300 m² de lauriers ont récemment été arrachés dans les forêts de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). Et ce sont des chevaux de trait qui sont à l’origine de cette manœuvre, visant à débarrasser les bois de cette plante jugée invasive.

La société s’est inspirée des Amish

La société spécialisée dans la gestion du patrimoine arboré, Soins modernes des arbres (SMDA), dont le siège social se situe à Trappes, possède le marché d’entretien des bois de SQY, pour y assurer notamment le débardage, en d’autres termes le transport d’arbres une fois coupés.

Cela fait deux ans que l’entreprise trappiste fait appel à des chevaux de trait, auprès d’une société de tractage animal, pour entretenir les forêts. Et dans le cas de l’arrachage du laurier, les chevaux ont un réel intérêt. « Avec une mini-pelle le site est difficile d’accès et on risque de le détruire. Et en arrivant, la pelle creuse et casse les racines. Le laurier quant à lui, peut revenir », explique Valentin Rodrigues, responsable du service environnement au sein de la société, avant d’ajouter que cette technique risque aussi d’abîmer la biodiversité terrestre. Alors qu’avec les chevaux « on ne détruit pas l’accès au site, on ne tasse pas le sol. On arrache en tirant dessus. Les chevaux exercent une pression et les racines viennent », détaille-t-il.

Ces chevaux, dont le dernier récemment arrivé dans l’équipe s’appelle Jakez, sont aussi utilisés pour le débardage, la tonte d’espaces, le fauchage, ou encore pour le désherbage. Avant, SMDA utilisait des machines thermiques qui utilisaient les énergies fossiles. Depuis un an, la société est passée aux machines mécaniques que le cheval tracte comme un tracteur, avec zéro émission carbone, assure le responsable du service environnement. Pour ce faire, la société s’est notamment inspirée des machines utilisées par les Amish aux États-Unis, raconte-t-il.

Et cette technique semble efficace et rentable. « On essaye d’utiliser les chevaux là où il y a un avantage, explique Valentin Rodrigues. On ne va pas les utiliser si on met trois jours pour remplir une mission, alors qu’un tracteur peut le faire en trois heures. » À l’inverse, pour les chantiers de tonte, les chevaux sont aussi efficaces que les machines thermiques. « C’est le même rendement », conclut-il.

« Ça permet de perpétuer les races »

Pour aller encore plus loin, SMDA est en train de mettre en place un service de recherche et développement pour créer des machines 100 % électriques à installer derrière les chevaux pour la tonte de haies notamment.

Pour le moment, ils font appel à sept chevaux de trait et ils ne comptent pas s’arrêter là. « On est de plus en plus sollicités. Ça peut aller vite », observe Valentin Rodrigues. La société souhaite en effet faire revenir les chevaux de trait sur le marché public. « S’ils ne sont pas utilisés, ils n’ont plus de voie de sortie et ils peuvent partir à la boucherie. Ça permet de perpétuer les races », conclut-il.

CREDIT PHOTO : SMDA