La présentation du collectif endurance, le 13 juin dernier au Vélodrome national, a notamment été l’occasion pour les entraîneurs de mettre en avant la progression et les ambitions affichées par l’équipe de France de cyclisme sur piste dans ces épreuves en vue des JO de Paris 2024, l’été prochain. Pour rappel, les compétitions olympiques de cyclisme sur piste sont prévues du 5 au 11 août prochains sur l’anneau saint-quentinois.

« Vous avez une partie du collectif endurance qui a qualifié la France dans l’ensemble des disciplines du cyclisme sur piste d’endurance pendant les Jeux de Paris. Ce n’était pas arrivé depuis 2008, a commencé par déclarer Steven Henry, entraîneur responsable de l’endurance pour l’équipe de France de cyclisme sur piste chez les hommes. Donc on sera représentés en poursuite par équipes hommes et femmes, sur les deux omniums, et sur les deux américaines lors des Jeux début août. C’est une grande fierté d’avoir réussi ce pari de vous présenter ce collectif. Il y a eu une énorme évolution de nos performances, les vitesses sont de plus en plus importantes. […] Pour les garçons, depuis une dizaine d’années, c’est plus de 15 secondes d’amélioration sur le record de France de poursuite par équipe, c’est des vitesses de près de 60 km/h sur les madisons hommes. Donc c’est le fruit du travail des athlètes, du travail qu’on met en place à la Fédération. »

Un travail aussi valable chez les hommes comme chez les femmes dans cette équipe d’endurance. Pour ces dernières, le point de départ remonte à il y a dix ans, selon leur entraîneur, Samuel Monnerais. «  La naissance du groupe, c’est 2014. Il y a le pôle France jeunes, initialement basé à Talence, qui migre à Bourges, se souvient-il. On passe d’un pôle presque exclusivement dédié au cyclisme masculin […] à un pôle mixte. »

À l’époque, Clara Copponi (licenciée au club saint-quentinois du VCESQY-team Voussert), Marion Borras, Victoire Berteau, Valentine Fortin, et Marie Le Net, qui composent aujourd’hui le collectif endurance féminin, étaient très jeunes. Mais elles ont intégré progressivement le pôle France. « Très vite, les filles ont pu bénéficier d’une structure de qualité, avec un Creps qui intègre un vélodrome, toutes les infrastructures nécessaires à la pratique du très haut niveau. Donc très vite, les filles n’ont pas tardé à alimenter l’équipe de France élites », affirme Samuel Monnerais, soulignant toutefois que le chemin a été long, les Françaises accusant au départ un retard important sur les meilleures nations.

« On a longtemps navigué à une dizaine voire 15 secondes des meilleures nations. On a eu la chance, à ce moment-là, de bénéficier de moyens supplémentaires de la part de la Fédération pour revoir nos méthodes d’entraînement, en passant notamment beaucoup de temps en altitude, en hypoxie, souligne l’entraîneur de l’endurance féminine. La Fédération nous a aussi beaucoup accompagnés, car il a fallu muscler les moyens. Ça a amené les filles à se qualifier au forceps aux Jeux de Tokyo (sur la dernière poursuite aux championnats du monde pour un 10e). Et à Tokyo, on est beaucoup moins loin du compte (pas de médailles en endurance chez les femmes mais des résultats en nette progression, Ndlr), car les filles passent de 4:17, leur record, à 4:10 (en poursuite par équipes, Ndlr). »

« Plus qu’optimistes pour les Jeux »

Les filles comme les garçons ont aussi pu bénéficier du programme THPCA (Très haute performance en cyclisme et en aviron) mis en place par la Fédération, qui a fait appel à des scientifiques et des chercheurs pour peaufiner le moindre détail et améliorer encore les performances de ses coureurs (lire notre édition du 7 février dernier). « Nous, on est des entraîneurs, mais des entraîneurs dans une discipline hyper complexe, et pour laquelle on n’a pas forcément toutes les connaissances, notamment scientifiques, pour exprimer au mieux le potentiel des uns et des autres », glisse Samuel Monnerais. Ainsi, les pistards sont accompagnés d’« une armée de scientifiques […], avec des moyens considérables », souligne-t-il.

Et cela porte ses fruits. « Aujourd’hui, les filles, qui naviguaient assez loin des meilleures, jouent avec les meilleures, que ce soit en course en peloton comme en poursuite par équipe. Il y a eu de nombreuses médailles européennes, […] en témoigne par exemple l’épreuve de l’américaine, où depuis les Jeux de Tokyo, il n’y a pas eu une seule sortie internationale sans être couronnés d’une médaille », assure-t-il, se montrant très confiant pour les JO cet été. « On réalisé aujourd’hui vraiment de très bons chronos qui nous font être plus qu’optimistes pour les Jeux », avance l’entraîneur. Son collègue de l’endurance masculine, lui, donne rendez-vous « dans un peu moins de deux mois, le 5 août, pour les épreuves sur piste ». En attendant, la sélection officielle de l’endurance sera elle dévoilée le 28 juin.


Un nouveau vélo pour l’équipe de France sur piste pour les JO

Le 13 mai dernier, a été présenté au Vélodrome national le Look P24. Il s’agit du vélo qu’utiliseront les pistards de l’équipe de France lors des JO de Paris 2024 l’été prochain. Un vélo, mais aussi une œuvre d’art et un petit bijou de technologie de 7 kg, qui accompagne depuis 37 ans les coureurs français lors de leurs performances, en tentant à chaque fois de leur proposer du matériel toujours plus innovant. « Tous les quatre ans, nous développons un nouveau vélo. […] Cette année, nous avons poussé les limites encore plus, promet Federico Musi, le PDG italien de cette entreprise française. On accompagne les athlètes pour aller chercher des victoires et des médailles. »

Du côté de la Fédération française de cyclisme (FFC), on se réjouit de ce nouveau modèle et de la poursuite de cette collaboration. « On parle ici d’un partenaire historique de notre fédération. C’est presque quatre décennies ensemble avec la Fédération et Look », souligne Michel Callot, le président de la FFC, soulignant les nombreuses « médailles gagnées sur différentes olympiades et beaucoup de championnats internationaux et de championnats du monde ensemble ». « Avant, on disait ‘‘T’occupes pas de la marque, pédale !’’. On en est bien loin aujourd’hui, le matériel est prédominant, et on a la chance de bénéficier de partenariats historiques avec Look », évoque quant à lui Samuel Monnerais, entraîneur de l’équipe de France féminine d’endurance. En espérant que ce Look P24 porte les tricolores vers de nombreuses médailles cet été.