Il y a un an, ils terminaient vice-champions de France pour ponctuer une saison lors de laquelle ils remportaient aussi le Challenge de France. Un an plus tard, c’est à l’autre extrémité du classement qu’il faut regarder pour trouver trace des Cougars de Montigny-le-Bretonneux. Le club vient d’être relégué en D2 à l’issue des play-down, après une phase régulière où il avait déjà terminé dernier. L’ultime confrontation, face aux Templiers de Sénart, aura scellé la descente des Ignymontains. Après une victoire lors du match 1 (2-1) puis une défaite sur le même score au 2e match, le 29 septembre à domicile, les Cougars se sont inclinés par deux fois à l’extérieur (4-1 et 3-2), les 5 et 6 octobre. C’est donc Sénart qui l’emporte 3 victoires à 1 et sauve sa place parmi l’élite.
« Le résultat est un peu le reflet de la saison, soupire José De Araujo, directeur technique de Montigny. On n’est pas du tout dans la même dynamique que la saison dernière. C’était plutôt des bons matchs, très serrés, entre Sénart et nous. […] Il y a des petites erreurs qui font que, au final, on perd les deux matchs. On avait la capacité de gagner, mais il y a des phases de jeu où on aurait dû être un peu plus rigoureux. »
Et les conséquences sportives ont été terribles, Montigny étant passé en un an de la lumière à l’ombre. Le directeur technique tente de trouver quelques explications. « Cette saison, les règles étaient un peu différentes », commence-t-il par lister, faisant notamment référence à la règle des Joueurs formés localement (JFL), c’est-à-dire des joueurs ayant été licenciés en France (il faut pour cela être titulaire d’une licence pratiquant en baseball auprès d’un ou plusieurs clubs affiliés à la Fédération pendant au moins trois saisons, consécutives ou non, avant l’âge de 18 ans, ou alors avoir été titulaire de cette licence pendant au moins cinq saisons, consécutives ou non, avant ses 23 ans, ou bien être né en 1989 ou avant et avoir été titulaire de cette licence, pendant au moins cinq saisons sportives, consécutives ou non, entre 2002 et 2011). À Montigny, cette règle a amené une dépendance plus importante dans une partie de l’équipe.
« Et puis, nous, on a eu une grande période d’adaptation, qui ne nous a pas permis de revenir. Les matchs qu’on perd, c’est d’une part car une certaine partie de l’équipe n’est pas prête et on passe à côté de certains matchs. On a aussi quelques blessures pendant la saison, on n’avait pas l’effectif complet tout le temps. Mais bon, quoi qu’il en soit, on fait une saison qui ne reflète pas du tout la saison de l’année dernière, poursuit José De Araujo. Après, on a des matchs où on perd d’un ou deux points, mais l’accumulation de tout fait qu’on se retrouve pour jouer les play-down, mais pas dans la meilleure situation, on a des blessés sur la fin de saison. Mais dans l’ensemble, les résultats reflètent la saison, il n’y a pas vraiment plus de regret à avoir que ça. »
Une petite chance d’être repêchés en D1
Ainsi le club semble déjà tourné vers la saison prochaine et la D2. « Il faut juste se remettre au travail et repartir pour une saison, peut-être en D2, reconstruire un groupe pour aller en D1, et repartir à l’assaut du championnat de France et du Challenge. » Des compétitions que le club espérait encore remporter en début de saison. La chute a été vertigineuse. « C’est une déception sur le coup, car on avait quand même l’espoir de rester, on pouvait accrocher Sénart, on l’a déjà fait. Mais au niveau du club, c’est quelque chose qui est déjà arrivé avec l’équipe 1re, on est déjà descendus et on est remontés, donc ça fait partie de la vie d’un club », tente de relativiser José De Araujo.
Les Cougars conservent toutefois un mince espoir d’être repêchés, en cas d’éventuel renoncement du club champion de D2 (dont le championnat est encore en cours) pour raisons financières. « Avec les jeux des clubs qui souhaitent monter ou pas, on pourrait être récupérés par la Fédération en début d’année prochaine, précise José De Araujo. Tous les ans, à n’importe quel niveau, on a toujours des clubs qui peuvent accéder au niveau supérieur et qui disent ‘‘Non, car on n’a pas soit les ressources financières, soit l’encadrement suffisant pour aller jouer au niveau du dessus’’. » Il ajoute toutefois qu’« au niveau du club et du bureau, on a plutôt acté le fait de descendre, mais si la Fédération nous propose de rester, peut-être qu’on restera. »
Si la descente se confirmait, il laisse entrevoir de nombreux remaniements : « On est sur une fin de cycle avec cette équipe, car on a commencé un travail en 2019, […] c’est une équipe avec des joueurs qui sont là depuis 4-5 ans, sur lesquels on a bâti une Coupe d’Europe, une 2e (deux participations à des Coupes d’Europe, Ndlr), donc on a fait le tour avec l’effectif. Là, il va falloir retravailler, remanier un peu l’effectif, et l’idée, si on va en D2, c’est de remonter l’année prochaine en D1. »
Ainsi, « on va voir, par rapport à ceux qui ont envie de continuer », glisse le directeur technique. « Pour certains, c’était déjà leur dernière saison, car ils commencent à avoir joué pas mal de temps avec la D1 et ils veulent aussi passer à autre chose », poursuit-il, annonçant que « l’effectif sera remodelé pour repartir sur un cycle de 4-5 ans. » Quant au staff « on verra les gens qui veulent rester, mais je pense qu’il y aura des changements d’ici là », glisse-t-il, avant de conclure : « Je vais voir comment on se repositionne là-dessus et voir les gens qui seraient à même de reprendre l’équipe pour trois ou quatre ans, pour essayer de remonter l’année prochaine et de repartir sur un cycle de trois ou quatre ans, avec un groupe plutôt rajeuni, pour aller chercher des titres, comme on l’a fait l’année dernière. »
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