« Un véritable défi. » C’est ainsi que le maire de Coignières, Didier Fischer (DVG), qualifie la situation concernant le devenir du quartier de la gare. La municipalité souhaite réaménager ce quartier en proie à de très fortes pollutions, car situé entre la gare et les activités industrielles d’un côté, et de l’autre la RN10. C’est pourtant dans ce secteur que doit voir le jour… un écoquartier. « L’idée [d’]avoir quelque chose de beaucoup plus agréable qu’aujourd’hui, un espace où on aurait cette mixité fonctionnelle : l’habitat mais aussi de l’activité économique, voire du commerce en pied d’immeuble », a déclaré Didier Fischer le 30 novembre en préambule de la réunion de restitution des premières études et questionnaires sur le projet, à laquelle ont assisté une cinquantaine de personnes.

Un projet pour lequel la première étude urbaine a débuté en 2016, avant d’être interrompue en 2018 « suite aux difficultés politiques de l’époque », et sans même qu’ait pu être voté « le projet de concertation » rappelle Didier Fischer, arrivé en fonction après l’élection municipale partielle de décembre 2018. Le travail sur ce projet s’est accéléré ces derniers mois avec, en mai dernier, le choix de confier au cabinet Trait clair l’étude de concertation. Puis, deux questionnaires ont été mis en ligne, respectivement en juin et septembre. Parmi les points soulevés, la crainte d’immeubles de grande hauteur, le développement de la zone industrielle, la circulation automobile, l’état des trottoirs, ou encore le passage de camions rue du Four à Chaux (située dans le quartier, au croisement de la RN10), le sentiment d’abandon, le manque de sécurité en tant que piéton, ou encore d’espaces verts, liste Cyril Longuépée, adjoint à la transition écologique, à l’urbanisme et aux travaux.

Une riveraine note qu’il y a « dans la 2e partie de la rue du Four à Chaux, des emplacements pour se garer », mais insuffisants, et fait remarquer « qu’il y a aussi des gros véhicules qui prennent parfois deux places ». « On peut peut-être envisager que les véhicules plus importants se garent plutôt sur le parking de la gare, suggère Didier Fischer. On est à 100 m. D’autant que le parking de la gare est vide, même en journée. » « J’en ai déjà parlé à certains voisins qui ont ces véhicules et m’ont dit : ‘‘On a du matériel dedans, il n’est pas question qu’on le laisse sur le parking de la gare.’’ » Le maire tente de rassurer : « On a un plan de sécurisation dans les mois qui viennent, puisqu’on a maintenant le financement notamment pour la vidéoprotection. »

Autre point majeur du projet, la requalification de la RN10. « On a fait faire une étude, mais pour l’instant, on se heurte au problème du coût de la requalification, concède Didier Fischer. Il ne faut pas penser que, du jour au lendemain, on aura une requalification de la RN10. Notre étude urbaine va nous permettre de préciser ce qu’il faut exactement. » Il semble en tout cas exclure l’option d’un enfouissement, qui « ferait notre pauvreté, car nos enseignes s’en iraient ».

Concernant les futures constructions, Cyril Longuépée l’assure : « Pas question de faire des tours. » La Ville a par ailleurs passé le secteur en zone d’aménagement différé, qui « nous permet de différer la délivrance d’un permis de construire jusqu’à 12 années » et ainsi « contenir toute forme de spéculation foncière [des promoteurs] sur le secteur ». En revanche, 500 à 550 logements, dont 30 % de logements sociaux, doivent bien à terme voir le jour dans le quartier. « C’est une obligation de l’État, souligne Didier Fischer. Mais on peut faire des choses très bien. Ça ne va pas se faire du jour au lendemain, il va falloir que l’on préempte certaines choses quand une entreprise vendra, et ainsi de suite. La temporalité minimum, c’est à dix ans. […] Et il faudra sûrement un groupe scolaire, une maison de quartier, peut-être un équipement de sport. »

Souhaitant également rassurer les habitants en affirmant que « les gens qui veulent garder [leur terrain] le garderont », le maire évoque, en attendant, les aménagements plus importants de l’écoquartier, la possibilité de favoriser un « urbanisme transitoire », avec par exemple un jardin ou en accueillant des associations. La Forge, coopérative d’activité et d’emploi, s’est déjà installée dans le secteur. En revanche, l’arrivée des Restos du cœur, un temps évoquée, n’est plus d’actualité. « Ils voulaient faire un jardin d’insertion, mais […] il fallait qu’ils soient dans les lieux en juillet dernier », explique Cyril Longuépée.

Prochaine étape ce mois-ci pour l’avenir du quartier gare, avec le lancement par SQY d’une étude urbaine qui intégrera la RN10, contrairement à la précédente étude. « Cette étude urbaine va nous permettre de mieux apprécier ce qu’il faut faire réellement de manière précise, avance Didier Fischer.

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