Elle s’appelle Élodie Germani, est originaire de SQY et vient de se voir décerner, le 9 octobre, le prix Jeunes talents France 2024 L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science. Cette distinction vise à valoriser le travail de jeunes chercheuses talentueuses dans un secteur où les femmes sont encore sous-représentées.

Élodie Germani a été distinguée dans la catégorie Intelligence artificielle (IA) et données au service du bien commun. « C’est énormément de visibilité pour mes travaux, donc ça me rend très fière, confie-t-elle, contactée par La Gazette. Ça déconstruit un peu tout ce syndrome de l’imposteur qu’on peut avoir quand on est une femme en science, surtout en recherche académique, et recevoir un tel prix, ça m’a fait quelque chose. C’est vraiment une belle opportunité de pouvoir montrer mon travail, valoriser mes recherches, mais aussi de valoriser toutes les femmes en recherche. Donc c’est vraiment quelque chose d’assez incroyable, je ne pensais pas, quand j’ai postulé, que ça m’apporterait autant. »

La jeune femme de 27 ans a été récompensée pour ses travaux sur l’IA pour améliorer l’imagerie médicale, sujet sur lequel elle a soutenu avec succès sa thèse il y a un mois. « Je m’intéresse à tout ce qui est études expérimentales en imagerie médicale. Lorsqu’on va à l’hôpital passer une radio ou une IRM, […] il y a plein de recherches et d’études qui ont été faites en amont pour déterminer les bonnes pratiques en termes de diagnostic, de traitement, explique-t-elle. Je travaille sur ces études et j’essaie de les rendre plus robustes, car il y a quelques années, on s’est rendu compte qu’il y avait une grosse crise de la reproductibilité en science, et que, d’une étude de recherche à une autre, les résultats pouvaient énormément varier. […] Moi, mon objectif, c’est de mieux comprendre ces variations dans les résultats, et de développer les solutions qui sont basées sur l’IA, pour que les résultats des études de recherche soient plus fiables et plus généralisables. »

La thèse puis un prix prestigieux, une belle récompense pour celle qui étudiait jusqu’alors à l’université de Rennes, mais qui a commencé à SQY. Après une scolarité à Guyancourt puis Montigny, Élodie Germani avait au départ entrepris des études de médecine à l’UVSQ.
« Au bout de 4 années, je me suis rendu compte que même si j’adorais la médecine, tout le côté contact avec les patients, réagir dans l’action, ce n’était pas du tout pour moi […]. J’avais besoin d’un travail plus dans la réflexion. Je voulais travailler dans la recherche, et grâce à un des mes professeurs à l’UVSQ, j’ai pu faire un petit stage de découverte dans un laboratoire de recherche, et ça m’a fait un déclic, raconte-t-elle. Donc j’ai abandonné mes études de médecine et je suis partie à Rennes, [où] j’ai fait un master en bio-informatique, donc tout ce qui est méthodes d’analyse qui utilisent l’informatique pour étudier des données biologiques ou médicales. Suite à ce master, j’ai commencé ma thèse dans mon labo de recherches, toujours à l’université de Rennes. »

Une thèse récompensée donc par un prix, qui pourra aussi être un accélérateur pour ses projets futurs. « Je pense que ça peut beaucoup aider sur-tout en termes de demandes de financement (pour ses recherches, Ndlr). Et puis même en termes de visibilité, ça va m’aider à développer des relations plus facilement, estime Élodie Germani. Là, par exemple, on a eu une formation de 3 jours entre les 35 lauréates pour nous aider un peu au niveau des soft skills qui sont nécessaires en recherche, et j’ai rencontré une autre chercheuse, et on est en train de développer un autre projet de recherche ensemble. »
Désormais en contrat avec l’université de Bonn, en Allemagne, la jeune scientifique se penche toujours sur « l’utilisation de l’IA pour améliorer la robustesse des études, mais cette fois plus dans des pays et des milieux à faible ressources ».

CREDIT PHOTO : ©FONDATION L’ORÉAL – RICHARD PAK