La salle du conseil de l’hôtel de ville de Magny-les-Hameaux était comble le 19 novembre. Une trentaine de personnes avaient pris place pour assister à la réunion de présentation d’un projet immobilier dans le quartier du vieux Cressely. Un projet de construction d’environ 40 logements sur un terrain appartenant à SQY, à l’angle des rues Lemarchand et Vaillant-Couturier aujourd’hui occupé par la médiathèque. Cette dernière, actuellement dans un préfabriqué, sera déplacée rue de la Gerbe d’or, à côté de l’école Jammes, dans un bâtiment en dur actuellement en construction et devant être livré pour le courant de l’automne 2025.

Le préfabriqué de l’actuelle médiathèque sera déconstruit, de même que le bâtiment de l’ex-Cap ados situé à côté, historiquement mairie annexe de Cressely. À sa place donc, une quarantaine de logements en accession à la propriété, en R+2 + combles ou attique, sur 2 500 m² de surface à construire (le terrain fait lui 3 400 m²). L’objectif étant de « permettre aux habitants de Magny de continuer d’habiter sur la commune, notamment les jeunes qui partent de chez leurs parents et les seniors qui ont des logements grands et moins adaptés », a résumé le maire, Bertrand Houillon (Génératon.s).

Censé permettre à ce type d’acquéreurs de se loger, le projet a semble-t-il agacé un certain nombre de riverains présents dans la salle ce soir-là. « C’est énorme », a lâché l’un d’eux dès que l’information du nombre approximatif de 40 logements a été dévoilée.

À peine la présentation du projet commencée, certains se sont inquiétés. « Quand il y a une catastrophe, qui va au pénal ? SQY ou Magny ? », a notamment demandé un habitant, faisant notamment état d’un « terrain argileux », où « ça bouge ». « Oui, comme sur pratiquement tout SQY, a répondu Lorrain Merckaert, maire DVD de Montigny, venu en tant que vice-président de SQY à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire. On a construit des milliers de logements sur SQY sur ces terres argileuses. […] Il y a des procédures et des techniques spécifiques que les promoteurs connaissent, il va y avoir des sondages dans le terrain, et si le terrain est jugé trop fragile, il y a des systèmes de micro-pieux qui sont installés, de façon à ce que les bâtiments ne bougent pas. Et on a l’historique de SQY, avec tous les bâtiments qui ont été construits sur des marnières (cavités, Ndlr). Je peux vous parler de quartiers sur Montigny […] où depuis 40 ou 50 ans que c’est construit, ça ne bouge pas. »

Autre sujet de crispation : la hauteur du bâtiment. Celle-ci fera 13 m. « C’est un terrain qui a toujours été constructible, et où les constructions autorisées sont dans le PLUI à 13 m », a affirmé Bertrand Houillon. « Toutes les maisons sont à 9 m » dans le quartier, a fait remarquer un habitant. « Ça aurait été sympa de rester à 9 m, qu’il y ait une cohésion du paysage et des riverains », a déploré une Magnycoise.

La question du stationnement a aussi été évoquée. Pour les futurs résidents, il s’effectuera en souterrain. En ce qui concerne les places à l’extérieur, rue Lemarchand, « il y a aujourd’hui un stationnement longitudinal devant la mairie-annexe, et qui sera préservé », tandis qu’« il y a du stationnement perpendiculaire rue Vaillant-Couturier, et ces places, c’est des discussions qu’on a pour maintenir au minimum le nombre actuel, voire en avoir quelques complémentaires », a fait savoir Bertrand Houillon.

2 hypothèses d’implantation de la résidence ont été proposées. La 1re avec un « bâtiment compact, utilisant toute la hauteur du PLU » et « sur l’arrière, une bande végétale permettant de conserver l’intimité des parcelles des voisins », précise Béranger Chapillon, développeur habitat à l’agglomération de SQY. « Ça dégage un grand cœur d’îlot avec 2 hypothèses : créer un jardin partagé ou créer du stationnement, en plus des places en sous-sol », poursuit-il. Mais c’est la 2de hypothèse qui a eu les faveurs des habitants lors d’un vote à main levée improvisé en fin de réunion : plusieurs petits bâtiments, dispersés sur la parcelle. « En termes d’implantation, on se rapproche plus de ce qui existe sur le quartier », a reconnu le développeur habitat, faisant aussi état de certaines parties « où on vient se rabaisser en hauteur pour se raccrocher aux maisons à côté ».

Les parties prenantes du projet ont insisté sur le fait que celui-ci a été présenté « très en amont ». Le projet et son architecture seront définis en 2025. Le promoteur devrait lui être désigné avant l’été, le permis de construire délivré d’ici un an à un an et demi. Les logements commenceront eux à être commercialisés dans deux ans. Les travaux devraient eux débuter en 2027, pour 18 à 22 mois, avec une livraison donc pas avant 2028.