C’est un quartier des Clayes-sous-Bois classé depuis 2024 en QPV (Quartier prioritaire de la politique de la ville) et comptant actuellement plus de 400 logements, tous en locatif social. La résidence de l’Avre poursuit sa transformation. Une étape symbolique a été franchie le 19 juin dernier avec la pose de la 1re pierre des lots B et C, soit 58 logements neufs en cours de construction dans le quartier. D’autres appartements vont être édifiés, en plus de la réhabilitation de l’existant, dans ce quartier qui en avait terriblement besoin.

« Ce quartier a une histoire, une âme, une identité forte profondément ancrée dans la vie de notre commune. C’est un quartier de mémoire, de solidarité, de travail et de familles, mais c’est aussi un quartier qui a souffert d’un manque d’investissements lourds pendant trop longtemps, constate Philippe Guiguen, maire DVD des Clayes-sous-Bois, à propos de ce quartier dont les bâtiments dataient des années 1970. Il était donc grand temps de redonner toute l’attention qu’il mérite à ce quartier. » L’élu fait état de « logements vieillissants, qui ne répondaient plus aux besoins de leurs habitants ». Il salue « un projet d’une ampleur inédite sur notre ville, […] qui va transformer en profondeur notre quartier, donner un nouveau souffle, et qui donc, par conséquent, va très nettement améliorer la qualité de vie de ses habitants ».

Les discussions sur le projet ont débuté en 2020 entre la commune et le bailleur Logirep (groupe Polylogis), qui mène la réhabilitation. Cette dernière, qui concerne 326 logements existants (notamment des travaux d’isolation pour en améliorer les performances énergétiques), a commencé en 2022 par une réhabilitation extérieure. « Il reste encore des choses à faire en intérieur, et les espaces extérieurs, sur lesquels on pourra travailler à partir du moment où on aura finalisé les constructions neuves », a indiqué aux médias Karine Julien-Elkaïm, présidente du comité exécutif du groupe Polylogis et présidente du directoire de Logirep.

Si une large majorité de logements existants sont réhabilités, d’autres seront détruits. 91 précisément, situés sur 2 tours rue de l’Avre. « Quand on a regardé l’emprise foncière historique […], on s’est rendus compte qu’en travaillant un peu différemment, on pouvait réhabiliter une partie, démolir [une autre partie], et quand on démolit, ça nous laisse la possibilité de pouvoir offrir une offre complémentaire en faisant de la construction neuve, mixte », explique la dirigeante de Polylogis. Le début des démolitions est espéré en 2026.

Sur l’emprise de ces tours démolies, seront construits des logements neufs. 58 sont donc déjà en cours d’édification, depuis fin novembre 2024, et devraient voir le jour au 1er trimestre 2026. « Notre opération est déjà bien lancée, affirme Caroline Bernelle, directrice territoriale de Bouygues habitat, qui s’est vu confier la construction de ces logements. On prévoit la fin du gros œuvre pour cet été et une livraison globale en mars prochain. Les équipes […] sont entièrement mobilisées pour respecter les délais, garantir une qualité d’exécution des ouvrages, et surtout assurer la sécurité de tous […]. Nous mettons en place une logistique adaptée et des procédés de construction hors site, comme des balcons préfabriqués ou des pré-murs, afin de réduire la pénibilité du travail de nos compagnons, limiter nos déchets, et limiter les transferts. » Elle tient ainsi à souligner « la démarche environnementale » de ce programme, mentionnant par exemple l’utilisation de béton bas carbone.

Ces 58 logements sont répartis sur 2 bâtiments, d’une hauteur de 3 étages (bâtiment B) et 4 étages (bâtiment C), soit des bâtiments beaucoup plus petits que l’existant (pouvant lui aller au-delà du R+9). Le bailleur met en avant l’idée d’une « rupture au niveau architectural ». D’autres nouveaux logements vont sortir de terre dans le quartier, puisque restent encore à construire plus 11 000 m² de logements neufs, « dans lesquels on va avoir une mixité entre du locatif et de l’accession », annonce Karine Julien-Elkaïm.

 

Les constructions neuves permettront aussi en partie de reloger certains habitants des logements démolis, tandis que d’autres iront ailleurs dans la commune, notamment sur le secteur du Gros Caillou, où doit être érigé un futur quartier (lire nos éditions du 11 avril 2023 et du 9 juillet 2024). « Lorsque l’on fait des démolitions, généralement, on a une partie relogement qui prend entre 2 et 3 ans, puisqu’on travaille avec chaque famille pour voir ses besoins, sa constitution familiale, s’ils souhaitent rester dans le quartier, s’ils veulent rester dans la même ville mais pas forcément dans le quartier, ou déménager, quand quelqu’un travaille loin, pour se rapprocher de son lieu de travail, précise la présidente du comité exécutif de Polylogis. Donc tous les relogements, on les fait vraiment en lien avec chaque locataire, et en fonction de ses besoins. »

Ici, la construction de 58 logements neufs, tandis que 11 000 m² de nouvelles constructions s’ajouteront et offriront de l’accession à la propriété, en plus de 326 logements sociaux existants, qui seront réhabilités.

Ainsi, au locatif social, s’ajouteront dans ces constructions neuves de l’accession libre à la propriété, et du Bail réel solidaire (BRS, où l’acquéreur devient propriétaire du bâti mais pas du foncier, permettant des prix inférieurs au prix du marché en accession libre) « pour des primo-accédants qui ne peuvent pas aller en accession sociale, mais qui ne veulent pas rester dans le locatif social, pour faire une étape du parcours résidentiel », avance Philippe Guiguen. Pour le maire, les constructions d’accession à la propriété permettent « de faire une véritable mixité » et « de faire de la qualité, que ce soit pour les propriétaires et pour le locatif social ». « Il y aura moins de social », mais ça ne posera pas de problème quant au respect de la loi SRU (les Clayes se situe aujourd’hui juste en-dessous du seuil légal de 25%) car « on en a fléché d’autres ailleurs (des logements sociaux, Ndlr) », assure l’élu.

Des programmes neufs pour plus de mixité

Une fois les constructions achevées et les relogements effectués, les espaces extérieurs du quartier pourront être finalisés. « On redessine un quartier, pour qu’il soit plus ouvert, traversant, plus en lien avec le reste de la ville, avec notamment des voiries qui vont être repensées, toute la partie parking va être résidentialisée, et tous les cheminements piétons vont être retravaillés, C’est vraiment la création d’un nouveau cadre de vie », détaille Karine Julien-Elkaïm.

« Ce vaste programme d’aménagements a vu le jour grâce à une volonté conjointe de mon équipe municipale et du groupe Polylogis, afin de moderniser ce quartier. C’est une nouvelle dynamique qui s’est mise en place au service de la mixité sociale, de la transition écologique, et du bien vivre ensemble, abonde Philippe Guiguen. Ces travaux concernent bien plus que l’ensemble des bâtiments, ils portent sur l’ensemble du cadre de vie du quartier. »

Et l’édile d’ajouter : « Ce projet de réhabilitation à grande échelle va transformer durablement le quotidien de centaines d’habitants. Ce ne sont pas seulement des façades qui sont rénovées, des logements qui sont construits, ce sont des perspectives de vie que nous offrons à la population. Nous posons aujourd’hui une 1re pierre, mais nous bâtissons bien plus que des murs, nous posons les fondations d’un quartier dans lequel chacun pourra trouver sa place, un quartier où il fera bon vivre aujourd’hui et demain, et je suis heureux que nous partagions, que nous portions ensemble cette ambition. Le quartier de l’Avre mérite ces transformations, et je suis convaincu que dans quelques années, nous pourrons être collectivement fiers de ce que nous aurons bâti. »

Le 10 juillet dernier encore, Polylogis a pu de nouveau présenter le projet et échanger avec les habitants à l’occasion d’une réunion publique. Parmi les points abordés, rapportés par la commune sur sa page Facebook : le remplacement complet du réseau de chauffage de la résidence pour un meilleur confort et une meilleure performance énergétique ; la réhabilitation des parties communes et privatives (création d’entrées plus intimistes avec des locaux vélos-poussettes et des espaces encombrants intégrés à chaque bâtiment) ; l’aménagement des espaces publics (nouvelles voies, réaménagement de la place centrale, installation de bornes enterrées pour les ordures ménagères, création d’une aire de jeux et réorganisation du stationnement), ou encore la plantation d’arbres pour créer des îlots de fraîcheur.

Au total, Polylogis investit 65 à 70 millions d’euros sur la rénovation du quartier, qui devrait être finalisée d’ici mi-2027. À noter qu’un site internet consacré à ce projet a été mis en ligne. Pour plus de renseignements, rendez-vous donc sur residencesdelavre.fr.

 


La place Mandela réaménagée d’ici début 2026

Située elle aussi dans le quartier de l’Avre, la place Mandela va faire peau neuve. Le maire DVD des Clayes, Philippe Guiguen, a évoqué ce projet en marge de la pose de 1re pierre de futures résidences dans le quartier, le 19 juin. Aucun déménagement de commerce n’est prévu. La rénovation de cet espace concerne « tout ce qui est réseaux, assainissement », et une végétalisation, indique l’élu. «  Tous les revêtements qui ne sont pas végétalisés sont refaits », précise-t-il, ajoutant que l’accessibilité de la place sera aussi repensée, « Je souhaitais le faire, je souhaitais que ce soit aussi porté par le conseil de quartier, et par les commerçants », glisse-t-il. Les appels d’offres sont lancés et « normalement, tout devrait être terminé, ou très bien avancé, au 1er trimestre 2026 », affirme l’édile. Le montant du projet s’élève à près d’un million d’euros.