Le PLPDMA (Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés), voté en septembre 2024, engage l’agglomération de SQY sur 6 ans, de 2024 à 2029. Il a été officiellement lancé le 16 janvier, à l’occasion d’une réunion organisée au Centre technique communautaire de SQY, dans la salle du conseil de l’Agglomération. Une réunion qui s’est déroulée en plusieurs temps. Tout d’abord, une présentation du programme par Jean-Michel Chevallier, adjoint à Voisins-le-Bretonneux et conseiller communautaire à la collecte et à la valorisation des déchets.

Puis, l’agglomération de Versailles Grand Parc (VGP), à travers la voix d’Aurélie Flour, chargée de mission sur la prévention des déchets pour VGP, a livré un retour d’expérience enrichissant sur la gestion des déchets. Enfin, le témoignage de Tanguy Neveu, responsable de l’association yvelinoise Ressources&Vous, qui porte sur l’activité de ressourceries implantées sur l’agglomération de Rambouillet Territoires et à Guyancourt, a conclu les prises de parole. Il a notamment évoqué le succès du caisson de réemploi installé au sein de la déchetterie de Montigny-le-Bretonneux depuis avril 2023. Un autre caisson du même type va d’ailleurs voir le jour à Élancourt « très prochainement », selon l’élu vicinois.

Ce PLPDMA, qui mobilise de nombreux acteurs (élus de l’Agglomération, associations, communes et habitants), porte l’objectif ambitieux de réduire de 9 % l’ensemble des déchets produits par les ménages, à savoir : les ordures ménagères, les emballages et papiers, les déchets verts, les encombrants et les dépôts en déchetterie. Mais alors pourquoi un objectif de réduction de 9 % ? Jean-Michel Chevallier a fourni une explication.

« On nous a souvent reproché que notre PLPDMA, avec les 9 % d’objectif de réduction des déchets ménagers, était peu ambitieux. Ce n’est pas vrai puisqu’il est beaucoup plus ambitieux que la politique nationale, qui est de -15 % de DMA (Déchets ménagers et assimilés) en 2030 par rapport à 2010, donc sur 20 ans. Si l’on ramène à l’année ça fait -0,8 % de déchets par an. La Région s’est calée sur ce taux-là. Nous, on s’est engagés à réduire de 9 % sur six ans. Ça fait -1,5 % de déchets par an. Donc nous avons un objectif qui est beaucoup plus ambitieux que ce que nous impose la loi », s’est félicité l’élu. Et d’ajouter une précision sur la production de déchets des Saint-Quentinois, bons élèves en la matière. « On est déjà très bons à SQY puisque depuis quelques années, on est aux alentours de 400 kg de déchets par an et par habitant, quant à l’échelle de l’Île-de-France, on est quasiment à 500 kg ».

« On vit aujourd’hui un moment important, puisque c’est le lancement de notre PLPDMA qui a été adopté fin 2024 par le conseil communautaire. Même si on vient de l’approuver, ce n’est pas pour autant qu’il n’existait rien au niveau de SQY, puisqu’on avait, depuis 2019, lancé un plan compostage. Aujourd’hui, on est à quasiment 5 000 composteurs distribués sur les pavillons et à peu près 80 points de compostage collectif tout mélangé, aussi bien les copropriétés que les composteurs de quartier et également tous les sites de compostage institutionnels (écoles, pompiers de Montigny, gendarmes de Magny…) », a poursuivi Jean-Michel Chevallier.

Le PLPDMA a été le fruit d’un travail collaboratif d’envergure, grâce notamment à une vingtaine d’ateliers auxquels un grand nombre a participé. Grâce à toutes les idées recueillies, ce plan ambitieux va permettre de répondre aux défis environnementaux et sociaux de SQY. En résulte, six axes principaux et 11 actions ciblées qui composent la feuille de route de ce vaste programme.

Le premier axe concerne la promotion du PLPDMA, qui permettra d’apporter de la visibilité et d’assurer la mise en place des actions. Sur ce point, l’élu vicinois a sollicité l’assemblée présente sur un changement de nom car « [PLPMDA] c’est un acronyme un peu barbare. On va vous proposer de participer à la création d’un nom. On aimerait trouver un nom un petit peu plus accrocheur, donc vous avez la possibilité dès ce soir, au travers d’une boîte à idées, de donner vos suggestions », a invité le conseiller communautaire.

Le second axe porte sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Une campagne de communication sur un ton humoristique a déjà été lancée dès 2024 « pour promouvoir une consommation plus responsable en interpellant et en sensibilisant les habitants », rappelle-t-il.

Troisième axe du programme, celui de la durée de vie des produits, avec pour objectif de valoriser la réutilisation et le réemploi en stimulant les initiatives locales. « Ça marche plutôt bien. On est très satisfait du caisson de Montigny et c’est pour cela qu’on le déploie sur Élancourt. »

Le quatrième axe du PLPDMA est relatif aux biodéchets, avec la poursuite du plan compostage lancé par SQY en 2019. « L’objectif à terme est d’arriver à 880 – 900 points de compostage collectif avec une brigade de maîtres composteurs pour accompagner cela », a précisé Jean-Michel Chevallier.

Le 5e axe consiste à favoriser la consommation responsable en proposant aux habitants des outils pour encourager le passage à l’action. Enfin, 6e et dernier axe, l’éco-exemplarité de SQY. « Il faut inciter et montrer l’exemple. À travers cet axe, SQY s’engage à formaliser une politique d’achats responsables, à augmenter la pratique du réemploi et à sensibiliser ses agents », mentionne l’élu. « En conclusion, ces 6 axes qui se déclinent en 11 actions constituent le programme de base, qui nous permet de démarrer aujourd’hui mais qui sera néanmoins à ajuster, en collaboration avec l’ensemble des partenaires tout au long de sa durée ».

Le budget de fonctionnement du PLPDMA a ensuite été détaillé. « Aujourd’hui, on est dans le cadre d’un budget spécifique puisque sur l’ensemble des sujets liés aux déchets, on est sur un financement par le biais de la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères). Finalement, je vais le dire de manière très directe, mais on va le chercher dans la poche de l’habitant. On a un budget, de mémoire, d’1,2 million d’euros qui s’étale sur les six ans. Vient se rajouter à ce budget-là l’ensemble du programme de compostage, qui n’est pas dans les 1,2 million puisqu’on a la brigade de maîtres composteurs, avec, à terme, une vingtaine d’équivalent temps plein en 2029, donc ça va monter progressivement en charge. On en a déjà deux », ajoute l’élu vicinois.

L’agglomération de VGP, qui regroupe 18 communes (260 000 habitants) a livré un retour d’expérience sur sa gestion des déchets. « Nous ne sommes pas novices dans le programme local de prévention des déchets. On a commencé à l’époque par un PLP. C’était juste les Ordures ménagères et assimilées (OMA) et les déchets recyclables. Ça a été chaotique. Et quand il a fallu faire le second PLPDMA, on a été accompagnés par un bureau d’études. Cela a été bénéfique pour notre Agglomération […]. Sur le compostage on a été pionnier. On a commencé par le compostage individuel et on a développé le compostage collectif, dans les écoles, auprès de professionnels… Et maintenant, on a un territoire très riche à ce niveau-là », a expliqué Aurélie Flour.

Même si VGP est en avance sur certains points, Aurélie Flour n’a pas hésité à parler d’actions mises en place, qui n’ont pas eu l’effet escompté, comme un projet de création d’un label pour les professionnels. « On voulait que tous les professionnels (à la base les petits commerçants), qui mettaient en place une action zéro déchet, puissent le mettre en valeur dans leur vitrine et que nous on puisse ensuite diffuser les informations. Malheureusement, cela mobilise trop de moyens humains et on a été stoppé par le Covid, ça n’a pas marché », admet-elle.

À la suite, Tanguy Neveu, responsable de l’association Ressources&Vous, s’est exprimé notamment sur l’installation du caisson de réemploi de Montigny, une démarche à saluer mais se devant d’être accompagnée. « Nos objectifs principaux, ce sont de réduire les déchets, de favoriser l’inclusion par l’emploi, de mener des actions de sensibilisation et d’éducation. Sur Guyancourt, on a une implantation avec des projets (comme la boutique de réemploi solidaire installée 43 rue de Dampierre, qui a accueilli 20 000 personnes en 2024) sur la commune. Nous avons été présélectionné pour intégrer la halle Piano (sur le futur quartier des Savoirs, Ndlr) mais rien n’est encore fait », nous apprend-il. Il a évoqué les bénéfices du caisson de réemploi de Montigny. « Sur la déchetterie de Montigny, on a commencé à collecter en 2023. Et sur l’année 2024, c’est quand même 2,2 à 2,5 tonnes récupérées qui ont été évitées des bennes. C’est intéressant, c’est un bon début », souligne Tanguy Neveu.

En 2025, le PLPDMA de SQY va donc avancer, par le biais de nouveaux groupes de travail mobilisant plusieurs acteurs (écoles, communes, associations…). Les réflexions porteront en priorité sur l’axe numéro 2, la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour consulter le programme dans son entièreté ou obtenir toutes les informations sur la gestion des déchets à SQY, consulter le site internet prevention-dechets.sqy.fr.

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