Des remous au sein du conseil municipal de Plaisir. Plus particulièrement dans le groupe Plaisir notre ville notre avenir, principal groupe d’opposition de la commune avec 6 élus. Ou plutôt 4 désormais, puisque deux de ces élus ont décidé de quitter le groupe. Lors du conseil municipal du 16 octobre, Brice Voirin (Horizons) et Brice Fabry ont annoncé leur départ de ce groupe (mais continueront à siéger en tant qu’indépendants) en raison de leur désaccord avec certaines méthodes.

« Élu depuis 2008, j’ai toujours placé l’intérêt général et le service des habitants de Plaisir au cœur de mon engagement. Cette conviction m’avait conduit à rejoindre la liste d’opposition de Patrick Ginter (qui avait quitté la majorité avant de se présenter aux municipales en 2020, Ndlr) pour un projet alternatif dans le cadre de valeurs communes et une volonté partagée de contribuer au bien-être de notre ville, a rappelé Brice Voirin, le 1er à faire part de sa décision. Force est de constater qu’aujourd’hui, ces valeurs semblent avoir disparu chez certains membres de notre groupe au profit d’ambitions personnelles. Je ne peux accepter que l’opposition se focalise sur la critique systématique et la déstabilisation de la majorité, au détriment des enjeux qui préoccupent nos concitoyens. L’insulte et la caricature n’ont pas leur place dans ce conseil ou en dehors. Même si je ne partage pas toujours les mêmes orientations que le maire, je respecte sa fonction. »
Il poursuit en allant encore plus loin dans ses accusations : « L’accès aux informations essentielles nous est désormais refusé. L’utilisation du budget formation pour financer le déplacement d’une seule élue à une université d’été est un exemple flagrant de cette gestion opaque. »

Brice Fabry lui a emboîté le pas lors du dernier conseil municipal. « Le mode de communication, qu’il soit écrit ou oral, au nom du groupe Plaisir notre ville notre avenir, ne correspond plus à mes valeurs profondes, a-t-il pointé. La forme sans préjuger du fond me pose un problème récurrent. Oui, ce n’est pas mon style, mais non, l’opposition n’est pas pour moi la seule expression de la colère, sans apporter le contrepoids de la proposition. »

Présidente du groupe Plaisir notre ville notre avenir, Sandrine Carneiro (MoDem) a, lors du conseil, clos les prises de parole, se contentant de souhaiter « bon courage et bonne continuation » à ses deux collègues, se disant « ravie qu’ils prennent leur envol ». Contactée par la suite par La Gazette, elle s’est ensuite montrée beaucoup moins tendre envers les deux élus. « C’est nous qui leur avons demandé de quitter notre groupe en juillet dernier, affirme-t-elle. Il s’agit d’élus totalement absents depuis le début de ce mandat, ce sont des élus fantômes, qui ne sont jamais présents lors des commissions communales, que l’on ne voit jamais sur les manifestations, sur les inaugurations, qui ne vont jamais à la rencontre des habitants, et qui n’ont jamais été force de proposition. »

Elle se dit aussi étonnée par « la grande visibilité donnée par la majorité sur leur départ, puisqu’au niveau du journal municipal, ils ont eu droit à une tribune chacun, avec le même nombre de caractères que nous, et qu’ils ont eu droit à un article dans le journal municipal avec leur photo (la majorité a aussi rédigé sa tribune sur le sujet, Ndlr) ». « On est presque dans la situation de se dire qu’il y a une certaine connivence qui a été opérée entre ces deux conseillers municipaux et la majorité », ajoute l’élue.

Concernant l’utilisation du budget formation, Sandrine Carneiro assure qu’elle était dans son droit : « C’est inscrit dans la loi. Tous les élus de France ont droit à un budget individuel à la formation au travers du budget municipal. Ce budget, notre groupe d’opposition ne l’a jamais utilisé en 4 ans, ça représente une somme d’environ 9 000 euros. Cette année, j’ai eu l’opportunité de faire une formation de trois jours organisée par un institut de formation national, l’Ifed. Donc j’ai décidé d’utiliser ce budget formation qui m’était octroyé au travers du budget municipal de la Ville. »

Enfin, elle tient à souligner qu’elle et son groupe ne sont « absolument pas dans l’attaque systématique ». « Nous sommes dans la construction et dans l’accompagnement de la municipalité puisque nous votons à hauteur de 80 % en faveur des délibérations qui nous sont proposées en conseil municipal, rappelle-t-elle. Bien évidemment, le rôle des élus d’opposition est d’accompagner quand on voit qu’une décision est bonne, mais aussi de signaler quand nous ne sommes pas d’accord sur une décision. »

CREDIT HOTO : ILLUSTRATION