Long et ambitieux projet à La Verrière, le renouvellement urbain du quartier du Bois de l’Étang, où vivent près de 2 300 habitants, est entré depuis le 31 mars et jusqu’au 30 mai, dans une phase de concertation réglementaire (lire notre édition du 29 avril). Une des nombreuses concertations pour ce projet visant à ouvrir davantage le quartier vers l’extérieur en réduisant les barrières physiques, mettre en valeur les qualités paysagères du quartier, permettre une montée en gamme des logements sociaux, accroître la mixité sociale, redonner de l’attractivité au quartier par le renouvellement et la modernisation de l’offre d’équipements, de commerces et d’activités, liste l’agglomération de SQY.
« Le projet se poursuit, c’est un projet de très long terme. Il y a beaucoup d’étapes qui se suivent et se succèdent, rappelle Nicolas Dainville, maire LR de La Verrière, contacté par La Gazette. Il y a des concertations qui reviennent à chaque étape du projet. » L’élu mentionne notamment une concertation sur le plan masse, il y a plusieurs années, ou encore une oncertation sur la réhabilitation.
Le relogement effectué à « 75 % » et terminé « d’ici un an » ?
Une réhabilitation lourde qui concernera 404 des 616 logements composant actuellement le quartier, les 212 autres étant voués à la démolition. 3 bâtiments (2 barres et une tour) seront ainsi démolis. Ce qui implique bien sûr une phase de relogement, qui avance bien, assure Nicolas Dainville. « Il reste une cinquantaine de familles à reloger. […] On a fait plus de 75 % du relogement », nous précisait-il mi-mai, évoquant un « rythme de 4 à 6 relogements par mois ». Les habitants relogés le sont pour 1/3 dans la ville, 1/3 dans l’agglomération, et 1/3 hors agglomération (pour des familles qui le souhaitaient). « C’est une étape très concrète qui se poursuit », glisse l’élu, espérant avoir terminé le relogement « d’ici un an […] mais c’est à prendre avec des pincettes », ce qui pourra ainsi permettre la démolition « on espère d’ici 2 ans ».
Quant à la réhabilitation des 404 logements restants, menée par le bailleur Seqens, elle est envisagée sur une durée de 3 ans, de manière étalée dans le temps. Les 1res réhabilitations doivent commencer sous peu. « Ils vont commencer par le remplacement d’un certain nombre d’ascenseurs, qui desserviront tous les étages, et non plus seulement un étage sur 2, indique le maire. Aujourd’hui, il y a un ascenseur pair et un impair dans les tours, et un étage sur 2 qui est desservi, c’est très compliqué pour plein d’habitants, qui sont obligés de prendre les escaliers. »
Parmi les autres éléments repris, des « volets beaucoup plus modernes, qui sont des volets roulants et non plus en accordéon comme avant », les radiateurs, « qui seront également changés », de nouveaux éviers dans les cuisines, […] les sols des cuisines et salles de bains, les peintures des pièces d’eau, les éclairages, les canalisations, les faïences dans la cuisine […], « et tout ce qui est nouvelles installations électriques », énumère l’édile. Un appartement témoin a été inauguré il y a quelques semaines, permettant « aux locataires de voir ce qui sera remplacé chez eux », fait-il savoir. Celui-ci est situé au 7e étage du bâtiment B. Il est possible de le visiter, sur rendez-vous.
Nicolas Dainville fait état d’un ratio d’à peu près 84 000 euros investis par logement. À noter que les boxes seront détruits et remplacés par des places de parking extérieures privatisées et numérotées. Les travaux des parties communes eux, concerneront les peintures, sols, éclairages, halls d’entrée, contrôles d’accès, en complément des ascenseurs. « Ensuite, il y aura tout ce qu’on appelle l’enveloppe des bâtiments : isolation par l’extérieur des nouvelles fenêtres, des toitures, nouveau système de ventilation, et les colonnes (chauffage, eau froide, eau chaude, évacuations), qui vont permettre de réaliser un gain énergétique, d’avoir vraiment une performance, et du coup de diminuer les charges », avance l’élu. Et de préciser : « En général, les travaux [de réhabilitation], c’est 18 jours discontinus [par logement]. »
Enfin, la dernière étape concernera l’aménagement de l’espace public. « C’est ça qui est aujourd’hui mis en concertation, mais c’est vraiment dans un horizon de très moyen terme, puisque c’est une des dernières étapes, et cette dernière étape, c’est la résidentialisation du stationnement, l’emplacement de la nouvelle maison de quartier, la construction des nouveaux logements », développe l’édile, évoquant « un horizon de 4 à 6 ans à peu près ».
Le centre socioculturel Miquel (maison de quartier du Bois de l’Étang) fera notamment l’objet d’une démolition-reconstruction. Mais c’est bien sûr le futur groupe scolaire du Bois de l’Étang (lire notre dossier du 22 octobre dernier) qui sera le principal équipement public du quartier. D’une capacité de 15 classes, il devrait être prêt avant, mais ses travaux ont tout de même pris quelques mois de retard. « On a la commission de sécurité des pompiers qui est fixée dans les jours qui viennent, et les travaux pourront commencer à l’issue, nous confiait Nicolas Dainville le 16 mai. On espère qu’il n’y aura pas de contestation. Malheureusement, il y a toujours des gens qui contestent, y compris l’école, ce qui est quand même dramatique, ce qui ferait perdre encore quelques mois. » Attendue pour la rentrée de septembre 2026, la livraison est désormais envisagée « vraisemblablement plutôt en janvier-février 2027 », table l’élu.
D’autre part, le maire espère aussi, alors que les logements du quartier sont actuellement tous en locatif social, diversifier l’offre avec la construction d’environ 200 nouveaux appartements, en accession à la propriété. « C’est aussi l’ambition de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine, Ndlr), de ne pas avoir un quartier 100 % social mais d’avoir un quartier plus équilibré, explique-t-il. Et nous, on va reconstruire un peu de social dans le cœur de ville de la Zac Gare-Bécannes. » La construction de ces nouveaux logements au Bois de l’Étang doit débuter en 2027. Ils seront « plus bas que les bâtiments actuels » mais « pas non plus trop bas, pour ne pas accentuer la hauteur des autres », affirme Nicolas Dainville, alors qu’actuellement, les hauteurs vont jusqu’à R+12 pour les tours.
Une diversification de la typologie des logements
Le coût du projet s’élève à 34 millions d’euros pour la réhabilitation des logements, des parties communes, et de l’enveloppe des bâtiments. « Sur la réhabilitation globale, on est vers 80 millions d’euros mais [en comptant] le fléchage de l’école, des aménagements publics, de la maison de quartier … », précise le maire.
Avec ce projet, c’est donc en fait tout le quartier qui doit être transformé, en lien aussi avec d’autres projets autour, comme celui de l’enfouissement de la Ligne à haute tension (LHT). « On le pousse toujours, de toutes nos forces, les études RTE sont toujours en cours, et on essaie de trouver les financements nécessaires, sachant que c’est un projet extrêmement coûteux, on est au-delà de la centaine de millions d’euros. Mais ça permettrait, déjà en termes d’attractivité, de changer vraiment l’image, et aussi d’avoir des espaces où on peut construire des nouveaux logements, ça dégagerait de l’emprise au sol », fait savoir Nicolas Dainville qui compte ainsi sur cet enfouissement « juste avant l’aménagement de l’espace public », ajoutant que pour la construction d’une nouvelle typologie de logements dans le quartier, « il y a 2 hypothèses, l’une avec et l’une sans l’enfouissement de la LHT, qui malheureusement permettrait moins de diversification urbaine ».
Et l’édile de louer à propos de la rénovation urbaine au Bois de l’étang : « C’est un très beau projet, avec du sens, pour donner une nouvelle dynamique au quartier. […] Ce que je trouve intéressant, c’est que les phases, elles rentrent dans des périodes très concrètes. Le relogement, au début tout le monde était effrayé, aujourd’hui ça se passe très bien, et on approche de la fin du relogement. La réhabilitation, on s’attend à des difficultés, car on sait bien que les travaux ne font jamais plaisir (des dispositions seront néanmoins prises face aux nuisances, comme des horaires encadrés pour les travaux bruyants, le maintien d’un ascenseur en fonctionnement dans les tours lorsque cela est possible, ou encore la mise à disposition de logements temporaires et de logements de courtoisie aux locataires le souhaitant et en ayant besoin, Ndlr), mais on est persuadés que, quand ils seront finis, ça apportera un vrai mieux être. »
Et de conclure : « L’idée n’est pas de faire comme aujourd’hui. Si on ne change rien, ça ne sert à rien. Il y a des vraies problématiques de voitures ventouses, de mécanique sauvage, d’accès au cœur du quartier, donc l’idée, c’est qu’avec un réaménagement de l’espace public, le quartier soit plus accessible, mieux desservi, et résidentialisé, avec […] un nouveau parvis pour l’école, et un nouvel emplacement pour la maison de quartier. En fait, on est dans un environnement qui bouge, avec le carrefour des Libertés et le pont [de la Villedieu], qui vont être totalement refaits d’ici 2027-2030. Le Département a bien ce projet de doubler le pont de la Villedieu et de réaménager le carrefour, donc il faut que ce quartier du Bois de l’Étang soit bien relié à ces nouveaux aménagements. » Prochain rendez-vous en lien avec le projet : un forum de restitution le 4 juin de 18 h 30 à 21 h, à la mairie de La Verrière.