Trois mois et demi après les JO et trois mois après les Jeux paralympiques de Paris 2024, le Vélodrome national accueillait de nouveau un grand rendez-vous international de cyclisme sur piste. L’enceinte saint-quentinoise était pour la 3e année de suite hôte d’une étape de l’UCI track Champions league, le 23 novembre. Si elle n’a bien sûr pas l’aura d’un rendez-vous olympique, cette jeune compétition existant depuis 2021 a déjà acquis une notoriété et réunit le gratin mondial du cyclisme sur piste, lequel propose un fabuleux spectacle pendant les épreuves, ajouté à l’exceptionnel jeu de lumières projetées sur la piste entre chaque course.
Un plateau de 72 coureurs – 36 en sprint et autant en endurance, avec à chaque fois la moitié chez les hommes et chez les femmes – s’affrontent dans différentes courses en fonction des catégories : vitesse et keiriin pour le sprint, scratch et élimination pour l’endurance et cumulent des points en fontion de leurs classements. En découle 4 classements généraux (un pour chaque catégorie et chaque sexe) et un maillot bleu ciel revêtu par le leader à l’issue de chaque manche. À la fin de l’ensemble des manches, les 4 leaders de chacun des classements remportent la compétition.
Habitué à accueillir la 3e manche de l’événement, SQY ouvrait cette année le bal avec la 1re manche. « C’était un symbole par rapport à la tenue des Jeux de Paris 2024, nous a confié lors de cette soirée Bruce Goldsztejn, responsable communication et marketing du Vélodrome. Donc il y avait un élément de communication assez naturel par rapport à ça, et ensuite, c’est une organisation plus conséquente, car on fait les qualifications la veille, le vendredi. Après, on mutualise aussi les moyens, donc il y a des possibilités de simplifier les choses, mais dans l’ensemble, c’était un peu plus costaud. »
Le défi était conséquent, mais l’événement a été un succès, selon les organisateurs. Notamment d’un point de vue de l’affluence, où des records ont été battus par rapport aux précédentes étapes au Vélodrome. « La 1re année, on était à peine à 2 000 spectateurs, la 2e année on était à 2 700, et là on est à 3 800 au dernier recensement (3 887 exactement), indique Bruce Goldsztejn. Donc c’est très positif en termes d’affluence. » Il estime que « forcément, il y a un engouement qui a pu jouer par rapport aux JO, mais je pense que c’est surtout par rapport au fait qu’on a répété l’événement de manière récurrente et chaque année, donc il y a une attente qui a été créée auprès du public ».
Même son de cloche du côté de Chris Ball, directeur des événements cyclistes chez Warner Bros Discovery, l’organisateur de la compétition : « Je pense que c’est plutôt un mix de l’effet JO, mais aussi du fait qu’on est sur la 4e saison d’un format qui marche, qui plait aux gens. Donc ça donne envie de revenir ».
L’UCI track Champions league a donc rapidement acquis une notoriété, et attire le meilleur du cyclisme sur piste. « C’est fantastique car on a eu la chance de s’élancer dans le même Vélodrome que celui qui a accueilli les JO, avec un très beau plateau de champions olympiques et de champions du monde qui participent cette année à la course », juge Chris Ball.
Et parmi ce parterre de stars de la piste, les favoris ont pour bon nombre d’entre eux répondu présent, laissant aux Français des miettes. Ils étaient 4 représentants tricolores au total. Parmi eux, Mathilde Gros était attendue après son échec des JO ici-même. Elle devra finalement se contenter d’une élimination en quart en vitesse et d’une 5e place en keirin, après une qualification pour la finale à la photo finish dans cette épreuve.
À noter aussi, côté Français, les belles 2es places de Clément Petit sur le scratch et Oscar Nilsson-Julien lors de la course à élimination, encouragés par un public du Vélodrome qui aura fait sa part du travail niveau ambiance. En sprint hommes, Rayan Helal, a lui terminé dernier de ses séries en vitesse et keirin.
Chez les vainqueurs du soir, la mainmise est notamment anglaise puisque sur les 4 leaders des classements généraux à l’issue de la manche saint-quentinoise, 3 sont des sujets de sa Majesté : Emma Finucane et Matthew Richardson respectivement en sprint femmes et hommes, et Katie Archibald pour l’endurance femmes. Le seul non-Anglais à revêtir la tunique bleu ciel au soir du 23 novembre est le Canadien Dylan Bibic en endurance hommes. Deux de ces 4 leaders (Katie Archibald et Dylan Bibic) sont par ailleurs tenants du titre dans leur catégorie.
Et ces champions se sont une nouvelle fois produits à SQY, sous les yeux émerveillés des spectateurs ayant apprécié le spectacle. Comme Olivier et Bruno, respectivement 58 et 59 ans, venus de Maisons-Laffitte, qui pratiquent le cyclisme en club, et on déjà effectué un baptême sur la piste du Vélodrome « J’avais envie de voir cette animation, car c’est varié, il y a différentes épreuves. J’avais le sentiment qu’on allait bien s’amuser, pas s’ennuyer, car c’est très varié […]. C’est vraiment animé spectacle, il y a de la musique, […] il y a des informations qu’on n’a pas à la télé, par exemple sur la puissance développée par les coureurs », confie le 1er cité. « Je trouve ça assez bien fait, ajoute le second. De toute façon, ils n’ont pas trop le choix, il faut qu’il y ait de l’animation car ça reste des sports où il faut connaître un peu le sport pour se passionner. »
Le Vélodrome national aura-t-il de nouveau la chance d’accueillir un tel show l’année prochaine ? Rien n’est moins sûr. « On travaille de manière très proche avec l’UCI, affirme Chris Ball. L’organisateur local, SQY, a aussi fait un excellent travail. On ne peut pas dévoiler le calendrier de l’année prochaine, c’est quelque chose qu’on fera début 2025. Mais si on doit s’en tenir au travail fait par l’organisateur local, c’est un gros succès. »
« C’est les discussions qu’on doit entamer avec Warner, mais du côté du territoire et du Vélodrome en tant que host, on est très motivés pour continuer d’organiser des manches sur les années à venir », abonde Bruce Goldsztejn.
Réponse d’ici quelques mois donc pour savoir si l’UCI track Champions league 2025 passera par SQY. En attendant, rendez-vous surtout à Apeldoorn (Pays-Bas) pour les 2e et 3e manches, les 29 et 30 novembre, et Londres les 6 et 7 décembre pour les 4e et 5e manches de cette édition 2024.