Comme traditionnellement à cette période de l’année, le Rapport d’orientations budgétaires (ROB) figurait au menu du conseil communautaire de SQY du 13 février dernier. Le vice-président de l’Agglomération en charge des finances, Thierry Michel (LR), a d’abord égrainé le contexte économique national et international.

« Sur le plan international, on ne peut pas dire que ce soit la grande joie », a d’emblée déclaré celui qui est aussi 1er adjoint à Élancourt, mentionnant plusieurs éléments forts : « une croissance mondiale aux alentours de 3,2 % […], une inflation qui a pas mal décru, et des tensions géopolitiques qui restent très fortes ». « Seul point positif » qu’il note, « les banques centrales, qui commencent à avoir des politiques un peu plus accommodantes, à baisser leurs taux, mais on reste sur des taux élevés ».

Et de poursuivre : « Si on regarde 2025, je dirais qu’on reprend les mêmes et on recommence tout […]. Ce contexte n’est pas favorable, et encore moins pour l’économie nationale […] : une croissance pour l’économie nationale de 1,1 %, mais qui est quand même peut-être optimiste (la Banque de France table plutôt sur 0,9%), l’inflation devrait se stabiliser autour de 1,4 % en évolution annuelle (la Banque de France pense qu’elle sera plutôt autour de 1,6), une dette publique élevée (3 300 milliards), et un déficit public anticipé, supérieur à 6 %, et prévu d’être ramené à 5,4 % sachant que la trajectoire sera d’arriver aux 3 % en 2029). »

L’élu a ensuite abordé la question de la contribution des collectivités, à qui l’État demande « encore une fois […] de mettre la main au porte monnaie », les « déleste », et les « met de plus en plus à contribution ». Il cite notamment le Dilico (Dispositif de lissage conjoncturel), « nouveau né » des contributions. Il s’agit d’un mécanisme issu de la loi de finances pour 2025 pour les faire participer au redressement des comptes publics à hauteur d’1 milliard d’euros dès cette année, selon le site internet de La Gazette des communes. SQY devrait par exemple payer 3,7 millions d’euros. « Au-delà de ce dispositif, on va être encore mis à mal sur la DGF, avec des minorations de dotations de compensation et de la DCRTP (Dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle) », ajoute Thierry Michel.

Ainsi, dans les orientations de son budget 2025, SQY va être contraint d’abord « de s’adapter », concède Thierry Michel. « Ça nécessite de renforcer notre action de maîtrise budgétaire, d’être beaucoup plus vigilants dans nos dépenses, notamment en gestion de masse salariale, continue-t-il. Mais malgré tout, il faut qu’on poursuive l’attractivité et le dynamisme de ce territoire, en continuant d’investir, et les projets sont relativement nombreux et importants. Et enfin, il faut continuer à solliciter nos partenaires, même si certains sont un peu en difficulté, comme le Département. »

Dans ses prévisions budgétaires 2025, SQY table sur des recettes qui, au total en résultat antérieur, passent de 262,8 millions d’euros au budget primitif 2024 à 262,7 millions d’euros, et sur des dépenses de fonctionnement qui, elles, pour l’année 2025, seraient en diminution de près de 5 millions d’euros par rapport au budget primitif 2024 (hors effets JO) passant de 245 à 240 millions d’euros, est-il rapporté sur les documents de l’Agglomération.

Concernant le budget prévisionnel en investissement, Thierry Michel évoque des « enveloppes récurrentes maintenues autour de 15 millions », des « opérations pluriannuelles fixées pour l’instant à 30 millions d’euros, avec quelques opérations importantes ». Il énumère plusieurs pistes pour financer tous ces investissements, notamment aller chercher des objectifs de financement à l’extérieur, faire appel au FC TVA(fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée), ou encore le recours à l’emprunt. « On devrait se contenter de 40 millions d’euros d’emprunt pour cet exercice 2025 », annonce-t-il d’ailleurs.

« On a réussi, dans ce budget 2025, à reconstituer l’autofinancement grâce aux 3,8 millions d’euros de dépenses en moins, conclut l’élu. Il y a une actualisation du phasage des opérations sur 2025 qui nous permet de parvenir à l’équilibre budgétaire, tout en respectant ce plafond de 280 millions d’euros d’endettement. Malheureusement, on a toujours une absence de visibilité, l’État nous place vraiment dans une situation compliquée, on vote un budget mais on ne sait pas s’il va évoluer en cours d’année, et on se demande toujours à quelle sauce on va être mangés l’année d’après voire l’année suivante. Donc c’est très compliqué d’avoir ses stratégies d’investissement qui peuvent se porter sur plusieurs années. » Après des débats entre plusieurs élus, le ROB a été adopté à l’unanimité.

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