Le maire MoDem de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic, est en discussion houleuse avec le nouveau propriétaire du local situé au 2 avenue de Touraine, à Villepreux, où était installé le restaurant chinois Ming Yeung depuis plus de 30 ans, définitivement fermé en 2022. En effet, depuis le début de l’année, ce local cristallise des tensions car le maire souhaiterait y voir s’installer un restaurant « qualitatif », quand le propriétaire songe plutôt à accueillir un commerce de type fast-food, comme un kebab.

Un commerce qui ne convient pas forcément à l’édile, comme il l’explique dans une publication Facebook : « Les commerçants et riverains savent aussi bien que moi quel type de clientèle ces commerces sont susceptibles d’attirer. Ce n’est pas souhaitable, notamment sur cette place où élus, police municipale et nationale ne ménagent pas leurs efforts pour lutter contre les incivilités et les nuisances causées par certains jeunes fauteurs de troubles.»

Initialement, plusieurs porteurs de projets s’étaient manifestés pour reprendre ce local, mais ils s’étaient finalement rétractés « soit par choix (restaurant italien), soit par difficulté à obtenir un prêt bancaire (salon de thé / espace jeux) », indique l’élu. Néanmoins, deux repreneurs (un restaurant thaïlandais et un restaurant marocain) semblent offrir des « offres solides et attractives », souligne-t-il. Il a d’ailleurs fait parvenir à ces deux potentiels repreneurs, une lettre, le 9 octobre dernier, dans laquelle il indique que « la municipalité apporte son soutien à votre projet si votre souhait était de poursuivre vos démarches et de confirmer votre intérêt pour Villepreux ».

Seulement, le même son de cloche ne résonne pas chez le propriétaire du local. Sur Facebook, ce dernier explique que le refus de ces repreneurs n’est pas de son ressort. « Je n’ai jamais refusé de restaurant italien, j’étais même très content, mais le restaurateur n’a pas donné suite pour des raisons personnelles. Idem pour la boulangerie qui voulait s’installer. Là encore, le boulanger a refusé de s’implanter pour des raisons qui lui sont propres mais ce n’est pas de mon fait », explique-t-il.

Et d’ajouter : « Pour le restaurant traditionnel marocain, là encore je suis d’accord de lui louer mais la mairie ne veut pas accorder les autorisations d’urbanisme. Idem pour le restaurant thaï. Donc pour ces quatre restaurants, la location ne s’est pas faite soit parce que les restaurateurs n’ont finalement pas souhaité s’installer, soit parce que la mairie a refusé de délivrer les autorisations ».

Pour le maire de Villepreux, cette implantation comporte des relents politiques. « Ma lanterne est un peu plus éclairée depuis les messages que j’ai pu recevoir de promoteurs et de collègues maires du département rencontrant les mêmes difficultés que la Ville avec … le même propriétaire dont le nom semble bien connu dans les environs. Je cite une élue : ‘‘Chez nous aussi il a acheté 3 à 4 locaux et tente de nous imposer du fast-food’’. Aussi, j’ai compris que nous étions dans une affaire teintée de récupération politicienne alimentée par l’Association notre Villepreux […]. J’ai compris qu’ils étaient en lien, lui et le propriétaire » avance Jean-Baptise Hamonic.

L’édile indique rester ouvert au dialogue et conclut sur une proposition afin d’éviter des problèmes similaires à l’avenir. Au conseil municipal de décembre, l’élu proposera « un certain nombre de mesures nouvelles nous permettant à l’avenir de pouvoir mieux défendre le commerce de proximité et mieux protéger les intérêts de la commune ».