Implantée à Angers depuis sa création en 1898, l’École supérieure d’agricultures (ESA) va bientôt s’étendre à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). À partir de la rentrée prochaine, cette école formant à toutes les filières agricoles, alimentaires et non alimentaires, et qui figurait à la 5e place des écoles d’agriculture en France dans le classement 2020 de l’Usine nouvelle, ouvrira un campus en septembre 2022, à Guyancourt, dans un bâtiment inoccupé près du parc Ariane.
Des métiers « de la parcelle au papier, de la fourche à la fourchette »
« On va refaire une mini-ESA à SQY », affirme René Siret, directeur général de l’ESA, louant notamment l’accueil reçu sur le territoire de l’agglomération, la « proximité de Paris-Saclay », où se situera AgroParisTech (actuellement implantée au domaine de Grignon, Ndlr), qui accapare toutes les premières places des classements d’écoles d’agriculture et avec qui l’ESA a été en contact.
Ces paramètres ont joué dans l’implantation dans le bassin saint-quentinois et s’ajoutent aux principaux motifs d’ouverture, notamment la relation assez particulière avec la région parisienne, « que nous souhaitons développer », évoque Michel Aubinais, président de l’ESA, soulignant que « 30 % de nos pré-candidatures viennent de la région parisienne, mais seulement 10 % de jeunes de la région parisienne viennent à l’école ».
Il évoque aussi, comme raison, la volonté de désenclaver le site d’Angers, l’écosystème à SQY favorable à la recherche, mais aussi au rayonnement à l’international, et le développement des relations entreprises. « C’est vraiment un axe important pour nous, on l’a beaucoup développé à Angers, et venir ici et renouveler le tissu, le potentiel de relations, avec toutes les entreprises que vous avez dans cette région, c’était important pour nous », précise-t-il.
Du côté de l’Agglomération, on se réjouit de l’arrivée d’une nouvelle école sur le territoire. « SQY souhaite proposer une offre de formation diversifiée, mais aussi renforcer son attractivité par le développement de formations de l’enseignement supérieur post-bac pour attirer les jeunes talents et les futurs diplômés », avance Philippe Guiguen (DVD), vice-président de SQY à l’enseignement supérieur, rappelant que le territoire compte une quarantaine d’organismes de formation et d’enseignement supérieur.
Le campus de SQY proposera deux cursus, accessibles dès le post-bac : les trois premières années d’un parcours en cinq ans menant à un diplôme d’ingénieur en agronomie, et un bachelor agroécologie et systèmes alimentaires, qui forme en trois ans à devenir acteur des transformations agricoles. Des études à l’ESA peuvent amener à une diversité de métiers couvrant tous les champs de l’agriculture, de l’alimentation, de l’environnement et du développement durable, de la production jusqu’à la transformation. Des métiers
allant « de la parcelle au papier, de la fourche à la fourchette », résume René Siret, qui en cite quelques-uns comme ingénieur, chargé de mission transition agroécologique, horticulteur, des postes de dirigeants au sein d’une chambre d’agriculture…
« 44 % [des jeunes] ont déjà un emploi en sortant de l’école et, dans les six mois, 95 % », assure Michel Aubinais, indiquant également que 150 anciens de l’école exercent « dans un périmètre très restreint autour de SQY ». Pour intégrer l’ESA, il faut s’acquitter de frais de scolarité allant de 6 800 à 7 000 euros annuels. Dès la rentrée prochaine, une centaine d’étudiants sont attendus sur le campus saint-quentinois, en plus des plus de 3 200 déjà accueillis à Angers. Ils seront donc 300 à SQY en 2024. « L’objectif est d’ouvrir une quatrième et cinquième année avec des spécialisations. On voudrait aussi faire des spés spécifiques à SQY et des spés spécifiques à Angers », annonce René Siret.