C’est par la règle des 3D – « démocratiser, développer et dédramatiser la prise de parole »- que Rudy Nzinga résume les objectifs d’Eloquenc’art. Ce concours est organisé par l’association qu’il a fondée en 2020, Jeunesse sans frontières (JSF 78). Cette association de 37 personnes, basée à Mantes-la-Jolie, décline sont action à travers 3 pôles : social, humanitaire, et culturel.

C’est dans le cadre de ce dernier qu’est organisé Eloquenc’art, concours d’éloquence pour les 16-25 ans, visant à « émanciper le jeune à travers la prise de parole », explique Rudy Nzinga. « Ça fait suite à un constat très aiguisé du personnel de l’association, qui aujourd’hui, avait observé que les jeunes avaient besoin de s’exprimer mais ne savaient pas comment le faire, et le faisaient du coup à travers différentes actions, poursuit le président-fondateur. Ça peut être des fois de manière violente (émeutes …). Nous, on a décidé de réunir les gens à travers ce projet, pour leur donner un espace d’expression, mais par la parole, et non pas par la violence ou autre. »

C’est cette année la 3e édition d’Eloquenc’art. Elle réunit des jeunes de Trappes, après une 1re édition à Mantes-la-Jolie et une 2e organisée avec les villes de Mantes-la-Jolie, Épône, Aubergenville et Les Mureaux (près de 80 jeunes formés au total pour l’instant). Trappes, une ville « assez ressemblante à Mantes-la-Jolie, avec un bon vivier de jeunes, et aussi des problématiques similaires, estime Rudy Nzinga. Donc l’idée est d’accompagner la jeunesse de Trappes vers la prise de parole, pour en faire des leaders, de citoyens de demain, responsable et capables de prendre des décisions. »

Une trentaine de jeunes, quasi exclusivement trappistes, ont participé au rendez-vous de lancement du projet, le 8 avril à l’Espace 1901. Parmi eux, Hayden et Bilal, respectivement âgés de 15 et 16 ans. Ces 2 jeunes habitants de Trappes sont déjà un peu rodés à l’exercice puisqu’ils font partie de la troupe locale d’improvisation, Déclic théâtre. Et visiblement, cette 1re rencontre avec l’association JSF 78 ne les a pas déçus. « On a pu échanger avec des personnes très sympathiques », juge l’un d’eux. « On avait déjà un peu une idée de comment ça pouvait se passer. Là, ça nous a donné encore plus envie de vraiment y aller et voir comment ça se passe », apprécie son camarade.

Lors de cette 1re approche, les jeunes ont assisté à une présentation du concours, puis à l’intervention d’une ex-gagnante, et ont participé à un quiz sur la prise de parole. Avant d’entrer dans le vif du sujet dans les semaines à venir. « Ils vont être formés chaque semaine à la prise de parole. Ils vont passer un 1er tour, sélectif. On va garder les meilleurs orateurs. Il y a aura une 2de étape, la demi-finale directement, qui va réunir, suivant le nombre d’inscrits, une dizaine de jeunes, précise Rudy Nzinga. Et pour finir, il y aura la finale, qui va comporter pas plus de 5 jeunes qui vont s’exprimer sur scène. »

Une finale intercommunale avec des jeunes des Mureaux et peut-être de Viroflay. Le vainqueur remporte un lot, et surtout, tout jeune repart avec « une expérience sur laquelle [le jeune] peut capitaliser pour ses expériences professionnelles », souligne Rudy Nzinga.

Et le président-fondateur de déclarer à l’adresse des jeunes Trappistes participant : « Dites-vous que l’on va sortir du cadre scolaire, on apprend en détente, dans une atmosphère bienveillante, propice à l’apprentissage, mais aussi dans une atmosphère où vous allez vraiment vivre une aventure inoubliable. »