Comme c’était déjà le cas l’an dernier, des salariés de la Société générale assurances étaient en grève du 10 au 16 décembre derniers pour défendre leur pouvoir d’achat. Les 3 centres d’appel étaient concernés, dont celui de SQY, à Montigny, où travaillent 240 personnes. 200 salariés sur l’ensemble des 3 centres étaient grévistes sur la journée du 10 décembre, 80 le 11 et 160 le 12 décembre (dont 80 à SQY sur cette journée). Une grève à l’appel de 3 syndicats : la CGT, la CFDT et l’Unsa, bien que ceux-ci ne se soient pas entendus (ce n’était en tout cas pas le cas en fin de semaine dernière) sur des revendications communes.

Celles de la CGT sont énoncées dans un tract que nous a distribué le syndicat. Les 2 principales : augmentation collective des salaires de 1 000 euros bruts annuels, sans distinction, et prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 1 700 euros bruts par an. Le syndicat déplore que la direction ne propose qu’une augmentation individuelle des salaires fixes de 1,8% de la masse salariale, une hausse de 2 euros (de 18 à 20 euros) des indemnités de frais de garde, et d’un euro du ticket restaurant (9,87 à 10,87 euros). « Pour l’instant, la seule mesure collective forte, ce serait 400 euros bruts annuels pour les salaires de moins de 30 600 euros annuels bruts. Donc ça concerne assez peu de monde, développe Christophe Salotti, représentant CGT du site de SQY. On aimerait que ça soit étendu à plus de monde et que ce montant soit revu à la hausse. »

Il indique aussi que certes, « on a déjà des primes sur la performance, individuelles, et ça varie en fonction de la note attribuée en fonction de l’examen annuel des objectifs », et aussi « l’intéressement et la participation par rapport aux résultats de l’entreprise », mais « ça reste une partie variable, on ne peut pas la présenter à un banquier ». Et concernant le salaire, il est en moyenne aux alentours de 33 000 euros bruts annuels à SQY, selon la CGT, soit en-dessous de la moyenne de l’ensemble des sites Société générale assurances, qui monte à 50 000 euros.

La mobilisation a aussi entraîné des coupures de lignes. « Il y a des prises d’appel, car on n’a pas 100 % de grévistes, par contre […], il y a plusieurs coupures de lignes sur des demi-journées voire quasi la journée, fait savoir Christophe Salotti. L’impact opérationnel, c’est aussi un peu notre moyen de pression pour montrer à la direction qu’on est indispensables. »

Sollicitée, la Société générale a répondu qu’elle ne ferait « aucun commentaire sur le process en cours de NAO (Négociations annuelles obligatoires, Ndlr)». « La position de la direction, c’est de dire que les temps vont être plus durs dans les années à venir, du fait de la situation politique instable, et du fait aussi qu’on est assureurs, et c’est vrai que les catastrophes naturelles ont eu un impact sur nos résultats, rapporte lui Christophe Salotti. Mais, en réalité, les résultats […] ne sont peut-être pas au même niveau que l’année dernière ou d’avant mais restent très bons […]. À un moment, il faut pouvoir récompenser aussi les salariés, notamment ceux qui sont en direct avec le client, comme nous. Les centrales d’appel, on est les 1ers à être en ligne avec le client, ça peut être conflictuel car eux aussi ont des difficultés de budget. »

Et pour l’instant, la récompense pour les salariés n’atteint pas le niveau souhaité. La CGT fait état d’une réunion, le 13 décembre, lors de laquelle la direction « a réitéré son refus de répondre [aux] revendications » des salariés, annonçant qu’ « aucune organisation syndicale ne signera » l’accord de NAO. De ce fait, le mouvement devait être reconduit les 14 et 16 décembre.