Un chantier d’ampleur est en projet dans le quartier des Friches, à Maurepas. En l’occurrence, la réhabilitation de logements du bailleur Seqens. Ce dernier, sur les 603 logements du quartier, en gère 206, et 64 % d’entre eux sont concernés par cette rénovation, présentée lors d’une 1re réunion, le 4 juin dernier, en présence d’environ 80 personnes.
Un projet devenu indispensable. « Vous avez aussi eu une augmentation de vos charges, liée à l’inflation mais aussi à la vétusté du bâtiment, qui date de 1980. Donc il y avait vraiment besoin d’une rénovation lourde et profonde », a commencé par déclarer le maire de Maurepas, Grégory Garestier (DVD), soulignant l’investissement très important que va réaliser Seqens, de plus de 11 millions d’euros. Il ajoute que la Ville « se portera garantie d’emprunt pour la totalité de la réhabilitation ».
Une réhabilitation pour laquelle le bailleur a diffusé une enquête auprès des habitants, qui se sont fortement mobilisés, avec 80 participations. Seqens a aussi établi un diagnostic. Celui-ci révèle, entre autres, l’absence d’isolation sur les façades, par ailleurs en partie détériorées, des fenêtres pas forcément en bon état, laissant filer l’air, des colonnes d’eaux usées et eaux pluviales abîmées, un système de ventilation peu fonctionnel créant notamment de l’humidité dans le logement, des parties communes un peu vieillissantes, des cages d’escaliers ouvertes aux intempéries, ou encore des radiateurs peu fonctionnels.
De ce diagnostic, a été établi un programme de travaux dans le but « d’améliorer votre confort et de réduire vos charges », mais aussi de « décarboner les immeubles », d’après Boubakar Hamdani, chef de projet chez Seqens. Ainsi, « on a donc décidé de refaire l’étanchéité, avec une végétalisation de la toiture », mais aussi d’isoler toutes les façades, ou encore de remplacer les fenêtres, expose-t-il, insistant sur le fait qu’« on ne vient pas en rénovation mais en dépose totale ».
Les portes palières et les radiateurs seront remplacés, tandis que les pièces humides seront totalement refaites. Le système de ventilation sera remplacé, des Pompes à chaleur (PAC) seront installées et les chaudières individuelles supprimées, permettant de passer d’une étiquette énergétique E à B voire A. « Aujourd’hui, vous êtes en chauffage individuel, […] on va passer à un réseau d’eau chaude collective et de chauffage collectif », annonce Boubakar Hamdani.
Ce qui n’a visiblement pas été du goût de la salle, un brouhaha de mécontentements retentissant après cela. « Il n’y a rien de mieux que ce qu’on a aujourd’hui, a lancé un habitant. Le collectif, à telle date, c’est fermé. […] Si des gens sont malades, ils ne peuvent rien faire. »
Un autre résident, lui-même chauffagiste, a longuement pris la parole : « Nos deux bâtiments sont tombés en panne. […] Je suis parti voir le gardien, on n’a eu aucun retour. J’ai appelé Seqens, on n’a eu aucun retour. J’ai dû moi personnellement dépanner mes voisins, au bout de trois jours. Il n’y avait ni chauffage, ni ECS (Eau chaude sanitaire, Ndlr). En tant que chauffagiste, dès qu’on a un problème d’ECS, l’astreinte est obligée de se déplacer. »
Et l’habitant chauffagiste de continuer son réquisitoire : « 2e chose, je vous entend parler de PAC. C’est une chose qui tombe très souvent en panne et qu’on a beaucoup de mal à dépanner. 3e chose, […] on a eu des déperditions monstres dans les appartements. […] On a des fenêtres et des portes qui laissent passer l’air. » Le chef de projet rappelle qu’« on vient remplacer vos menuiseries, […] le système de ventilation, vos portes palières, donc si avec ça, on ne règle pas la problématique … ».
Marie Sizun, directrice déléguée Yvelines chez Seqens, a elle reconnu qu’il y avait des soucis de délais avec certains prestataires. « Ils ont des difficultés à recruter et n’ont pas les gens pour intervenir dans les délais. C’est pour ça qu’il y a du retard, que les VMC ne sont pas réparées et que vous restez dix jours sans eau chaude, explique la directrice déléguée. Sur du chauffage collectif, on a par contre des prestataires et des partenaires plus réactifs. » Elle entend aussi que sur les PAC, « il y a probablement une montée en compétences, car c’est quelque chose qui est innovant. […] Les travaux ne démarrent pas demain, c’est quelque chose qui est en train de se déployer sur énormément de résidences. On n’investit pas pour juste 2 ou 3 ans mais pour les 10 ou 15 ans à venir. »
Le choix des entreprises doit intervenir au 1er semestre 2025, de même que les travaux, dont la durée est estimée à 18 mois. En attendant, les habitants peuvent participer à un diagnostic « en marchant », le 4 juillet à 17 h 30, et se rapprocher de leur amicale de locataires, créée à la fin de la réunion.