Le deuxième tour des municipales va être scruté aux Clayes-sous-Bois. Le 28 juin, la ville aura un nouvel édile puisque la maire sortante, Véronique Coté-Millard (UDI), ne se présente pas à sa succession. Trois candidats sont en lice pour lui succéder : Philippe Guiguen (DVD, liste DVD), Nicolas Hue (Génération.s, liste DVG) et Anne-Claire Frémont (SE, liste DVC). Si le premier tour a placé Philippe Guiguen en ballottage favorable, le retrait de Stéphanie Jamain (SE, liste Div) pourrait, selon des observateurs de la vie politique, bénéficier à Nicolas Hue, arrivé deuxième.

Une page se tourne en tout cas pour Véronique Coté-Millard après 19 années passées dans le fauteuil de maire. Entrée dans l’opposition municipale en 1995 « par hasard », puisque tardivement candidate, elle avait ravi la commune aux communistes en 2001 puis remporté les élections suivantes. « Mon mandat n’était pas une vocation, ça a été le fruit du hasard qui s’est changé en destin, si on peut dire », confie l’édile, se remémorant des premières années « très éprouvantes ».

« L’une de mes premières décisions a été la fermeture de la piscine dont les fondations étaient en train de s’écrouler dans un filet au-dessus des baigneurs, illustre la maire. Je n’imaginais pas qu’un mandat pourrait être si lourd à porter, mais une fois élue, les citoyens vous ont fait confiance et vous êtes obligée de faire face. » À l’aube de passer la main, Véronique Coté-Millard dresse aujourd’hui un bilan positif de l’action de sa majorité.

« La situation de la ville était difficile puisqu’on devait être mis sous tutelle, on avait un certain nombre de bâtiments qui étaient très dégradés, se rappelle la maire. Et puis, peu à peu, en trois mandats, la ville s’est transformée. » Elle évoque pêle-mêle la construction de l’espace Philippe Noiret, les écoles, l’épicerie sociale, le maintien d’Atos, les ouvertures d’Alpha Park et One nation, le nouveau marché, la gare, etc.

« Il y avait vraiment une volonté de reconstruction, de qualité, d’équité, de penser à tous les publics, de mener la bataille pour l’emploi, résume Véronique Coté-Millard avec satisfaction. J’ai beaucoup aimé ce que j’ai fait, j’en garderai beaucoup de souvenirs. Je n’ai pas vu ces plus de 19 ans passer. J’ai renoncé à toute autre chose que de m’investir dans cette vie passionnante. » Elle confie donc désormais aspirer « à vivre autre chose », notamment auprès de ses proches, même s’il lui reste son mandat d’élue régionale à achever, et envisagerait d’écrire sur son expérience qui prendra fin avec le second tour.

Engagée initialement auprès d’Anne-Claire Frémont, sur la liste de laquelle elle figure toujours, Véronique Coté-Millard soutient maintenant Philippe Guiguen. Notamment, visiblement, par crainte que la ville ne change de majorité. « Je pense qu’on a la chance d’avoir une ville bien gérée, avec un climat social apaisé, dans laquelle les gens se sentent plutôt bien, estime Véronique Coté-Millard. Donc si les gens apprécient la ville, ça me semblerait surprenant qu’ils votent pour que finalement on reparte dans une autre direction. »

Et en appelle ainsi désormais à voter pour Philippe Guiguen. « J’avais fait un choix sur une liste parce que le projet semblait plus me correspondre, après, les électeurs ont fait un choix qui a mis la liste de monsieur Guiguen en tête. Donc moi je suis légitimiste : à partir du moment où cette liste est arrivée en tête, je me dois de la soutenir », estime Véronique Coté-Millard, rappelant que les deux listes sont issues de la majorité.

Mais ce revirement n’a pas entamé la volonté d’Anne-Claire Frémont de se maintenir. Sa liste l’a confirmé fin mai dans une publication sur Facebook, où elle estime que la maire sortante « a subi des pressions de la part de certaines personnalités politiques » et regrette que prévale aujourd’hui « le barrage à la gauche ». Et ajoute : « Ce revirement marque le retour de tout ce que nous détestons en politique : les petits arrangements entre amis. »

Un soutien également critiqué par Nicolas Hue. Pointant du doigt « les vieilles combinaisons politiciennes et la peur de perte d’un pouvoir auquel on s’est bien trop habitué, au détriment de ses convictions, de ses engagements et de la loyauté », il estime qu’il « est bien temps » de « laisser place à une nouvelle équipe ». De son côté, Philippe Guiguen accueille logiquement bien cet appui. « C’est une décision, pleine de responsabilité, qui honore madame Coté-Millard et qu’elle a prise en son âme et conscience, sans pression aucune et qui fait complètement sens », écrit-il ainsi sur les réseaux sociaux.

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