Après la pluie, le beau temps. Décevante lors des JO à SQY l’été dernier (aucune médaille hormis celle, en or certes, de Benjamin Thomas sur l’omnium), l’équipe de France de cyclisme sur piste a ramené 5 médailles des championnats d’Europe, qui se déroulaient du 12 au 16 février à Heusden-Zolder (Belgique). Parmi ces 5 breloques, la plus belle est survenue dès le 1er jour de compétition avec l’or pour la vitesse par équipes masculine. Une épreuve qu’a disputée Timmy Gillion, seul « Saint-Quentinois » de cette délégation française. Le licencié au Vélo club Élancourt Saint-Quentin-en-Yvelines (VCESQY-team Voussert), et qui s’entraîne comme ses compatriotes au Vélodrome national de SQY, était même le démarreur de cette équipe de France sacrée en 42,609 secondes (seule équipe descendue à 2 reprises lors de cette journée d’épreuves sous les 43 secondes), devant les Pays-Bas de Harrie Lavreysen (double champion olympique de la discipline) tout de même.

« Une belle moisson pour une belle équipe de France »

C’est la 1re fois depuis 2017 que les Français sont sacrés à l’échelon continental dans cette discipline, une 1re aussi depuis cette année-là qu’ils devancent les Néerlandais (qui avaient même terminé 3es à l’époque). « C’est génial, s’est réjoui Timmy Gillion après la finale, dans des propos rapportés par L’Équipe. La finale, je l’ai faite comme les qualifications : faire le meilleur temps possible, peu importe qui il y avait en face. […] Ces derniers temps, ce n’était pas un titre auquel on aurait pu s’attendre mais c’est top de pouvoir montrer de quoi on est capable. Maintenant, c’est à répéter. »

Le pistard âgé de 22 ans en profite également pour remporter son 1er titre international, lui qui avait déjà décroché l’argent par 2 fois (2021 et 2022) et le bronze une fois (2023) aux championnats d’Europe (et c’était déjà en vitesse par équipes). Il réalise aussi un beau retour au 1er plan, lui qui n’était pas présent lors des JO. C’était même son retour en équipe de France après 2 ans d’absence. Pas étonnant donc que l’émotion se lise sur son visage après la course.

Ce titre européen décroché par Timmy Gillion aux côtés de Rayan Helal et Sébastien Vigier est en tout cas « une belle médaille d’or qui fait le bonheur de toute la délégation française », s’est réjoui la Fédération française de cyclisme (FFC) le jour-même du sacre.

Entraîneur du pôle olympique sprint de SQY, Anthony Baré, qui accompagnait l’équipe de France sur la piste belge, reconnaissait, auprès de L’Équipe que plusieurs nations majeures n’étaient pas toutes venues avec leurs principaux hommes forts, mais se montrait tout de même extrêmement satisfait de la performance de ses troupes. « On est toujours dans cette dynamique de reconstruire le groupe, de recréer une cohésion. Les résultats prouvent qu’on est au début de cette reconstruction et que les gars n’avaient pas perdu leur potentiel, a-t-il jugé auprès du quotidien de sport. Intérieurement, j’aurais été satisfait avec un 42’’8 en finale, ils sortent 42’’6, c’est génial. […] Les Anglais ont fait tourner, ce n’était que des espoirs […] Les Hollandais, ce n’était pas l’équipe type, mais il y avait Lavreysen et Van Loon qu’on avait vus à Munich (lors de l’Euro 2022, Ndlr) et qui avait marché très très fort. »

Dans la foulée des 3 flèches tricolores de la vitesse par équipes, d’autres membres de la délégation française leur ont emboîté le pas, certes pas avec un aussi beau métal. On soulignera ainsi la belle médaille d’argent de Marion Borras sur la course aux points, le bronze de cette dernière aux côtés de Victoire Berteau lors de la course à l’Américaine, de Rayan Helal (double médaillé dans ces championnats donc) sur la vitesse individuelle, et de Tom Derache sur le keirin, pour permettre à la France de ramener 5 médailles de Belgique, et de se hisser à la 6e place du classement des médailles.

« 1 médaille d’or, 1 médaille d’argent et 3 médailles de bronze : une belle moisson pour une belle équipe de France », a résumé la FFC, saluant aussi la mémoire de Claude Chérod, mécanicien historique de l’équipe de France, décédé à 63 ans durant ces championnats : « Coco vélo (son surnom, Ndlr) doit être bien fier de vous ; bel hommage. »

CREDIT PHOTO : FFC