« Ce n’est pas un revirement », assure le président du Département des Yvelines Pierre Bédier (LR). Pourtant, lors de la soirée des vœux communs organisée avec le Département des Hauts-de-Seine, le 14 janvier dernier, lui et son homologue alto-séquanais Patrick Devedjian (LR) ont évoqué pour la première fois le lancement d’une « concertation citoyenne » au 1er février, à propos de leur volonté de fusionner les deux Départements. Ils ont aussi rappelé leur volonté de voir une métropole du Grand Paris définie selon les contours régionaux et pas en fonction de la petite couronne.

S’il ne sera pas possible de s’exprimer pour ou contre ce principe, ou sur la définition du nouveau chef-lieu (voir encadré), la concertation aura « pour vocation d’informer des enjeux de la fusion, mais également de permettre aux habitants de s’exprimer autour de six thèmes : développement économique, emploi et innovation, mobilités, environnement et cadre de vie, solidarité et ruralité, culture et patrimoine, la Seine (nature, économie et tourisme) », détaille le Département dans un communiqué de presse.

« On a été sans doute un peu naïfs à partir du moment où on considérait qu’à partir du moment où 90 % des élus se prononçaient pour la fusion, il nous semblait que, entre guillemets, cette fusion était de droit et que le gouvernement nous accompagnerait », souligne Pierre Bédier de sa position. Une plateforme, www.fusion-78-92.fr, sera en ligne le 6 février prochain. « La concertation va permettre de répondre à des tas de questions, d’entendre aussi les suggestions, les critiques naturellement », enchaîne Patrick Devedjian.

La concertation serait ainsi un moyen d’acquérir le gouvernement à leur cause. « On sent bien que le gouvernement est interrogatif donc on va essayer de faire la démonstration que la population comprend les enjeux et que la population partage ces enjeux. […] Nous sommes tellement convaincus des bienfaits de cette fusion que nous sommes tout à fait disposés à en discuter avec nos concitoyens », poursuit le président du conseil départemental yvelinois.

Les deux présidents des Départements appellent désormais le gouvernement à « s’emparer politiquement » du sujet après les élections municipales et « qu’il règle définitivement la question de la métropole en instituant le fait qu’elle recouvre la région et non plus le périmètre riquiqui et clivant de la petite couronne », insiste Patrick Devedjian.

Tous deux mettent également en avant « 200 millions d’euros d’économies » annuelles si les deux Départements venaient à fusionner. « Les bénéfices c’est de pouvoir mutualiser, donc faire des économies, mais aussi mutualiser les bonnes pratiques », appuie Pierre Bédier. Et d’illustrer son propos : « Les Hauts-de-Seine nous ont apporté un pass culturel […], nous par exemple on a eu l’idée des compensations écologiques avec Biodif. »

La mission de cette nouvelle agence interdépartementale avait été résumée très succinctement lors de la soirée des Rencontres du territoire à Epône le 9 janvier dernier : « Nous faisons financer par la [construction de] tours à La Défense la protection de nos paysages ici. »

Le futur chef-lieu sera-t-il à Versailles ?

Si rien n’est encore décidé, le futur chef-lieu de ce nouveau département reste encore à définir. Mais le président yvelinois a déjà une idée bien arrêtée sur le sujet. « C’est quand même difficile de remplacer une capitale comme Versailles, s’est-il exprimé lors de la soirée des Rencontres du territoire à Epône le 9 janvier dernier. […] La logique veut que ce soit Versailles, qui est plus centrale que Nanterre (Hauts-de-Seine). »

Une vision que partage Patrick Devedjian, son homologue alto-séquanais. « Je pense que ça a sa légitimité, Versailles est d’abord la ville du nouveau territoire qui est la plus connue dans le monde, précise-t-il de sa pensée. L’essentiel du territoire est dans les Yvelines donc moi je ne suis pas du tout hostile à ça, si tout le monde le souhaite. »

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES