Le Vélo club Élancourt Saint-Quentin-en-Yvelines (VCESQY-team Voussert) avait depuis 2023 une équipe féminine (lire notre édition du 24 janvier 2023) labellisée par la Fédération française de cyclisme (FFC). Celle-ci, évoluant en N2, s’est renouvelée et le cru 2025 a été présenté le 30 novembre dernier par le club, à Trappes, dans la salle du conseil communautaire de SQY, en présence de nombreux dirigeants du cyclisme et d’élus locaux.
La féminisation du VCESQY-team Voussert correspond à la « 2e page de l’histoire » du club, selon les mots de son président Thierry Fabre. La 1re étant liée à la colline d’Élancourt, où s’est déroulée pendant 25 ans la Revancharde, course de VTT d’ampleur régionale, et qui a pris une dimension internationale l’été dernier avec la tenue des JO sur le site. « Toute l’énergie que j’ai mis pour la Revancharde, je vais la mettre pour le sport féminin », promet-il.
Un budget de 50 000 euros
Pour l’année 2025, elle seront 11 filles (dont 4 nouvelles). Cyrielle Hernault (qui aura 17 ans en janvier) est la plus jeune. Elle arrive d’Argenteuil. « J’ai l’objectif d’apprendre et de progresser au sein de la team cette année, et essayer de performer en Coupe de France », a-t-elle déclaré lors de la présentation. Carla Baly est elle plus âgée (25 ans). Elle sort de 15 ans en VTT vient d’achever sa 1re année sur route. Laura Silande (24 ans) évoluait auparavant en Normandie. Laura Bunel (24 ans) était elle déjà présente l’année dernière, mais venait elle aussi auparavant de cette région.
Vétérane de cette équipe à seulement 28 ans, Claire Cassier est elle très polyvalente puisqu’elle peut allier entraînements sur route, piste et cyclo-cross dans une même semaine. « J’ai commencé par le vélo de route, ensuite j’ai fait un peu de VTT. Il s’est avéré que j’étais quand même plus à l’aise sur route, mais ce que j’aime bien, c’est faire des […] disciplines différentes », évoque-t-elle avant de parler de sa passion pour la piste et de son ambition d’y « performer au niveau régional et pourquoi pas aller faire des belles places d’honneur aux championnats de France cette année. »
Léane Verschelde (20 ans) vient elle du cyclo-cross et est montée l’année dernière sur la 3e marche du podium sur la Classique Val de Morteau. « Mais je peux faire mieux encore », lâche-t-elle assez spontanément au micro du speaker. Maïa Bridier (18 ans), Lenka Rémond (23 ans), Anaelle Brebant (17 ans), Lisa Jaillet (arrivée en provenance du Vélo club de Montigny-le-Bretonneux), et Romane Chesneau (22 ans, absente lors de la présentation), complètent ce jeune effectif, qui visera d’ici quelques années une montée à l’échelon supérieur.
« On évolue, on essaie de grandir, et surtout d’arriver progressivement [en] N1, qui est l’antichambre du professionnalisme, nous confie Arnaud Verhooghe, l’un des directeurs sportifs du VCESQY-team Voussert, dont l’équipe féminine s’est maintenue en N2 depuis sa création il y a 2 ans. L’objectif, c’est de faire progresser l’ensemble de notre effectif, car on a des filles moins âgées, moins expérimentées. » Il précise toutefois que l’objectif de montée ne devrait pas être pour 2025 : « Si on peut oui, mais cette année, on va essayer d’arriver sur un top 5 [sur 18 équipes], voire accrocher un podium. […] On se laisse 5 ans pour progresser, pour essayer d’arriver au niveau supérieur. »
En sachant que pour monter, il faut terminer 1er voire 2e. « Et aussi avoir un budget financier », complète Arnaud Verhooghe. Le budget l’équipe DN2 femmes du VCESQY-team Voussert s’élève à 50 000 euros. « Pour pouvoir prétendre à accéder à la N2, il faut au minimum 20 000 euros. Je pense qu’on se situe dans la bonne fourchette, peut-être la fourchette un peu haute. Après, on n’a pas les budgets des autres. Si on veut progresser et monter en N1, le budget est à 100 000 euros minimum », explique-t-il. « En sachant que le staff, il n’y a que des bénévoles. Après, pour le step supérieur, il faut obligatoirement se ressourcer, il faut des DGS, autre chose, c’est un autre mécanisme, abonde son collègue Rémi Corbière, autre directeur sportif du club. Donc il y a l’aspect sportif, mais aussi le fait de faire progresser la structure. »
Objectif top 5 l’année prochaine, montée d’ici 5 ans
9e sur 18 l’année écoulée après avoir été longtemps en course pour le top 5, le club est revanchard. D’autant qu’au classement général par points, il se hisse sur la 3e marche du podium. « Si on met tous les ingrédients, on est capables de faire mieux », juge Rémi Corbière. Thierry Fabre, dans son discours lors de la présentation, se montre plus ambitieux. « Si l’opportunité s’ouvre à nous pour monter, on va la saisir ensemble », déclare le président du VCESQY-team Voussert, notamment à l’adresse de Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt et président de SQY, présent dans la salle et un des partenaires du club. Des partenaires « fidèles en parole et solides » salue Thierry Fabre à propos de SQY et du Département, « qui ont toujours honoré leur parole de financement, malgré les difficultés ». Philippe Papail, directeur sportif de l’équipe N2 , annonce lui aussi la couleur : « Vous allez entendre parler du VCESQY l’année prochaine en DN2. »
Côté sportif, un calendrier chargé attend cette équipe féminine. « En février, on part faire un stage d’une semaine en Espagne, ça nous permet de rouler tous ensemble et de pouvoir commencer à mettre les choses en œuvre. Après, on attaquera très rapidement sur les 1res manches de Coupe de France », liste notamment Arnaud Verhooghe, mentionnant « un portage de 5 week-ends de Coupe de France, et c’est ce qui nous rapporte les points ».
Présente également lors de la présentation, Marie-Françoise Potereau, vice-présidente en charge de la féminisation de la Fédération française de cyclisme, ne peut que se réjouir de cette touche féminine au sein du club : « Le cyclisme féminin, c’est un dossier que je porte depuis 2 olympiades, et pour lequel je suis sensible, puisque j’ai été une athlète de haut niveau en cyclisme. Mais à l’époque, on n’avait pas cette chance d’être aussi bien structuré. […] Je suis très satisfaite, puisque sur l’olympiade, on vient d’enregistrer plus de 30 % de licences féminines. C’est un vrai progrès. […] Pour autant, il ne faut pas s’arrêter là, car il y a un cyclisme féminin qui se professionnalise très fortement, et il faut qu’on alimente aussi la France, ses équipes professionnelles. […] Aujourd’hui, les filles peuvent vivre du vélo, à mon époque on ne vivait pas du vélo. »
Un phénomène qui pourrait aussi donner envie à des femmes de se mettre en selle, y compris en dehors d’une équipe de niveau national, alors que pour l’instant la quasi totalité des effectifs féminins du VCESQY-team Voussert sont concentrés dans la DN2. « On se rend compte que sur nos sorties dominicales, on croise pas mal de femmes qui se sont mises au vélo suite au Covid, constate Arnaud Verhooghe. Il y a quelque chose à faire. »