou-Hasni (DVG), du groupe « Tout à faire pour Plaisir », a ainsi fait savoir que, « en cohérence avec nos diverses interventions sur ce sujet, notamment sur le NPNRU du quartier du Valibout, et aussi car nous désapprouvons ce processus de transformation des écoles de proximité en groupe scolaire, […] nous voterons contre ». Des propos qui ont laissé naître quelques tensions avec la maire. « Pour les enfants du Valibout, je vous remercie », a ainsi ironiquement rétorqué Joséphine Kollmannsberger. « S’il n’y avait pas cette rénovation urbaine, il n’y aurait pas ce regroupement scolaire, ce pôle éducatif. En tout cas, il serait fait d’une autre manière », a répondu Annie-Joëlle Priou-Hasni. « Et on laisserait le Valibout en l’état », a enchaîné la maire.

De son côté, Sandrina Carneiro (SE), architecte de profession, a salué « la qualité architecturale de ce projet ». Mais elle a annoncé que son groupe, « Plaisir, notre ville, notre avenir », allait s’abstenir, « car dans le cadre de ce pôle éducatif, on supprime une petite école de proximité, Louise Michel, qui est une structure à taille humaine, pour regrouper toutes les classes dans un grand groupe scolaire qui, selon nous, n’est pas une bonne réponse pour le quartier. »

Ainsi, la délibération a été adoptée avec 29 voix pour, quatre contre et six abstentions. Le dépôt du permis de construire pour la construction du futur pôle éducatif doit intervenir en avril 2023. Le chantier devrait lui commencer en mai, pour une livraison en juillet 2025. Le montant des travaux avoisine les 4,5 millions d’euros HT.