La montée en N2 serait-elle finalement un cadeau empoisonné pour le Volley club Plaisir-Villepreux (VCPV) ? Sans aller jusque-là, le club souligne cependant que la perspective d’évoluer dans cette division la saison prochaine, outre le bonheur sportif, engendre un inéluctable casse-tête en termes de recherche de partenaires et de financements, publics comme privés.

« On est en recherche ultra-active de sponsors car on a calculé les poules potentielles que l’on pourrait avoir », commence par nous confier Julien Minier, président du club, contacté par La Gazette au début du mois. « Il n’y a que sept équipes en N2 en Île-de-France, et il y a quatre poules de 11 équipes. Donc on pourrait avoir huit voire neuf déplacements en province, et ça peut être soit le Nord, l’Est ou le Sud-Ouest, ça va jusqu’à Toulouse. Donc des déplacements plus importants, avec des frais importants. Donc aujourd’hui, tout le monde s’est mis en branle-bas de combat pour faire passer un cap en termes de sponsoring pour le club », poursuit-il.

Car en N2, le club a estimé que son budget passerait de 15 000 à 40 000 euros, « si on prend les pires déplacements qui puissent se faire », selon le président. « Aujourd’hui, [avec le] défraiement du coach, on est à un peu moins de 15 000 euros, déplacements inclus, précise-t-il. On a eu six déplacements en Bretagne, et à chaque fois, ça s’est fait avec un minibus qu’on louait de particulier à particulier, et une voiture car on était deux à avoir une voiture de fonction […], ce qui faisait qu’on n’avait que les péages à payer pour cette voiture, et la location, essence, péages, pour le minibus, et on faisait les aller-retours dans la journée à chaque fois. »

Sauf qu’en N2, d’autres paramètres sont à prendre en compte, que ce soit en termes de déplacements mais pas seulement. « Dans le budget de 40 000 euros, j’ai pris pour principe qu’on avait huit déplacements très éloignés, avec une nuit d’hôtel, pour 12 joueurs et deux accompagnants (un coach et un coach-adjoint), le repas du samedi soir, une chambre pour deux avec le petit-déjeuner, et le déjeuner le dimanche midi, et le retour. Et par contre, deux minibus en location, car c’est neuf personnes uniquement », détaille Julien Minier, avant d’évoquer le cas du coach, Thomas Pielka, qui est en réalité entraîneur-joueur.

« Ça nous a un peu pénalisé (cette double casquette, Ndlr) dans des matchs critiques, car c’est très compliqué comme rôle de devoir à la fois se concentrer sur son propre jeu et analyser le jeu de tout le monde, et anticiper les remplacements, ou avoir une vue un peu extérieure sur le jeu adverse, ou remarquer certains détails, concède le président. Donc on a dit qu’il fallait idéalement avoir un coach-adjoint avec lui la saison prochaine. Donc ça augmente le budget de l’équipe. » Il alerte toutefois sur le fait que « c’est un budget idéal, j’ai dit à Thomas que si on a les financements, je mettrais un coach-adjoint, mais si je n’ai pas, je n’ai pas, on ne va pas faire de miracles ». Cela contribuerait à « passer une étape au niveau du club » et « mettre dans de bonnes conditions les joueurs, surtout qu’on a des recrues qui arrivent », juge le dirigeant.

En attendant, ce sont des partenaires privés qu’il faut trouver et le club multiplie ses tractations. « Demain avec ma secrétaire, on va aller à Plaisir et on va faire tous les centres commerciaux, on va faire du porte-à-porte avec notre dossier sponsoring sous le bras », nous confiait, le 5 juin dernier, Julien Minier. Suite à une réunion avec la direction des sports de la ville de Plaisir, cette dernière a aussi indiqué au club certains de ses partenaires « qui avaient l’habitude d’accompagner soit la mairie dans des événements spécifiques, soit les clubs habituels (clubs de rugby et de hand de Plaisir, Ndlr) », relate le président du VCPV. Il mentionne notamment « le supermarché G20, à Beynes, qui nous accompagne sur un petit sponsoring (500 euros l’année) » ou encore des enseignes de restaurations qui sont intéressées, parmi « une liste de 20 ou 30 prospects (clients potentiels, Ndlr) »

Des partenaires privés que le club aimerait bien attirer, car pour l’instant, les discussions avec les collectivités pour des aides publiques se poursuivent, mais n’avaient pas, au début du mois, abouti à des montants jugés satisfaisants par le VCPV, bien que ceux-ci progressent. « La ville de Plaisir a accordé cette saison 13 300 euros de subvention ‘‘normale’’ et Monsieur Modeste (Dominique Modeste, adjoint aux sports à Plaisir, Ndlr) a débloqué en novembre une enveloppe exceptionnelle de 3 000 euros », d’après Julien Minier. « Donc, au total, on a eu 16 300 euros (et non 11 000 ou 12 000 euros) de la part de Plaisir cette année, ce qui était plus que les 12 800 que nous avons eus l’année dernière », admet le président, qui en espère cependant encore davantage.

Le président doit d’ailleurs rencontrer la maire LR de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger, le 25 juin, « pour voir comment ils pourraient nous accompagner plus que ce qui était prévu, car là, selon le dernier retour qu’on a eu avec M. Modeste, il n’était même plus question d’une prime exceptionnelle de 3 000. » « Les subventions sont décidées en année calendaire avec les mairies, rappelle-t-il. Donc là, on a eu les 13 300 euros + l’enveloppe exceptionnelle en fin d’année dernière (décembre, Ndlr) et on a reçu 6 600 et 6 600 (subvention en deux fois, Ndlr) en mars et avril. Donc là, on peut peut-être espérer une aide exceptionnelle d’ici la fin de cette année, et au moins avoir notre subvention habituelle qui sera payée sur 2025. »

« Rien que l’inscription de l’équipe en N2, c’est pas loin de 7 000 euros »

Il insiste sur le fait qu’un geste supplémentaire serait vital pour le club car « c’est vraiment des dépenses qu’on a directement, […] c’est des frais de déplacement des équipes, et on a fait au plus serré ». Le VCPV a d’ailleurs anticipé sur certaines dépenses en vue de la saison prochaine. Par exemple, durant le Final four cette saison, disputé à Marignane, « les joueurs ont payé eux-mêmes leur déplacement […] car le club n’avait pas les moyens de le faire, en préparation de la saison prochaine, avance Julien Minier. Rien que l’inscription de l’équipe en N2, c’est pas loin de 7 000 euros. »

De son côté, la commune de Villepreux (avec qui Julien Minier avait aussi rendez-vous, le 21 juin) accorde habituellement 1 000 euros tous les ans. « Et là, exceptionnellement, ils ont voté une enveloppe de 1 500 en fin d’année », salut le président, qui ne veut pas que la saison exceptionnelle soit gâchée et entend « valider cette montée en N2 » financièrement. « Je ne veux surtout pas sacrifier l’ensemble du club pour juste une équipe », prévient-il toutefois, mais ne « préfère pas […] penser » à renoncer à la montée pour raisons financières. « Ce serait atroce, je me demande si je ne perdrais pas une partie de l’équipe », glisse-t-il. Alors, pour devenir mécène du club (ce qui est déductible d’impôts) et aider à le pérenniser en N2, il est possible de prendre contact à l’adresse partenaires@vcpv.net.

CREDIT PHOTO : ARCHIVES VCPV