L’Institut d’études politiques de Saint-Germain-en-Laye lance un nouveau Diplôme d’analyste en cybersécurité, le DAC. La première promotion débutera en octobre. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.
Enjeu dans un monde de plus en plus numérique, la cybersécurité est l’un des axes de développement économique de l’agglomération saint-quentinoise. Fondé en 2013 par l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et l’université de Cergy Pontoise, le tout jeune Institut d’études politiques (IEP) de Saint-Germain-en-Laye a bien compris la portée stratégique de ce domaine d’avenir.
Déjà à l’initiative du Diplôme sur le renseignement et les menaces globales (DIREM), Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a décidé de renforcer son expertise dans le domaine de la défense en créant un Diplôme d’analyste en cybersécurité (DAC).
Une formation unique en France
« Après avoir passé 6 mois à la rencontre des spécialistes de la cybersécurité, nous avons imaginé le DAC comme une spécialisation en études supérieures visant à approfondir les hard et soft skills », explique Samuel Faure, directeur du programme et maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Pensé pour tous les cadres dirigeants de start-up, PME ou grand groupe, ainsi que les agents civils et militaires du secteur public qui seront confrontés à ces risques, le DAC propose une double approche des risques liés au cyberattaques, aux big data, aux conflits hybrides, à l’intelligence artificielle ou aux enjeux de société qui affectent la démocratie et auxquels sensibiliser les citoyens.
« Ce programme est unique en France. C’est la brique manquante qui offre 4 atouts pédagogiques : l’interdisciplinarité en sciences sociales et en mathématiques, la complémentarité avec des mises en situation professionnelle, l’excellence des intervenants et la diversité des auditeurs. La cybersécurité est analysée sous l’angle des connaissances et de l’expertise issues de la recherche en sciences sociales, caractéristique de la méthode Sciences Po. »
Ainsi, les futurs diplômés auront appris à développer différentes compétences spécialisées et compétences transversales. « Car la cybersécurité ne se réduit pas à la maîtrise de technologies avancées. Elle est aussi façonnée par des rapports de pouvoir politiques, l’établissement des réglementations régulant le cyberespace, des intérêts économiques et des dilemmes éthiques qui demandent d’être décryptés », précise le directeur du programme DAC.
Ainsi, le DAC pourra donc s’appuyer sur une vingtaine d’intervenants à la compétence reconnue en gouvernance, géopolitique et management de la cybersécurité, comme Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie en cybersécurité de Trend Micro, (auteur de nombreux ouvrages dont le Que sais-je ? sur la cybersécurité aux Presses universitaires de France) ou encore Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Et « Cécile Wendling, directrice de la stratégie de sécurité, de l’anticipation des menaces et de la recherche chez AXA sera la marraine de la première promotion », se réjouit Samuel Faure.
Une pédagogie hybride
La formation est dispensée sur 13 jours (100 heures) en présentiel, en français et en anglais. Seuls prérequis : être titulaire d’un bac +4, avoir la capacité de travailler en anglais et être motivé. Elle est compatible avec un autre cursus universitaire en master 2 pour les étudiants ou une activité professionnelle pour les actifs. « Nous cherchons le plus de diversité possible dans les backgrounds de cette première promotion, et visons la parité, les femmes ne représentant que 2 % dans le domaine de la cybersécurité. Le DAC est aussi accessible à tous ceux qui sont citoyens de l’Union européenne », conclut Samuel Faure.
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 1er juillet 2022. La première promotion de 24 candidats sera lancée en octobre 2022. Pour déposer son dossier d’inscription, rendez-vous sur le site de l’IEP : https://www.sciencespo-saintgermainenlaye.fr/dac/
Le déroulé du programme DAC
Le DAC est un diplôme de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye de niveau master 2. La formation de 12 modules s’effectuera en présentiel, à l’exception d’un module effectué en distanciel par une trentaine de capsules vidéo. Les enseignements auront lieu d’octobre 2022 à février 2023 sur le campus de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. L’évaluation se fera par des examens prenant la forme de questions à choix multiples (QCM) en avril 2023. De mars à août 2023, les auditeurs professionnels devront ensuite rédiger un mémoire d’expertise qu’ils soutiendront en septembre 2023 devant un jury composé de spécialistes de la cybersécurité. Les étudiants de master 2 sont exempts de cet exercice dans la mesure où ils doivent réaliser un stage pendant cette période.
Les compétences visées
• Capacité d’analyse géopolitique pour élaborer une stratégie en cybersécurité • Aptitude à l’étude prospective des menaces et des risques cyber • Gouvernance efficace et gestion de crise contrôlée d’une attaque cyber • Conception de solutions innovantes pour renforcer la résilience des organisations • Application maitrisée de la réglementation pour protéger les données d’une entreprise Le DAC permet aussi de renforcer des compétences transversales : • Aptitude à faire dialoguer différents services par un travail collaboratif opérant • Faculté d’adaptation organisationnelle dans la gestion agile de projets cyber • Maîtrise d’une communication influente sur des enjeux techniques (storytelling) • Diffusion d’une culture professionnelle public/privé autour de la cybersécurité
