Dans la nuit du 24 au 25 mars, un bébé d’à peine un mois a été conduit par les pompiers aux urgences pédiatriques à l’hôpital. Les services de secours ont été appelés par le père de l’enfant, un jeune homme de 25 ans résidant à Guyancourt et déjà connu des services judiciaires, qui a constaté que son fils était en train de faire un arrêt cardio-respiratoire. « Bien que conscient à son arrivée aux urgences, les premiers examens médicaux révélaient la présence chez le bébé d’un hématome sous-dural ainsi que des hémorragies rétiniennes bilatérales », indique une source policière.
Les médecins soupçonne immédiatement le syndrome du bébé secoué. Les premières investigations menées ont permis d’établir que la mère du bébé, qui était partie à l’étranger le 17 mars pour se rendre au chevet de son père malade, est immédiatement revenue en France le 26 mars, à l’annonce de l’hospitalisation de son fils.
La mère, à l’étranger au moment des faits, est rapidement rentrée au domicile
Entendue comme témoin, la mère a expliqué avoir laissé seul son bébé avec son père, en qui elle disait « avoir une entière confiance. Elle le décrivait d’ailleurs comme un bon papa qui aimait son fils », précise la source policière.
Placé en garde à vue, le père a, dans un premier temps, nié avoir commis des violences sur son bébé. Mais, face aux enquêteurs, il a fini par admettre qu’à deux ou trois reprises, il avait pu secouer son fils parce que ce dernier pleurait. Il a également expliqué aux enquêteurs avoir rapidement cessé ces agissements lorsque sa propre mère l’a surpris en train de secouer son enfant. Elle lui a indiqué que cela pouvait être dangereux pour le bébé.
Lui s’est justifié en déclarant qu’il n’avait pas conscience que cela pouvait provoquer de graves séquelles, voire le décès. Une enquête de l’entourage du couple a mis en évidence que les deux jeunes parents « tentaient de faire au mieux au quotidien pour leur fils, même s’ils n’étaient, aux yeux de l’entourage, pas tout à fait prêts à endosser ce rôle », poursuit la source.
Pendant la garde à vue, l’état de santé du bébé s’est dégradé. Sujet à de nombreuses convulsions auxquelles les nombreux traitements administrés ne parvenaient pas à mettre fin, le bébé a été placé sous anesthésie générale par les médecins. Le 31 mars, le bébé était toujours inconscient avec un pronostic vital engagé. Quant au père de l’enfant, il a été placé en détention provisoire et une information judiciaire a été ouverte.
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