Yes + c’est un dispositif qui met en relation des jeunes et des seniors, afin de rompre la solitude de ces derniers, accentuée depuis la crise sanitaire.
Le dispositif Yes +, piloté depuis janvier 2022 par l’agence Autonomy, remplace et améliore le dispositif Yvelines Étudiants Seniors (YES), créé par le Département en 2004, pour aider et accompagner les personnes âgées, trop souvent seules.
« Yes + permet d’assurer des visites de convivialité à domicile et au sein des établissements, des appels de courtoisie, des ateliers collectifs auprès de seniors repérés comme étant isolés par des opérateurs retenus dans le cadre d’un appel à candidatures », précise le Département. Une fois leur profil sélectionné et validé, les agents de convivialité reçoivent une formation de deux jours.
La Gazette est partie à la rencontre de Maurice Dalle, un senior vivant à son domicile (situé à Voisins-le-Bretonneux) et passionné d’histoire, et de Benoît Millot, jeune homme de 21 ans devenu agent de convivialité, en attendant la prochaine rentrée scolaire de septembre. « J’ai effectué un stage en psychiatrie à Villejuif. C’est un milieu où il y a de l’échange et beaucoup d’accompagnement social. C’est ce vers quoi je voulais me tourner, l’accompagnement des personnes », explique Benoît.
« Je me suis rapproché de Pôle emploi et de la mission locale intercommunale de Versailles, qui m’ont parlé de Yes +. Ils m’ont guidé dans les démarches et les inscriptions. Une fois mon dossier validé, j’ai passé un entretien à la mairie de Voisins-le-Bretonneux. J’ai commencé début mai et je poursuis le travail jusqu’au 31 juillet », poursuit le jeune homme.
Rapprocher les générations
« C’est très enrichissant je suis ravi de recevoir Benoît. On apprend à se connaître petit à petit », confie le retraité de 89 ans, qui vit seul depuis 11 ans à la suite du décès de son épouse. Néanmoins, ne lui parlez pas de finir ses jours en maison de retraite, « c’est hors de prix et c’est aussi hors de question ! », s’exclame Maurice Dalle. « J’ai un garçon et un petit garçon qui habitent non loin d’ici et qui viennent me rendre visite. Et puis, tous les 15 jours, je participe à des groupes de philosophie », déclare le senior. « Je ne conduis plus ma voiture, mais je prends l’autobus pour aller faire mes courses au supermarché. »
« La première fois qu’on se rencontre, les personnes à qui je rends visite sont toujours très contentes de me voir, car cela rompt leur isolement. Encore plus depuis la crise sanitaire qui a réduit les relations sociales de certaines personnes », enchaîne l’agent de convivialité. « Je m’occupe en tout de 25 personnes. J’organise mes rendez-vous. Le mercredi après-midi, j’essaie de privilégier les appels téléphoniques. Parfois, comme avec monsieur Dalle, c’est essentiellement pour parler, notamment d’histoire car il en est féru. Pour d’autres visites, c’est plus poussé, comme aller faire des courses ou une petite balade. En moyenne, je fais trois, quatre visites par jour », confie Benoît Millot.
En plus de développer des relations sociales, importantes dans une société de plus en plus individualiste, les missions d’un agent de convivialité sont, bien entendu, rémunérées.
« C’est payé le SMIC donc, en plus d’être très formateur, ce travail va me permettre de payer mon permis de conduire », annonce le jeune homme, ravi.
Christiane Massin, conseillère municipale rapporteur aux seniors, ajoute que « pour continuer dans ce sens, nous avons sur la commune l’association Veilleurs en Voisins avec des bénévoles qui viennent en aide aux personnes isolées, mais là, c’est plus sur le long terme. Le secours catholique agit également pour rompre la solitude des seniors. »
En 2021, une moyenne de 2 000 seniors par mois (avec une moyenne d’âge située entre 75 et 85 ans) ont pu bénéficier du dispositif Yes +. Pour cette même année, plus de 60 000 appels téléphoniques ont été recensés, très appréciés notamment durant les différents confinements.
« C’est vraiment un métier que j’apprécie car chaque personne que je rencontre à une personnalité différente. Monsieur Dalle est unique en son genre. Et puis c’est un travail qui permet une grande adaptabilité, car parfois, moi ou la personne que je dois voir, sommes indisponibles. Dans ce cas, ce n’est pas grave, nous programmons un autre rendez-vous », conclut Benoît Millot, avant de grimper sur son vélo, fourni gracieusement par la Mairie afin qu’il puisse effectuer ses différentes visites.
Allez plus loin
Enfin de sauter le pas ? Si cela vous a donné envie de devenir agent de convivialité, vous pouvez postuler sur yesplus@yvelines.fr et sur job78.fr.
