Le 27 août, à la veille de la cérémonie d’ouverture, la flamme paralympique a traversé les Yvelines lors de deux relais. Après Houdan le matin, dans une ville comble, elle a fait son apparition au Vélodrome national de SQY, lors d’un relais cette fois fermé au public. Seuls quelques privilégiés ont pu voir la flamme défiler sur l’anneau saint-quentinois.

Parmi les relayeurs, Jeanne Le Pêcheur, 21 ans, la locale de l’étape, licenciée au Vélo club Élancourt Saint-Quentin-en-Yvelines (VCESQY-team Voussert), où elle pratique le handbike, du vélo couché, à quelques centimètres du sol, où l’on pédale par la force des bras. Interrogée quelques minutes après avoir porté la flamme, elle commence par lâcher trois superlatifs. « Magnifique, exceptionnel, inoubliable. J’ai des étoiles dans les yeux, je suis très émue, déclare-t-elle, semblant ne réaliser qu’à moitié. C’est un peu flou, c’est un peu comme un rêve éveillé. Je ne m’attendais à rien, j’étais juste contente de vivre l’instant présent, et c’est très émouvant de vivre ce moment, car c’est quand même exceptionnel, on est très peu en France à avoir vécu ça, et en plus les paralympiques, pour moi c’est encore plus attachant émotionnellement, je suis vraiment touchée. »

« Des étoiles plein les yeux »

La jeune femme, qui souffre d’infirmité motrice cérébrale due à une naissance prématurée, a été sélectionnée pour être porteuse de la flamme via le dispositif du Département ChampYons 2024, en soutien aux sportifs de haut niveau. « Je n’ai pas hésité à dire oui », glisse-t-elle, ne cachant pas son bonheur d’être au Vélodrome. « Le lieu, l’endroit, le moment, la veille de l’ouverture, je n’ai rien à dire, ça ne pouvait pas être mieux », confie la para cycliste, par ailleurs étudiante à l’UVSQ. Multiple médaillée aux championnats de France dans sa discipline, elle ne disputera pas les Jeux paralympiques, mais projette de les suivre intensément : « Je vais aller voir plusieurs épreuves : para cyclisme, para athlétisme, para équitation, ça va être génial aussi », assure-t-elle.

Autres relayeuses, Mélanie Decaille et Marie-Christine Vesco ne sont elles pas sportives de haut niveau. Pourtant, l’engagement de ces deux habitantes de Guyancourt à travers le bénévolat et le lien d’amitié qu’elles y ont noué a séduit Paris 2024, qui les a sélectionnées pour porter la flamme.

« J’ai reçu un mail, de Paris 2024. Mais ce qui était intéressant, c’est que Paris 2024 me demandait de proposer quelqu’un qui pour moi incarnait les valeurs de la flamme […]. Donc j’ai proposé Marie-Christine, et il semblerait que mon histoire avec Marie-Christine a tellement ému les équipes de Paris 2024 qu’ils m’ont dit ‘‘On ne peut pas ne pas vous prendre en tant que relayeuses’’ », raconte la 1re citée, étudiante de 22 ans très engagée dans ses missions de bénévole au sein de plusieurs fédérations, dont la Fédération française handisport, mais également lors des JO, où elle a aussi assisté à des épreuves de tir à l’arc. « Mais les para, ce sera incroyable, ce sera encore mieux », affirme-t-elle, promettant encore « plus de records du monde, plus de records olympiques, donc on va suivre ça attentivement ».

Des Jeux paralympiques qui commencent idéalement pour elle, porteuse de la flamme donc et qui confiait, quelques minutes après l’avoir fait, avoir « encore des étoiles plein les yeux », même si l’émotion était un peu redescendue. Juste après elle, c’est donc Marie-Christine Vesco, sa fidèle acolyte, de 42 ans son aînée, qui a défilé flamme à la main. « [C’est] une grande fierté, j’étais très émue, les larmes aux yeux, j’ai pleuré pendant tout le trajet, avoue la sexagénaire. Mais c’était magnifique, quelque chose d’inoubliable, mes enfants étaient là, ma belle-fille, ils ont pu prendre des tas de photos, de vidéos, et ça restera un énorme souvenir, c’est trop génial. » Elle avait par ailleurs prévu de vite retourner au Vélodrome, où elle était attendue deux jours plus tard avec cette fois la tenue de bénévole de SQY pour les épreuves de para cyclisme sur piste.