La piscine municipale de Villepreux a été démolie à l’automne dernier. La démolition de cette piscine extérieure, qui était fermée depuis 2 ans et demi et auparavant ouverte que 2 mois par an, a été réalisée pour des raisons budgétaires, selon la municipalité. Mais elle a conduit à un nouveau recours de l’Association notre Villepreux (ANV), présidée par Kouros Golgolab, ex-candidat aux municipales de 2020, qui avait déjà attaqué la Ville sur le programme immobilier à côté du collège. Le recours de trop pour le maire, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), qui s’est vu octroyer la protection fonctionnelle lors du conseil municipal du 27 janvier.
« Je vis avec l’équipe municipale ce que l’on peut considérer comme un véritable acharnement de la part de cette association sur certains projets qu’on peut porter, commence par nous confier l’édile. Il y a une étape supplémentaire qui a été franchie par l’association et son président sur le sujet de la piscine. Ils ont décidé d’utiliser une procédure pénale qui consiste, par une citation directe, à faire comparaître la personne visée, en l’occurrence moi-même, le maire, devant un juge. Ce n’est pas une plainte, ni une procédure avec une instruction judiciaire ou autre, […] et là, engager une procédure pénale, je ne peux pas laisser ça sans suite. Donc j’ai demandé cette protection fonctionnelle, car ça me touche en tant que maire. » Et pas seulement, à en croire l’édile, car certaines attaques de l’ANV (pas celles sur la piscine) auraient également visé sa famille.
Le maire accuse également le groupe d’opposition Agir tous pour Villepreux de collusion avec l’ANV. « À l’occasion des vœux […], j’ai été filmé par ces personnes ou des très proches de ces personnes, et 24 h plus tard, les vidéos en question se retrouvaient sur les médias de l’ANV, évoque-t-il. [Il y a] aussi des pièces du dossier du conseil municipal, notamment sur le sujet de la protection fonctionnelle, que l’ANV ne peut pas avoir puisque le dossier du conseil municipal est uniquement remis aux élus, et on sait que ce sont les élus d’opposition qui ont transmis les pièces […], avant même que le conseil municipal ait pu être réuni et ait pu débattre. » Un conseil municipal tendu où l’opposition a voté contre la protection fonctionnelle, avançant un manque d’information concernant le coût pour les Villepreusiens.
« Ils nous ont demandé l’envoi des pièces d’assurance (qui prend en charge les frais de représentation jusqu’à un certain plafond, Ndlr), on leur a envoyé, nous explique le maire. Je ne pars pas en procès. C’est une citation directe, il va y avoir une audience en mai, et potentiellement une 2e date. La 1re date vise plutôt à expliquer à la personne qui fait la requête – l’ANV – qu’ils vont devoir quand même consigner un montant, […]. Si ce qu’ils (l’ANV) avancent est totalement fantasmé, ils vont devoir des dommages et intérêts. Donc la 1re audience vise à fixer le montant de ces possibles dommages et intérêts, et la 2e audience sera sur le fond. Donc […] dans à peu près 6 mois, on a terminé, et l’affaire sera balayée d’un revers de main. » Selon lui, ces procédures qu’il qualifie « d’opportunistes et abusives » sont surtout guidées par un calendrier électoral, à « à peu près 1 an maintenant de la prochaine élection [municipale] ».
Concernant la démolition de la piscine, le maire fait savoir que celle-ci a coûté 160 000 euros. « On se fait mal une fois, mais c’est le coût d’une saison d’ouverture », argue-t-il, rappelant que sur le site désormais de l’ex-piscine, il ne pourrait « y avoir que de l’équipement ».
Du côté de l’ANV, le son de cloche est bien sûr radicalement différent. « On ne met pas en cause le permis de démolir mais la destruction d’un bien public et d’une piscine qui a été rénovée pour près d’un demi-million d’euros 2 ans auparavant, souligne Kouros Golgolab. Un bien public ne peut pas être démoli par un permis de démolir. [Il] doit être constaté, désaffecté, puis déclassé, pour revenir dans les biens privés de la commune, pour pouvoir être démoli. […] Ça n’a pas été fait.»
« 2e problème » soulevé par le président de l’ANV : « La démolition a coûté 164 000 euros, ceci rajouté aux 450 000 euros dépensés en 2022 pour rénover cette piscine. On ne sait pas d’où il a sorti cet argent, et le bon de commande pour la démolition a été signé après la démolition. […] Et 3e problème, le périmètre du terrain de cette piscine n’était pas constructible, il a été rendu constructible par la révision du PLU en 2024. Or, personne n’a été informé du fait qu’il soit rendu constructible. » Il n’avance pas non plus les mêmes chiffres que le maire sur le coût de fonctionnement de la piscine. 58 277 euros, comme indiqué sur un document publié sur le site internet de l’ANV, évoquant aussi un montant de 565 000 euros pour le gymnase et 659 000 euros pour les centres de loisirs. Kouros Golgolab assure s’appuyer sur les comptes de la Ville pour donner ces chiffres.
Concernant la demande de protection fonctionnelle du maire, Kouros Golgolab estime que celui-ci « se pose en victime ». « On ne cite jamais le nom du maire, on attaque l’action, les résultats et la fonction du maire, mais jamais lui en personne », assure-t-il. Il se défend aussi de toute collusion : « Dire que l’on n’est pas d’accord avec le maire et avoir les mêmes idées que moi, c’est une collusion avec moi ? […] Les gens de l’opposition ont été stupéfaits comme toute la population du comportement du maire, de son autoritarisme, ses décisions solitaires. […] Je ne suis pas élu, ce sont des gens qui ont leur discernement. Dire ce genre de propos sur des élus de l’opposition, c’est un manque de respect pour eux. »
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