À Trappes, la police recrée du lien avec les habitants de la commune. C’est l’objectif que s’est donné l’association de policiers, Raid aventure organisation, qui a animé toute une après-midi des activités sportives et des ateliers de sensibilisation aux métiers de la police pour les enfants âgés de 4 à 16 ans. Ce jeudi 20 août à l’école Paul Langevin, l’association intervient pour la troisième et dernière fois de l’année à Trappes – les deux premières s’étant déroulées en juillet.
« Ce lien entre la police et les quartiers paraît rompu », reconnaît Clotairo, le coordinateur de la journée, membre de l’association et fonctionnaire de police dans les Hauts-de-Seine. Pour le moment, c’est la violence qui prédominerait entre eux, selon Sabrina, une habitante de la commune. Cette mère de famille a amené ses deux petites filles à la journée Raid aventure, justement pour leur montrer les forces de l’ordre dans un autre contexte. « Elles peuvent voir la police dans un autre décor. C’est autre chose que les patouilles et la violence. Là, elles parlent avec eux, il n’y a pas de conflits, témoigne-t-elle. C’est une belle initiative pour renforcer la relation. […] Là c’est convivial. »
Alors pour rétablir un climat favorable, sont mises à disposition des enfants, plusieurs activités sportives, comme la boxe, l’escalade, ou encore le foot, car « le sport, c’est l’un des meilleurs vecteurs de messages et de vivre ensemble », assure Clotairo. Les fonctionnaires en profitent également pour écouter leurs questions. « On répond à leurs interrogations sur certaines affaires, le plus souvent c’est sur l’affaire George Floyd ou Adama Traoré, observe-t-il. On leur montre que si, pour une minorité de policiers, on a eu des soucis disciplinaires ou autre, la grande majorité fait bien son travail. »
C’est d’ailleurs l’objet de leurs ateliers de découverte du métier. Entre le self-défense, les premiers secours, le parcours police de motricité, l’apprentissage des gestes techniques d’intervention de la police, comme le menottage et l’utilisation du bâton de défense – communément connu sous le nom de matraque – les enfants sont curieux et s’affairent à toutes les activités.
Sur l’un des ateliers, un fonctionnaire de police supervise une mise en situation. « Attention, en le faisant tomber, tu vas le blesser au coccyx », prévient-il à l’adresse de trois jeunes garçons, sur les gestes techniques d’intervention de la police. Il leur montre comment bien mettre au sol et remonter un individu interpellé, en l’occurrence ici ce rôle est joué par un enfant. Allongé sur le ventre, menotté dans le dos, deux de ses camarades doivent le mettre debout. « Il peut avoir du mal à respirer, il y a eu beaucoup d’accidents comme ça, prévient l’animateur, qui leur montre la bonne attitude à adopter. On le tourne pour qu’il s’assoie et on le remonte en lui maintenant la nuque. »
Les différents services de la police sont également représentés. La police moto, canine, et équestre sont présentes, au grand bonheur des enfants, qui n’hésitent pas à caresser les chevaux, ou encore à monter sur les motos, pendant que leurs parents les prennent en photo. Jibril a 8 ans et a déjà tout testé, mais c’est la boxe qu’il a préférée. Lors de son premier contact avec les forces de l’ordre pendant cette journée, il a quand même eu un doute. « J’ai demandé à la police si c’était des vrais policiers et ils m’ont dit oui », raconte-t-il.
Petit à petit, les participants semblent repartir avec moins de préjugés en se forgeant un autre avis sur la police. « Le ressenti général quand les participants arrivent c’est : oui, la police, on en entend du mal à travers les médias. Et une fois passé du temps avec nous, il se rendent compte que ce n’était pas ce qu’ils pensaient au début », observe Clotairo. Même si une gêne semble encore demeurer vis-à-vis d’eux, nuance la mère de famille Sabrina. L’apaisement des relations prendra le temps qu’il faudra. D’autant plus que la mairie compte réitérer l’expérience les prochaines années, révèle Léa Zdravkovic, responsable prévention sécurité à la mairie de Trappes.