Qui dit printemps dit vote du budget. L’agglomération de SQY a voté le sien lors du conseil communautaire du 10 avril. Un budget 2025 voté par 46 voix pour et 25 contre, et devant composer avec un contexte national et international très flou. Ce sur quoi est notamment revenu, au cours de la séance, Thierry Michel, vice-président LR de SQY chargé notamment des finances, qui en avait déjà fait état lors de la présentation du Rapport d’orientations budgétaires (ROB, lire notre édition du 18 février dernier).

« On est dans un contexte bien compliqué, a-t-il concédé. Je retiendrai 2 éléments : le 1er, c’est le contexte international. » Il évoque notamment « les décisions qui sont prises aux États-Unis, où un jour c’est gris et le lendemain une autre couleur. Donc ça peut venir perturber le contexte que nous connaissons. » Le 2e [élément], c’est la situation budgétaire de la France, où il y a des économies certainement encore à faire, […] j’écoutais le gouverneur de la Banque de France qui disait que les prévisions de croissance de 0,7 % semblaient se confirmer, elles sont un peu en-dessous de ce qu’avait prévu le gouvernement, qui était lui à 0,9 %. »

À cela, s’ajoute une situation de plus en plus contrainte pour les collectivités, mises à mal par les nombreuses décisions de l’État, ce qui a valu de multiples coups de gueule d’élus, y compris saint-quentinois (lire notamment notre dossier du 26 novembre dernier). « Le gouvernement […] met à mal les collectivités territoriales, nous demande de plus en plus de participer, a pointé Thierry Michel. Je rappelle […] le contexte dans lequel on est financièrement dans les participations. 2 chiffres à noter : encore des dépenses nouvelles avec ce fameux Dilico (Dispositif de lissage conjoncturel, mesure issue de la loi de finances 2025 et faisant participer les collectivités au redressement des comptes publics, mais touchant particulièrement celles considérées comme les plus aisées financièrement, Ndlr), […], et je pense que vous avez pu voir dans vos communes que le Dilico a été confirmé, on ne sait pas comment il va être prélevé mais on sait déjà combien on va devoir payer. »

Le budget primitif du budget principal de SQY pour 2025 s’établit à 275,6 millions d’euros en fonctionnement, et 137,8 millions d’euros en investissement.

« Donc c’est une dépense pour l’Agglomération de 3,711 millions d’euros de plus, et c’est également la hausse des cotisations patronales, qui représente pour l’exercice 2025, 535 000 euros de dépenses, a poursuivi le vice-président aux finances. Donc à eux 2, c’est déjà 4 millions d’euros qui disparaissent quelque part pour d’autres activités, pour notre budget. À ça, parallèlement, on continue de nous diminuer des recettes : dotations de compensation, diminution de la DCRTP (Dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle, Ndlr) … C’est encore 4 millions d’euros qu’on nous retire. Donc, quand on totalise tout ça, c’est 8,3 millions d’euros cette année que nous n’avons pas dans notre budget. Donc il y a nécessité de travailler sur des économies qui représentent 3,7 millions d’euros, et ce travail, on l’a fait tous ensemble dans le cadre des réunions qui se font avec les maires. »

Malgré ce « contexte qui ne nous arrange pas, et qui, je le crains, ne s’améliore pas dans les années à venir », les élus de SQY doivent, tout en étant « de plus en plus vigilants », continuer « à maintenir l’activité et l’attractivité du territoire », avertit Thierry Michel. Une équation de plus en plus complexe.

Ainsi, le budget primitif du budget principal de l’Agglomération pour l’année 2025, à l’équilibre entre recettes et dépenses (une obligation pour les collectivités locales, contrairement à l’État), s’établit à 275,6 millions d’euros en section de fonctionnement, et 137,8 millions d’euros en investissement, contre respectivement 262,8 millions et 137,7 millions en 2024.

Parmi les principaux points à noter concernant le fonctionnement, la recette la plus importante concerne les impôts et s’élève à près de 180 millions. Les dépenses de fonctionnement, elles, s’établissent à pratiquement 67 millions d’euros pour les charges à caractère général (légère baisse par rapport à l’exercice précédent) et dépassent les 80 millions pour les atténuations de produits. « On retrouve [parmi ces atténuations de produits] les attributions de compensation versées aux communes (environ 65 millions d’euros) », précise Thierry Michel.

L’élu mentionne aussi les cotisations versées par SQY à l’État, comme le FPIC (Fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales) pour 9,6 millions, « mais on pourrait rajouter maintenant le Dilico avec 3,7 millions d’euros ». « On a aussi une contribution au redressement des finances publiques, pour 1 million d’euros, continue-t-il. Quand on totalise tout ça, c’est 15 millions d’euros que nous reversons à l’État, ce qui commence à faire beaucoup et qui nous met dans des situations plus compliquées pour équilibrer nos dépenses. »

Il évoque également une « augmentation des charges de personnel », due notamment à la hausse des cotisations CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales). Concernant les dépenses de personnel, « depuis 2013, on s’aperçoit que tout ce qui est ETP (Équivalent temps plein, Ndlr) n’a quasiment pas évolué, et pourtant, il y a eu l’élargissement de SQY à 12 communes, et l’augmentation de la masse salariale – et on voit qu’elle est plus forte depuis 2020-2021 – nous a permis de combler et d’être à peu près à hauteur de l’inflation, pour faire en sorte que nos agents puissent être augmentés, pour prendre en compte cette inflation, expose-t-il. Donc il y a quand même une très bonne maîtrise aujourd’hui de notre dépense de masse salariale. Elle va continuer aujourd’hui à évoluer, car on a des compétences supplémentaires, [comme les] biodéchets, qui vont nous amener dans les années à venir à recruter. »

Concernant les recettes, les plus gros contributeurs sont les entreprises. « C’est la plus grosse recette fiscale (73 millions d’euros, soit 63 % de l’ensemble). Ça montre tout l’intérêt du développement économique, et de continuer ce développement économique, pour continuer à avoir des recettes », estime Thierry Michel. La Dotation globale de fonctionnement (DGF), s’élève elle à 53,799 millions d’euros, soit une perte de 1,351 millions en un an, et de 3,013 millions en 4 ans.

Les entreprises du territoire sont les principales contributrices en termes de recettes fiscales, avec 73 millions d’euros, soit 63 % de l’ensemble.

Sur le plan des investissements, pour financer ceux-ci, SQY bénéficie notamment de 16,3 millions d’euros de subventions. Ses principaux financeurs : la Région (45%), le Département (36%), l’État, « qui intervient sur quelques opérations » (comme par exemple la RN 10), et les Agences régionales (Agence de l’eau …), liste Thierry Michel. Le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) va lui s’élever à un peu plus de 9 millions d’euros). L’Agglomération va par ailleurs recourir à l’emprunt. Un emprunt d’équilibre pour lequel un montant de 51,5 millions d’euros est initialement indiqué « mais on pense que, compte tenu de la manière dont les crédits sont consommés et de la réalisation de nos dépenses d’équipement, on devrait plutôt être autour de 80 % de cette somme, donc on pense qu’on sera sur un endettement d’environ 40 millions d’euros », tient à préciser le vice-président.

Concernant les dépenses d’investissement, Thierry Michel fait notamment état, parmi les dépenses de fonctionnement, de « 68,5 millions, qui se répartissent en plusieurs opérations », dont les principales, le futur commissariat d’agglomération (Élancourt), le théâtre de SQY (Montigny), l’avenue Hennequin et l’Aérosat (Trappes), ou encore la médiathèque Jacques Brel (Magny). Il mentionne aussi une enveloppe de 10,3 millions liée à des subventions d’équipements, notamment des fonds de concours (5,310 millions d’euros) et 33 millions d’euros au titre du remboursement de la dette.

« En investissement, SQY poursuit son développement à travers 4 axes principaux de la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI : volume financier de 79 millions d’euros) », peut-on lire sur les documents de l’Agglomération. Ceux-ci sont : le lancement et la poursuite des opérations pluriannuelles (37 millions), ainsi que la poursuite des opérations récurrentes d’entretien du patrimoine (21 millions) ; la PPI communale, avec 10 millions d’euros de crédits en 2025, intégrant des opérations d’intérêt communal et de compétence communautaire, conformément au Pacte financier 2022-2026 qui a été voté en décembre 2021 ; les fonds de concours en soutien à l’investissement des communes […] ; la poursuite des programmes suivis en autorisations de programmes : acquisitions foncières stratégiques (0,221 millions), schéma directeur cyclable (2,977 millions), amélioration du parc de logements privé existant (0,55 millions).

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