Le conseil d’administration de l’établissement public interdépartemental entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine (EPI 78/92) qui s’est tenu le 30 novembre dernier à Nanterre (Hauts-de-Seine) a été l’occasion de présenter les premières orientations budgétaires de la structure pour l’année 2022. Comme en 2020 et 2021, ce budget s’élèvera à 16,2 millions d’euros. La participation des Départements s’élève à 6,2 millions d’euros pour les Yvelines et 8,8 millions d’euros pour les Hauts-de-Seine. Cependant, certains élus altoséquanais ont regretté un manque d’ambition dans les projets portés.
L’EPI78/92 intervient dans quatre domaines de compétences : l’archéologie préventive (voir encadré), la création de l’aménageur public Citallios, l’instruction et le suivi des agréments d’adoption et l’entretien et l’exploitation de la voirie interdépartementale. Pour cette dernière compétence, « on est à presque 13 millions d’euros de dépenses. […] C’est stable par rapport au budget primitif 2021 », rapporte Arnaud Péricard (DVD), conseiller départemental du canton de Saint-Germain-en-Laye. Il précise également que les charges de personnel s’élèvent à 3 millions d’euros dont « plus des deux tiers représentent le personnel de la voirie ».
Ce conseil d’administration marquait aussi le retour du groupe Écologie et socialistes (représenté seulement par des élus altoséquanais, Ndlr) au sein de l’assemblée interdépartementale. « Mon premier constat sur ce premier débat de fond sur les premières orientations budgétaires pourrait se résumer presque en une expression assez simple : Tout ça pour ça ! », regrette le conseiller départemental du canton de Montrouge, Joaquim Timoteo.
Lui s’attendait notamment à une hausse des moyens pour l’exploitation de la voirie interdépartementale. « Nous partageons bien sûr un même constat qui est celui de l’importance de la modernisation et de l’adaptation permanente du réseau, pour satisfaire les besoins croissants des déplacements, assure-t-il. […] Notre groupe s’étonne qu’aucun moyen supplémentaire n’accompagne ce qui devrait être une évolution de la voirie départementale, à savoir par exemple le développement de pistes cyclables sécurisées de manière plus importante. »
« Tout n’est pas dans l’EPI, répond le président de l’EPI et du Département des Yvelines, Pierre Bédier (LR). […] L’investissement routier, lorsque vous parlez des pistes cyclables, bien entendu qu’il y a des créations de pistes cyclables mais qui sont portées par des investissements départementaux. » Il poursuit, se satisfaisant de cette situation financière : « Moi ce que je retiens quand même de ce budget, c’est sa stabilité à une époque où on sait bien que c’est difficile pour tout un chacun. Certes il n’y a pas d’effort supplémentaire, mais il n’y a pas eu non plus d’économies et de baisse. La volonté politique reste intacte. »
L’archéologie préventive gérée par un syndicat mixte
Compétence jusque-là déléguée à l’établissement public interdépartemental (EPI 78/92), le statut juridique du service d’archéologie préventive devrait prochainement évoluer. « Actuellement, il bénéficie du statut d’établissement secondaire, doté d’un budget annexe agrégé à un établissement principal, notre établissement public administratif de coopération interdépartementale EPI 78/92, détaille Jeanne Bécart, conseillère départementale du canton de Saint-Cloud. Nos deux Départements souhaitent développer une nouvelle forme juridique et un modèle de gestion qui doit octroyer à la compétence archéologique une autonomie renforcée, ainsi qu’un fonctionnement institutionnel allégé. »
Cette création de syndicat mixte devrait permettre une meilleure saisie du service d’archéologie préventive par les communes et intercommunalités. « Cela leur permettra d’avoir un interlocuteur plus souple, plus rapide qu’un interlocuteur plus administratif, précise Pierre Bédier (LR), président de l’EPI et du Département. Et ce service archéologie, il est indispensable, parce qu’aujourd’hui, de par la loi, […] on fait de l’archéologie dite préventive, c’est-à-dire que chaque fois qu’il y a un projet de construction quelque part, on intervient […] pour s’assurer qu’un trésor archéologique ne sera pas détruit par cette construction. »
CREDIT PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES