Sur le terrain, Trappes gagne, et sauve sa place en N3. Dans ce contexte particulier de conflit avec la mairie de Trappes (lire notre édition du 9 avril dernier), l’ESC Trappes Saint-Quentin-en-Yvelines (ESCTSQY) a remporté son dernier match de la saison, le 28 avril sur le parquet de l’avant-dernier, Champhol (101-95), lors de l’ultime journée de N3, et termine donc 7e de son groupe de 14 équipes (pour rappel, les 1ers de poule montent en N2 tandis que les quatre derniers sont relégués en Pré-nationale).

Une bouffée d’oxygène pour ce club dans cette saison tourmentée, qui avait en réalité déjà mathématiquement assuré son maintien depuis deux matchs. « Nous terminons en 7e position, dans des conditions tout à fait exceptionnelles, qui ont bien sûr énormément joué sur la motivation et l’homogénéité de l’équipe, confie le président du club, Jacques Michelet, contacté par La Gazette. Depuis un peu plus de quatre matchs, nous étions déjà projetés dans la préparation de l’année prochaine, en faisant un certain nombre de tests sur l’équipe de l’année prochaine, ce qui serait l’ossature de la prochaine année dans le groupe actuel, les personnes que nous ne reconduirions pas pour des raisons différentes. »

Et dans cette optique, l’ESCTSQY a aussi pu faire tourner lors de ce dernier match chez une équipe « qui était parmi les plus faibles » de la poule, reconnaît Jacques Michelet. Un dernier match joué donc « sans nos cadres, de façon à tester les joueurs en devenir actuellement présents dans l’équipe, pour nous assurer notamment des possibilités de faire monter un maximum de jeunes du club lui-même », précise-t-il, jugeant que « de ce point de vue, ce dernier match, sans les cadres de l’équipe, sans meneur, sans pivot, a été tout à fait probant ».

Néanmoins, le club peut-il y voir tout à fait clair sur son avenir et sur ce que peut être son effectif la saison prochaine, alors que le conflit avec la municipalité de Trappes semble avoir atteint son paroxysme. Pour rappel, cette dernière avait voté une subvention réduite de plus de moitié en décembre dernier (48 000 euros dont seulement 24 000 ont été versés, contre 100 000 euros touchés par le club les années précédentes au titre d’une convention triennale passée en 2010 avec la Ville, et donc renouvelée à plusieurs reprises, selon le club).

« Le club va jouer les 1ers rôles l’année prochaine », assure le président

« Il y a plusieurs plans temporels à examiner, estime Jacques Michelet. La 1re des choses, c’est de répondre à l’urgence de la situation que le maire nous a créée, à savoir que nous avons épuisé nos réserves de trésorerie pour faire face à l’absence du respect de la convention qui nous lie à la municipalité. Si nous en avions été prévenus, nous aurions eu le temps de trouver des alternatives. Là, nous avons été pris de court […]. Mais en même temps, il a clairement défini le pourquoi de son comportement, c’est qu’il veut se séparer de notre club. Nous lui avons fait remarquer qu’il n’avait pas à se séparer, puisque nous ne sommes pas un service municipal mais une association loi 1901, et en conséquence totalement autonome du point de vue de notre fonctionnement, et que nous sommes choqués de sa volonté d’intervenir dans le fonctionnement du club. »

Et le président de poursuivre : « Actuellement, nous sommes toujours en recherche de trésorerie immédiate, avec des soutiens tout à fait extraordinaires, nous avons pu mesurer l’influence et la solidarité de la population, à la fois collective et individuelle, collective au sens des commerces et individuelle au sens des prêts que nous ont accordé des membres et des amis du club, et qui nous ont permis de faire face à cette absence totale de financement de notre association. »

Ainsi, le dirigeant de l’ESCTSQY se montre même confiant pour l’avenir du club. « Le conflit que le maire nous a fait nous a amené, contrairement à son attente, une sympathie généralisée tout à fait étonnante. Moi-même, je ne m’y attendais pas, ce qui fait que l’année prochaine s’ouvre sous des auspices tout à fait extraordinaires. Nous ne sommes pas du tout inquiets sur le plan sportif, au contraire, nous pensons que le club va jouer les 1ers rôles l’année prochaine », assure-t-il.

Des personnes « privées et publiques » se seraient ainsi engagées à soutenir le club, affirme le président. « Nous sommes en contact avec l’ensemble des institutions publiques également, que ce soit SQY, le Département et la Région », ajoute-t-il.

Jacques Michelet envisage, concernant l’effectif, une ossature conservée par rapport à cette saison, avec des cadres actuels « qui seront l’essentiel [de l’effectif], et des apports, dont nous avons déjà plus que des pistes ». Il affirme aussi que l’entraîneur actuel, Steeve Essart, ex-joueur pro ayant notamment remporté deux fois le championnat de France de ProB, devrait continuer l’aventure. « Nous avons une envie réciproque de continuer cette coopération tout à fait fructueuse. » Malgré les secousses extra-sportives de sa saison, le club de Trappes entend donc bien continuer à exister, et retrouver les sommets.

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