Déjà à l’honneur dans plusieurs tournages de films cinématographiques et des clips musicaux, Montigny-le-Bretonneux est à nouveau sous l’œil de caméras de réalisateurs. En l’occurrence celle de Lucas Renault. Cet Yvelinois de 24 ans tourne en ce mois de janvier, avec sa co-réalisatrice Manon Plantefol, qu’il a rencontrée lors de ses études à 3iS, un court-métrage de fiction intitulé Les sensations invisibles. Celui-ci aborde notamment les thèmes du sport, du handicap, mais aussi de la sororité. Il évoque l’histoire de Laura, jeune femme enfermée dans une relation toxique avec son compagnon, et qui, grâce à sa sœur malvoyante, s’initie à la course à l’aveugle, une pratique qui l’aidera à s’émanciper de cette relation.
Les sujets abordés sont chers à Lucas Renault. Le jeune homme est hémiparésique suite à un AVC à la naissance, c’est-à-dire qu’il ne peut que « bouger un côté », explique-t-il contacté par La Gazette. Il avait d’ailleurs, en 2021, réalisé un court-métrage de fin d’études, Second souffle, où il raconte l’histoire d’un garçon hémiplégique de 21 ans, s’inscrivant à une course à pied contre l’avis de son médecin et de ses proches. « Ce court-métrage a beaucoup plu à notre productrice actuelle », relate Lucas Renault. En l’occurrence, Brigitte Coquelle, qui lui a d’abord ouvert les portes de sa société de production, RnB! Films, pour un stage, et lui a permis de reformer le binôme de co-réalisation avec Manon Plantefol pour un nouveau projet.
Si Second souffle a été tourné à Richebourg, ville d’origine de Lucas Renault, Les sensations invisibles l’a donc lui été à Montigny-le-Bretonneux, et notamment au stade de la Couldre. « Nous cherchions des stades qui pouvaient nous plaire. La piste d’athlétisme où se déroule le court-métrage était un enjeu essentiel en termes de décor. De plus, nous souhaitions à ce moment-là postuler pour une aide financière qui faisait que nous devions tourner en Île-de-France au moins », confie le jeune réalisateur. Le choix s’est alors porté sur le stade de la Couldre et sa « belle piste bleue », encense-t-il. « Nous avions rencontré les personnes qui gèrent ce stade, et tout de suite, l’intérêt pour le sujet et l’histoire que le court-métrage racontait ont plu à la mairie et à la direction des sports, poursuit-il. Ils nous donnent l’autorisation de tourner gratuitement, que ce soit dans le stade et dans le parc. »
Le Parc Jeannette et Paul Jean, situé à côté du stade, et qui sert aussi de décor à quelques scènes. Au total, une équipe de 30 à 50 personnes afflue à Montigny pour le tournage. Parmi elles, entre autres, des sportifs de haut niveau, comme Nacer Zorgani, ex-boxeur non-voyant ayant participé aux derniers Jeux paralympiques en judo.
Ce film, Manon Plantefol et Lucas Renault ont commencé à l’écrire en décembre 2022. Ensuite, « pendant 1 an et demi, on a recherché des subventions », raconte le co-réalisateur, faisant état d’obstacles, avouant avoir « déjà essuyé plusieurs refus ». Finalement, ils ont obtenu 10 000 euros du CNC – permettant « la rémunération des équipes techniques, les assurances, et le minimum en termes de location de matériel pour pouvoir tourner dans de bonnes conditions », précise Lucas Renault – et ont lancé le 6 novembre dernier un financement participatif, désormais terminé et ayant permis de récolter près de 5 000 euros (objectif largement atteint). Des soutiens du groupe Audiens, du ministère de la Culture, et de RVZ, entreprise de location de matériel de cinéma (qui leur prête du matériel de tournage gratuitement), sont aussi mentionnés.
Le film durera 15 minutes. Il est actuellement en tournage jusqu’à la fin du mois et l’objectif est qu’il « soit terminé pour fin mars », annonce Lucas Renault, affirmant même que la productrice vise « l’inscription au festival de Cannes ». Les deux co-réalisateurs, eux, aimeraient également collaborer avec des municipalités, notamment Montigny, pour des projections-débats de sensibilisations, notamment scolaires. Lucas Renault ambitionne aussi l’inscription à des festivals locaux.