Le département des Yvelines est généralement apprécié des touristes venus de tous horizons pour admirer ses nombreux monuments historiques ou profiter de ses vastes espaces verts. 2024, année olympique et paralympique, était particulièrement attendue. À travers le bilan annuel de la fréquentation touristique 2024 du Département, dévoilé le mois dernier, on y constate que grâce aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 (qui se sont déroulés respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre 2024), la fréquentation touristique dans les Yvelines a été plutôt bonne durant la période estivale, même si « l’effet sur le tourisme local à court terme n’a pas été aussi marqué que prévu », précise le site internet destination-yvelines.fr.

L’affluence touristique yvelinoise a en effet été importante mais éphémère, pendant l’été 2024. Notamment sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, où les quatre sites olympiques (le Vélodrome national, le Golf national, la colline d’Élancourt et le Stadium de BMX) ont attiré de nombreux visiteurs, nationaux et internationaux, venus admirer le plus grand événement sportif mondial.

Même si, en Île-de-France, les flux touristiques ont été « plus importants que l’an passé sur les deux semaines d’épreuves olympiques », précise le dossier de presse du Département, la fréquentation touristique a toutefois été en berne durant les périodes des mois de juillet et août où il n’y avait pas d’épreuves sportives. Cela peut être dû, en partie, aux mauvaises conditions climatiques survenues à cette période.

Par ailleurs, un grand nombre de locaux et d’habitants, résidant proche des sites olympiques, ont préféré quitter les Yvelines pendant les épreuves, laissant la place aux touristes venus d’ailleurs. « L’afflux de visiteurs nouveaux (réel et important) ne compense pas la fuite des touristes ordinaires et des habitants », évoque ainsi le département des Yvelines.

En ce qui concerne le secteur hôtelier, « l’année 2024 a débuté sur une note positive avec de bons chiffres d’occupation au premier trimestre. Toutefois, l’été a été plus difficile, marqué par des conditions climatiques défavorables et l’impact des Jeux olympiques, qui a perturbé la fréquentation touristique », explique l’institution. Hormis les hôtels situés dans les agglomérations de SQY et Versailles Grand Parc (pendant les JO, +18,6 % d’occupation hôtelière sur SQY et +15,3 % sur Versailles Grand Parc), le reste des établissements a connu une activité « plus modérée ». Cela s’explique également par un nombre record de réservations de logements privés sur des plateformes entre particuliers, telles que Airbnb ou Abritel.

Ce dernier paramètre est néanmoins à relativiser dans la mesure où, si les annonces publiées sur Airbnb ont explosé (+61 % par rapport à 2023, effet JO), le taux d’occupation enregistré n’est que de 26 %, soit une baisse de 12 % par rapport à l’année précédente. En effet, si « les rumeurs sur la hausse des prix des logements Airbnb pour les JO ont provoqué une explosion de l’offre », cette flambée de l’offre « a dépassé celle de la demande, entraînant une chute du taux d’occupation », révèle le Département dans son communiqué.

Revenons maintenant sur quelques chiffres, livrés par le conseil départemental des Yvelines, sur la fréquentation touristique (certes à l’échelle cette fois-ci de la région Île-de-France) sur l’année 2024 par rapport à 2023. Ainsi, on apprend que sur la période avant la tenue des Jeux (du 1er juin au 23 juillet) il y a eu – 17 % de visiteurs français, – 6 % de visiteurs étrangers et -12 % au global.

Pendant les Jeux olympiques, tous les chiffres sont en hausse significative avec +22 % de visiteurs français, +9 % de touristes étrangers et un chiffre global de +15 %. Cela démontre bien l’impact ponctuel de l’événement sportif sur le flux touristique. Mais cet élan s’est vite essoufflé après l’événement mondial avec, pour la période du 12 au 30 août, une nouvelle baisse de la fréquentation touristique de l’ordre de -10 % de touristes français, -4 % de touristes étrangers et un -7 % sur la globalité des visiteurs.

À court terme, l’impact des JOP sur le tourisme a donc été modéré, mais sur le long terme, il en est autrement. « La visibilité mondiale générée par les Jeux, avec des millions de téléspectateurs découvrant les Yvelines à travers des images de ses sites emblématiques, a offert une opportunité unique de renforcer l’attractivité du territoire. Ces retombées médiatiques constituent un véritable levier pour stimuler le développement touristique dans le département, avec des retombées promises à long terme et une croissance durable à attendre dans les années à venir », poursuit le communiqué.

Des retombées médiatiques qui devraient porter leurs fruits dès cette année 2025, mais pas uniquement. L’héritage des JOP est également un point fort qui pourra faire (re)venir les touristes dans le département, à l’instar de la colline d’Élancourt, qui sera de nouveau accessible au public à partir du 17 mai. « L’impact des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a renforcé la visibilité du département, offrant des perspectives de développement à long terme. La résilience des sites touristiques et des hôtels, ainsi que les tendances en croissance, laissent entrevoir un avenir prometteur pour le secteur touristique des Yvelines », résume le dossier de presse.

Le château de Monte-Cristo, au Port-Marly, est le site patrimonial yvelinois affichant la plus forte hausse de fréquentation : + 55% entre 2023 et 2024.

À l’échelle du département, si les hôteliers ont connu un « mauvais été », malgré un « sursaut d’activité » durant les JO, d’autres types d’établissements s’en sortent plutôt bien, en témoigne la « résilience plus forte des petites structures culturelles (châteaux, musées …) davantage tributaires du tourisme de proximité », liste le Département.

Concernant les sites touristiques, « 70 % des établissements estiment leur activité annuelle bonne », et « 22 % des sites interrogés annoncent une hausse de leur fréquentation par rapport à 2023 », peut-on lire sur ce bilan de la fréquentation, précisant que « de manière à refléter la réalité du territoire », le château de Versailles n’est pas pris en compte. Des chiffres révélant un attrait grandissant pour les sorties culturelles. Une tendance « observée à l’échelle nationale comme à l’échelle yvelinoise » et « à la hausse dans la durée et qui ressort dans les chiffres, et ce malgré un été qui fut plus sportif que culturel », souligne le Département. Ce phénomène de tourisme culturel attire autant des publics du 78 que d’ailleurs en France, et même un peu plus avec : 50 % de Français hors Yvelines et 49 % d’Yvelinois, les étrangers occupant seulement le % restant.

Le tourisme culturel et patrimonial affiche donc de très bons résultats, voire même d’excellents. Ainsi, par exemple, le château de Monte-Cristo (au Port-Marly) enregistre une hausse de fréquentation de 55% entre 2023 et 2024, dopé par le succès du film Le Comte de Monte-Cristo, sorti fin juin 2024. Autres sites patrimoniaux phares du département, le château de Rambouillet affiche +27 % de visiteurs par rapport à l’année précédente, et le château de Versailles (par ailleurs site olympique et paralympique depuis 2024) une hausse de 2,4 %.

Autre type de tourisme en vogue dans les Yvelines : le tourisme vert, ou tourisme durable. Le 78 compte 29 établissements hôteliers lauréats du label Clef verte, imposant «  le respect de la nature et des personnes notamment par la maîtrise des consommations en eau et en énergie, par une gestion environnementale des déchets, par des loisirs qui ne nuisent pas à la nature et par une valorisation des acteurs et des atouts naturels du territoire », comme énoncé sur le site internet du label. Les Yvelines figurent dans le top 25 national pour ce label. Le conseil départemental indique par ailleurs dans son bilan touristique que « plusieurs Offices de tourisme relèvent une hausse des demandes de leurs visiteurs concernant les activités de plein air » sur le territoire.

Symbole de cette manière de vivre le tourisme, la pratique du vélo. Et les Yvelines, récompensées du prix « Terre d’excellence cycliste » par la Fédération française de cyclisme en 2019, ne sont pas les dernières en la matière, avec des territoires phares comme SQY (où le réseau cyclable dépasse déjà les 400 km et passera à plus de 600 km d’ici 2031). Le nombre de passages de vélos dans le département est passé de 253 533 en 2023 à 300 798 en 2024. Les équipements emblématiques liés à la petite reine, des routes mythiques (comme le col des 17 tournants dans la Vallée de Chevreuse), et le fait que plus de 80 % du territoire yvelinois soit rural, ont déjà incité les organisateurs des plus grandes courses cyclistes (Tour de France, Paris-Nice) et des JO à faire des Yvelines, une terre d’accueil d’épreuves ou de passages de coureurs. Ces atouts pourraient aussi attirer des touristes, de plus en plus nombreux, désirant s’adonner à des activités au plus près de la nature.

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