Une inscription aux Monuments historiques plutôt qu’un classement. Voici ce vers quoi se dirige l’église Saint-Germain d’Auxerre, à Coignières. C’est ce qu’a annoncé, lors d’un point presse le 15 mai, le maire DVG, Didier Fischer, historien de profession, qui en avait fait un de ses engagements de campagne en 2020. « Cette église, moi j’ai toujours pensé qu’elle méritait d’être classée ou inscrite aux Monuments historiques », affirme-t-il.

« Ça fait un peu plus d’un an qu’on a fait notre demande, qu’on a bâti notre dossier, [qui] est enfin passé en commission au mois de mars, précise l’édile. C’est lors de cette commission (la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture, Ndlr) que se décide si la demande est sensée ou pas, et vers où on va : inscription ou classement. La commission a émis un vœu d’inscription aux Monuments historiques. » L’inscription, reconnaissance inférieure à celle du classement mais qui satisfait le maire, qui souhaitait « soit le classement, soit l’inscription, mais il fallait que ça intègre les Monuments historiques ».

« On n’était pas loin du classement », assure-t-il, vantant les nombreux atouts de cette église dont les fondations et une partie de la nef remontent au XIIe siècle (la chapelle et le chœur datent du XVIe siècle, la façade et le clocher du XIXe, ce dernier ayant été rénové au XXIe siècle) et qui possède 2 objets eux-mêmes classés aux Monuments historiques : un vitrail du XVIe siècle représentant une petite partie de l’historie de Suzanne et les Vieillards (classé en 1908), et un tableau Les Sept douleurs de Marie, remontant au XVIe siècle (classé en 1905).

« Ceux qui ont instruit pour la commission se sont déplacés, je les ai reçus, et ils ont été assez impressionnés par les vitraux. Il y a un vitrail du XVIe siècle, mais vous avez [aussi] 7 verrières de Gabriel Loire, qui est quand même un des maîtres verriers parmi les plus réputés au monde, puisqu’il a travaillé presque sur touts les continents, avance Didier Fischer. Et ce qui les a aussi bien impressionnés, c’est la chapelle du XVIe siècle […]. Cette chapelle a des éléments que l’on ne trouve nulle part ailleurs en région parisienne. Donc ça les intéressait, notamment au niveau des sculptures. Il y a 2 ou 3 sculptures qu’ils ont repérées, qu’on ne voit qu’à Chambord par exemple. Donc ça pouvait faire partie des choses qui pouvaient être mises en avant, ça n’a pas suffi pour un classement, mais ça a suffi pour une inscription. »

Ce qui offre tout de même 3 types d’intérêts. D’abord, l’inscription permet de mettre en avant « un patrimoine qui a sa valeur », souligne le maire. Elle est « aussi une façon de protéger le vieux village de Coignières, car évidemment, quand vous avez un monument historique, en périphérie, vous ne pouvez pas faire n’importe quoi, donc il a un périmètre que l’on délimite, et qui est sauvegardé », poursuit-il. Une protection « dans un rayon de 500 m maximum, donc ça englobe tout le vieux village », ajoute l’édile. L’intérêt est aussi financier [car] avoir un édifice aux Monuments historiques permet d’obtenir davantage de financements pour le restaurer : 20 % pour une inscription, et jusqu’à 40 % en cas de classement.

Une délibération demandant l’inscription de l’église aux Monuments historiques a été votée le 20 mai en conseil municipal. La délibération est ensuite transmise au préfet de région, qui doit prendre un arrêté en ce sens. « En principe, il ne devrait pas y avoir trop de problème », selon Didier Fischer. La décision du préfet de région est attendue pour la fin de l’année.

Il sera ensuite temps, durant le prochain mandat, de rénover le bâtiment. « Il y a eu des attaques de mérules, donc il y a des boiseries à reprendre. Et il y a ensuite à renettoyer l’intérieur, et donc à faire quelque chose de plus propre que ce qui existe aujourd’hui. Mais ce ne sont pas des travaux énormes. Ensuite, en extérieur, il y aura à vérifier et d’émousser la toiture. […] Ce serait bien qu’on puisse redonner un coup de propre dans l’église, qu’on refasse tout ce qui concerne les voûtes, qu’on remette en peintures quelques endroits […]. Mais ça reste des travaux qui ne devraient pas coûter plusieurs millions, quelques centaines de milliers peut-être. Mais il faut obtenir du financement, car aujourd’hui, toutes les collectivités sont dans des situations où on est obligés de faire attention », détaille le maire, espérant, en plus des financements au titre des Monuments historiques, obtenir d’autres subventions, pour « aller vers la plus forte part » de cofinancement.