Les candidats aux élections municipales des 15 et 22 mars prochains à SQY sont encore loin d’être tous officiellement connus, mais déjà, parmi ceux, de différentes sensibilités politiques, avec lesquels La Gazette a échangé, plusieurs thèmes majeurs reviennent régulièrement. En tête de gondole, on pourrait citer le logement. Une thématique que l’on pourrait mettre en parallèle avec une situation nationale. Une étude de l’Ancols (Agence nationale de contrôle du logement social) réalisée en mars 2024, révèle qu’en France, « 70 % des ménages sont éligibles au parc social et plus de la moitié aux logements PLUS (Prêt locatif à usage social, correspondant aux locations HLM, Ndlr), qui composent la majorité du parc ». Un chiffre révélateur qui fait du logement un enjeu structurant du débat municipal.
Le logement, thème phare de la campagne municipale
À Guyancourt, le maire sortant, François Morton (DVG), rencontré le 14 novembre pour l’officialisation de sa candidature, a détaillé plusieurs axes pour un futur mandat. Sur la question du logement, il souhaite poursuivre la création de logements sociaux tout en « maintenant la mixité sociale dans tous les quartiers », notamment grâce à l’accession aidée via le Bail réel solidaire (BRS). « Nous sommes à environ 50 % de logements sociaux. On a 1 200 demandes en attente pour le parc social, rien que pour les habitants de Guyancourt. Donc il faut continuer à créer du logement social mais pas que », expliquait-il. Les 2 000 logements qui arrivent dans le quartier des Savoirs, seront répartis en 50 % en accession libre, 25 % en accession aidée et 25 % en locatif social. Une répartition pensée pour offrir, selon l’élu, « un parcours résidentiel clair et équilibré ».
De son côté, Rodolphe Barry, élu d’opposition encarté jusqu’à récemment à l’UDI, défend une approche complètement différente. Interrogé par La Gazette le 4 novembre, il estime que la part de logements sociaux à Guyancourt est trop élevée et souhaite la ramener à 30 %. « Aujourd’hui, la ville est à 50 % de logements sociaux, c’est trop. On s’aperçoit avec le recul qu’avoir trop de logements sociaux dans un commune – et je ne dis pas qu’il n’y en a pas besoin – ne permet pas le vrai parcours résidentiel de la population et d’avoir une vraie mixité sociale », nous confiait-il. Sans remettre en cause l’existant, il plaide toutefois pour une amélioration du parc actuel en « interpellant davantage les bailleurs sociaux ».
Interpeller les bailleurs, un sujet qui fut parfois brûlant ces dernières années à Trappes, avec par exemple la victoire obtenue d’arrache-pied par le collectif de locataires Valophis contre leur bailleur pour obtenir d’importantes rénovations au sein de leurs résidences. Et les candidats aux municipales n’oublient pas de mentionner la question du logement, qui constitue par exemple le 3e axe du programme de Dalale Belhout (LFI), élue d’opposition et tête de liste Trappes populaire. Elle entend mettre en place un suivi logement par logement.
« Chaque logement insalubre ne sera pas remis sur le marché de la location tant qu’il ne sera pas remis en état », affirmait-elle lorsque nous l’avons rencontrée le mois dernier. Elle veut aussi « faciliter les mutations des familles trappistes en créant une bourse d’échanges inter-bailleurs ». « Par exemple, une famille avec 5 enfants qui a seulement 2 chambres, et des personnes âgées qui ont encore un F4 et qui n’ont plus besoin d’avoir autant d’espace, mais tous les 2 ne dépendent pas du même bailleur. On va créer une charte pour permettre à ces 2 familles d’interchanger leurs logements, en garantissant le prix du loyer sans augmentation », expliquait-t-elle.
À Coignières, le maire sortant DVG, Didier Fischer, a évoqué le parcours du logement parmi les axes de son programme, lorsqu’il a annoncé à la presse sa candidature, en octobre dernier. « On a besoin de quelques logements, ne serait-ce que pour les gens qui habitent Coignières aujourd’hui, qui vieillissent et veulent passer d’un pavillon à un appartement, il n’y a pas la possibilité aujourd’hui, a-t-il affirmé. Il y aura sûrement, en cours de mandature, des choses qui vont bouger, notamment toute la partie située sur le petit centre commercial du village. J’espère, dans les 3 ans qui viennent, faire évoluer cet espace, retourner l’ensemble des activités, faire une place, quelque chose qui soit beaucoup plus agréable. Ça peut être l’occasion de faire une petite quarantaine de logements en plus, pour des raisons économiques, que le projet soit viable. Ça peut être des logements intermédiaires, pour des jeunes ou des personnes âgées. On ne peut pas offrir ça aujourd’hui. »
Il mentionne aussi un projet de logements sur le terrain du CTM (Centre technique municipal, Ndlr), qui serait déplacé : « Il va falloir, dans la mandature à venir, qu’on trouve la solution pour le déplacer. À partir du moment où on aura refait toute la rue [du Moulin à Vent], le collège, l’idée est de finir cet espace. On peut reprendre les commerces qui sont de l’autre côté de la rue du Moulin à vent, les mettre en pied d’immeuble côté CTM, et construire des petits immeubles de l’autre côté aussi, faire quelque chose qui permette d’apporter une petite centaine de logements, et qui permette aux Coigniériens de se loger. »
A Voisins, Geneviève Tellier, colistière d’Alexandre Constant, candidat tête de liste d’Ensemble Voisins, souligne quant à elle, l’importance de penser le logement dans une approche globale. « La construction de logements est nécessaire, c’est une certitude. Mais il faut aussi travailler simultanément sur l’accessibilité financière, les espaces verts et l’accession pour les familles. C’est un trio indissociable. Et pour la Remise ce trio là n’a pas été travaillé », nous expliquait-elle.
La maire sortante, Alexandra Rosetti (UDI), qui a officialisé sa candidature pour un 3e mandat le 20 novembre, défend pour sa part le bilan de son équipe en la matière. Dans le quartier de la Remise, « les habitants sont satisfaits de leur logement et de leur cadre de vie », assure-t-elle. Concernant le projet porté par Nexity sur le Bois de la Garenne, comprenant 120 logements, l’élue rappelle qu’il va permettre à la commune d’atteindre les 25 % de logements sociaux imposés par la loi SRU. « Nous avons bien calibré nos programmes immobiliers pour y parvenir, tout en préservant la mixité, car pour nous c’est essentiel », affirmait-t-elle.
Renforcement de la police municipale et de la vidéosurveillance parmi les projets sécuritaires
À Montigny-le-Bretonneux, le collectif Aimes, mené par Claire Lavenant, dénonce un manque de diversité dans l’offre de logements. « Les jeunes ne peuvent plus se loger à Montigny. Sur tous les projets immobiliers décidés et lancés pendant ce mandat-là, il n’y a eu, à aucun moment, autre chose que du logement privatif », regrettait-elle lorsque nous l’avons rencontrée en décembre. Pour répondre à cette situation, la candidate propose de développer l’accession aidée, notamment via le BRS. Le logement social constitue également, selon elle, un levier essentiel : « Il permet aux jeunes de bien démarrer dans la vie et améliore le parcours résidentiel de l’ensemble des habitants. »
Autre thématique forte, la sécurité, préoccupation majeure des Français pour ces municipales. Selon un sondage Ifop pour La Tribune dimanche et CCI France, la sécurité des personnes et des biens figure en tête des enjeux déterminants, avec 76 % des répondants, soit 8 points de plus que sur le même sondage en 2019, à quelques mois du précédent scrutin municipal. Et à SQY, bon nombre de candidats s’en emparent.
Du côté des candidats d’opposition, entre autres, comme Rodolphe Barry à Guyancourt. Il nous déclarait, le mois dernier ; vouloir renforcer la police municipale dans la commune et développer la vidéoprotection. À Plaisir, Sandrine Carneiro (ex-MoDem), entend « augmenter les effectifs [de policiers] » et pointe du doigt le syndicat de police intercommunale entre Plaisir et Les Clayes, dont la conséquence serait « une baisse du nombre de policiers municipaux sur le terrain » d’après elle, assurant s’appuyer sur des chiffres du ministère de l’Intérieur.
Du côté de maires sortant classés à droite, ce sujet se retrouve aussi. Comme Alexandra Rosetti. L’édile de Voisins table elle aussi sur un renfort des effectifs de police municipale, notamment en augmentant la présence des agents le week-end et en en recrutant un policier supplémentaire (pour arriver ainsi à 7 agents). Elle nous indiquait aussi fin novembre, projeter une hausse du nombre de caméras, pour « en ajouter 3 dans le quartier de la Remise ». Ces propositions se retrouvent aussi chez certains maires de sensibilité de gauche. Didier Fischer prévoit ainsi l’installation de « 33 caméras supplémentaires » sur la prochaine mandature à Coignières, qui en compte actuellement 21. Quant au nombre de policiers municipaux, l’élu souhaite une extension de services nocturnes « par exemple jusqu’à 22 ou 23 h » (contre 20 h actuellement), en embauchant « 1 ou 2 policiers municipaux supplémentaires, peut-être au détriment d’1 ou 2 ASVP ».
Autres enjeux majeurs, la démocratie participative, perçue comme un levier essentiel pour associer davantage les habitants aux décisions locales, ou encore la jeunesse. Autant de thèmes et de propositions que l’on devrait retrouver chez de nombreux autres candidats et qui rythmeront les débats dans les semaines à venir. À Voisins, Alexandre Constant (SE), candidat aux municipales en tant que tête de liste de Ensemble Voisins, place également la démocratie participative au cœur de son projet municipal. Il critique notamment la concertation menée autour du devenir du site du Bois de la Garenne, estimant que les 4 propositions présentées aux habitants étaient « tronquées et trop similaires ».
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