C’est un format particulier que prenait le SQY business day cette année. L’événement, qui s’est tenu le 27 novembre au Vélodrome national, proposait bien sûr toujours ses conventions d’affaires. Mais tout était centré sur le secteur de l’industrie pour cette édition 2025. « On a refusé beaucoup de monde », glisse Anne Laurence, directrice du développement économique au sein de l’agglomération de SQY, organisatrice de l’événement.
« SQY est territoire d’industrie, on a été labellisés territoire d’industrie avec VGP (Versailles grand parc, Ndlr) et Paris Saclay. Au niveau national, on a plein de réflexions sur la réindustrialisation, la décarbonation, la numérisation … Il faut transformer l’industrie, et à SQY comme ailleurs, on se pose des questions, d’où cette cible privilégiée de l’industrie », explique-t-elle quant au choix d’avoir centré l’événement sur le secteur industriel cette année. Sur les 17 000 entreprises du territoire, environ 2 500 sont liées à l’industrie.
Un nouveau format pour la convention d’affaires
L’événement était scindé en 2 temps. D’abord, l’habituelle convention d’affaires en début d’après-midi. Mais celle-ci était donc cette année uniquement avec des professionnels de l’industrie. Le format avait également changé. Pas de face à face entre 2 personnes, mais des discussions par petits groupes. « Sur les industries, un des enjeux […], c’est que les PME y aillent à plusieurs, justifie Céline Lanfranchi-Signol, directrice innovation et enseignement supérieur et recherche à SQY. Donc les mettre autour de la table à plusieurs, […] on sait que des fois, ça facilite aussi la parole, les uns rebondissent sur les autres. »
120 à 130 entreprises ont pris part à la convention d’affaires, et 280 étaient inscrites à la suite de la journée. Donc au total environ 400 sociétés, soit 100 de moins que l’année dernière. « On n’est pas du tout sur le même format. Comme, d’habitude, c’est tous les acteurs économiques, on a plus de volumes, donc c’est plus facile de faire du matching en one to one. Là, vous avez un moins grand volume, donc il faut créer la dynamique », avance Céline Lanfranchi-Signol.
La convention d’affaires a été suivie de l’étape francilienne du tour Territoires & industrie, organisée par L’Usine nouvelle (magazine consacré à l’économie du monde de l’industrie) et La Gazette des communes (média spécialisé dans l’actualité des collectivités). « On les avait identifiés, on a échangé, et on a trouvé ensemble que ça faisait sens de les accueillir, nous confie la directrice innovation et enseignement supérieur et recherche. On avait quand même un enjeu de coller cette image industrie à SQY. Elle existe, elle est historique, on a des filières historiques (mobilités, aéronautique …) qui sont éminemment industrielles, mais on avait besoin de conforter cette partie, donc c’est assez important pour nous d’avoir un événement phare et emblématique, surtout qu’on est rentrés dans notre 2e phase [du label] Territoires d’industrie. »

Elle insiste ainsi sur des axes « comme la décarbonation, bien-sûr l’innovation, tous les enjeux d’aménagement de foncier pour accompagner les acteurs industriels, car on peut se dire parfois qu’en Île-de-France, il n’y a pas de foncier ; si, il y en a, mais il faut pouvoir l’accompagner ». « Pour SQY, [l’enjeu] était aussi de montrer qu’on est à cette jonction ente la recherche et la production, ajoute-t-elle. Vous avez des boites avec de la production pure et dure, et on a surtout l’aval aussi, car on a beaucoup de plateformes de tests et essais, de certification. Donc on a vraiment toute cette chaîne de valeurs sur l’industrie qui est présente à SQY. »
Cette 2e partie du SQY business day était notamment agrémentée de prises de paroles. Parmi elles, celle d’Alexandra Rosetti (UDI), vice-présidente de SQY au développement économique et à l’attractivité du territoire et maire de Voisins-le-Bretonneux, qui a d’abord rappelé que l’industrie est « une dimension essentielle dans l’histoire de notre territoire ». « Aujourd’hui, on est toujours et plus que jamais un territoire économique majeur de l’Ouest francilien, avec une concentration assez unique d’entreprises industrielles et technologiques, et on se distingue par la présence de grands acteurs tels que Airbus, Thales, Bouygues, Safran …, a-t-elle mentionné. Et puis, SQY, c’est aussi, un écosystème de startups, de PME, de plateformes technologiques, de laboratoires et d’écoles, qui irriguent notre tissu industriel. »
Et de poursuivre : « On est dans un contexte où on sait que la souveraineté industrielle reprend toute son importance. Donc nous avons fait un choix très clair à SQY, celui de considérer certaines filières telles que l’aéronautique, les mobilités, la défense, le numérique et la santé, comme des filières vraiment stratégiques. » « Nos actions visent vraiment à rapprocher le plus possible les PME, les ETI (Entreprises de taille intermédiaire, Ndlr), des grandes entreprises et plateformes de recherche, ce qui est vraiment pour nous un axe fondamental du développement économique de notre territoire », avance l’élue, qui revient aussi sur l’alliance VGP-Paris Saclay-SQY pour la phase 2 du programme Territoires d’industrie. « Cette alliance représente 40 % de la recherche publique francilienne, notamment la R & D industrielle », souligne-t-elle.
Surtout, cette séquence Territoires & industrie était marquée par l’installation d’un Village de l’industrie sur l’aire centrale du Vélodrome. Y étaient présents la Région (partenaire et offreur de solutions pour les industriels), l’Estaca (école d’ingénieurs spécialisée dans les transports et mobilités), le LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais), l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, des plateformes technologiques, des pôles de compétitivité. Des innovations du territoire, comme la recharge de véhicule par induction et les navettes autonomes SQY Flex (lire nos éditions du 10 décembre 2024 et du 18 novembre 2025), ont aussi été présentées.
Mais sur ce Village de l’industrie, exposaient surtout des entreprises du territoire. Parmi elles, SecurZenn,startup française créée cette année et consacrée à la cybersécurité à destination de l’industrie. La cybersécurité, « le parent pauvre de l’industrie », déplore le PDG Pérez Pelage. Avec SecurZenn, « la promesse, c’est de permettre aux industriels de ne pas subir la cybersécurité mais au contraire de la piloter », affirme-t-il, lui qui a fondé cette société, hébergée depuis septembre au SQY cub (l’incubateur d’entreprises de l’Agglomération, situé à Guyancourt), après une expérience chez Orange, où il travaillait auparavant. « Je vendais des solutions de sécurité pour protéger du contenu, et la plupart [de mes clients] se plaignaient que leur équipement fuit, qu’il y a plein de problèmes de fiabilité, qu’on investit à perte en termes cyber, raconte-t-il. Donc je voyais bien que ce que je proposais était en aval, et que le problème en amont n’était pas réglé. […]. »
SecurZenn délivre un indicateur de performance, le cyberscore. « C’est pour savoir à quel degré un équipement industriel est sécurisé, précise Pierre Lang, directeur technique de cette startup. « Il y a beaucoup de choses qui arrivent d’un point de vue européen, [ce qui] donne beaucoup de nouvelles contraintes aux industriels, donc prendre en compte la cybersécurité, c’est une opportunité pour eux, d’abord d’être conformes et de récupérer de nouveaux marchés, qui vont permettre ça, mais c’est également une problématique à laquelle ils vont devoir faire face, qu’ils ne connaissaient pas vraiment, et à laquelle ils n’ont pas été habitués. »
« Donc, nous, ce qu’on va leur proposer, c’est des indicateurs, continue-t-il. Et cet indicateur en particulier, le cyberscore, qui permet de suivre l’état sécuritaire des équipements qu’ils fabriquent, et de savoir comment les améliorer […]. » Il assure que « c’est une offre qui n’existait pas vraiment à l’heure actuelle. Il y a des cabinets d’audit. Mais un audit, c’est pour vérifier ponctuellement, et pour un coût relativement élevé, que quelque chose est conforme à une norme. Nous, ce qu’on propose, c’est une vision à temps T, mais qui va être suivie dans la durée, pour savoir quand vous êtes arrivé à un état quasi certifiable. »
Conforter « cette image industrie à SQY »
Pour SecurZenn, c’est la 1re participation au SQY business day. « Premièrement, c’est sur le secteur de l’industrie, et nous, on regarde la partie industrie. Deuxièmement, le fait d’être incubés, forcément, on nous a encouragés à participer. Et troisièmement, ça permet d’identifier des acteurs intéressés par notre solution », expose Pérez Pelage. Pour Verne, c’est la 2e participation. Cette startup fondée en 2024, spécialisée dans la fabrication de machines d’impression 3D, implantée à Plaisir et elle aussi incubée au SQY cub, était déjà présente l’année dernière.
« Notre spécificité, c’est d’avoir créé un système qui travaille à très haute température, jusqu’à 400 degrés, donc tout ça nous permet d’imprimer des polymères à haute performance, qui peuvent remplacer le métal dans des domaines très spécifiques, par exemple dans le domaine médical, aérospatial, défense, et dans l’énergie », explique son cofondateur et président, Alessandro Facchini, qui vient d’une autre entreprise de fabrication 3D. Il apprécie notamment, au SQY business day, « la qualité des connexions qu’on peut avoir, on a eu des contacts très intéressants à haut niveau, avec des personnes directement intéressées […]. On a aussi été contactés par de potentiels investisseurs ».
Ce SQY business day mettait aussi à l’honneur les talents du territoire dans l’industrie, à travers une expo photo mais également une remise de prix. Enfin, le soir, un cocktail networking, notamment pour les acteurs économiques n’ayant pas pu venir à la convention d’affaires, concluait l’événement.




