« On grandit par étapes. » Cette phrase de son président et cofondateur, David Tuchbant, résume bien la situation de la ferme-école Graines d’avenir. La structure, installée depuis 2021 sur le site historique de la ferme de Buloyer, à Magny-les-Hameaux, est en pleine extension et s’apprête à ouvrir en septembre un nouveau bâtiment, dont une inauguration avait lieu le 26 juin. Un nouveau bâtiment qui pourra permettre de développer encore les activités et d’accueillir de nouveaux hébergements d’élèves au sein de cette ferme-école, qui forme en trois ans des jeunes à partir de 14 ans au métier de maraîcher-primeur, en délivrant un CAP primeur en deux ans, suivi d’un titre pro ouvrier horticole en 3e année.

D’une vingtaine de jeunes, la ferme-école va ainsi passer à des effectifs de 36. « Et parmi ces 36 élèves, 16 peuvent désormais être hébergés en internat », précise David Tuchbant. Et ce à travers donc trois dispositifs d’hébergement différents : l’un, déjà en vigueur depuis la rentrée 2023, permet d’accueillir six élèves, du lundi au vendredi. Les deux autres ouvriront à la rentrée prochaine donc et seront, pour l’un, un lieu de vie et d’accueil de six places pour des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), et pour l’autre, quatre places dans un appartement en semi-autonomie.

La ferme-école Graines d’avenir abritera en septembre des hébergements pour des jeunes de l’ASE, et un appartement en semi-autonomie pour des élèves en fin de cursus, avant une section cuisine en 2025.

Le lieu de vie et d’accueil permettra à des jeunes de l’ASE d’« une prise en charge sept jours sur sept, 24 h sur 24 », détaille le président de la ferme-école. […] « Les jeunes sont placés chez nous, ça veut dire qu’on en a l’entière responsabilité, y compris la nuit, les week-ends, les vacances …, poursuit-il. C’est un intermédiaire entre une Mecs (Maison d’enfants à caractère social) et une famille d’accueil. » L’appartement en semi-autonomie se destine lui à « des profils 17 ans, en 3e année, pas encore autonomes, mais qui souhaitent faire une 3e année chez nous, et à qui on fournira quelque chose de beaucoup moins encadré, puisque c’est des jeunes plus avancés, à la fois en âge et en autonomie », indique le cofondateur de la ferme-école.

Ces 400 m² de bâtiments supplémentaires, en plus des 300 déjà existants, ont nécessité un certain coût d’aménagement et des financements importants. Comptez 2,6 millions d’euros, représentant « l’investissement total pour fabriquer cette ferme, depuis les tracteurs en passant par le matériel agricole, la réfection de nos locaux … », selon David Tuchbant. Le tout avec le soutien de nombreuses collectivités (État, Région, Département, SQY, Ville) et d’une quinzaine de fondations privées.

Ces aménagements vont en tout cas permettre, en plus de toucher de nouveaux publics, de continuer à étoffer le panel d’activités de la ferme-école. « On n’a pas l’intention de s’arrêter là », assure David Tuchbant. Un CAP cuisine va en effet être mis en place à partir de 2025. Il y a deux ans, Thierry Marx était venu sur le site, avec l’idée d’y mettre en place son projet Cuisine mode d’emploi. « Celui-là ne se fera pas, confie David Tuchbant. En revanche c’est avec Cuisine mode d’emploi qu’on crée notre CAP cuisine […]. On fabrique avec eux un format différent, pour des jeunes de 3e année, qui auront fait leur CAP chez nous, et qui voudront faire une 3e année moins agricole. » Le cofondateur annonce aussi, à plus moyen terme, le projet d’ouvrir « un restaurant d’application » destiné au public au sein de la ferme-école.

En attendant, les jeunes peuvent rejoindre la ferme-école en effectuant d’abord des stages découverte jusqu’à fin juillet. « On cherche encore des jeunes, internes ou externes », assure David Tuchbant. Détails sur ferme-ecole.org.