Une nouvelle étape a été franchie dans la réalisation de la ligne 18 du Grand Paris Express. Mercredi 29 mai, en présence de François Morton (DVG), maire de Guyancourt, de Jean-Michel Fourgous, le président LR de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire d’Élancourt, de Pierre Bédier (LR), président du département des Yvelines, de Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP), et Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP, ainsi que de Benoit Moncade, directeur général de Spie Batignolles génie civil, comme le veut la tradition des chantiers de creusement de souterrains, le tunnelier a été baptisé. Une tradition qui tire ses origines de la Sainte-Barbe, comme l’a rappelé Bernard Cathelain lors de son intervention.

Et c’est le prénom Awa qui a été choisi, une manière de mettre à l’honneur Awa Camara, présidente de l’association guyancourtoise Second souffle (qui accompagne les parents d’enfants en situation de handicap), et donc marraine du tunnelier. « Awa, c’est la forme arabe du prénom Ève et c’est un palindrome qui peut se lire à l’endroit et à l’envers comme la future ligne 18 », a expliqué cette Guyancourtoise, maman d’un enfant polyhandicapé, lors de la cérémonie.

Un baptême, une tradition

Cette désignation a été le fruit d’un vote des élèves de cinq classes de 4e du collège Paul Éluard de Guyancourt. La Société des grands projets est intervenue lors de cours d’histoire-géographie pour présenter la ligne 18 et le futur tracé du tunnelier aux élèves. Les collégiens avaient ensuite le choix entre six personnalités féminines yvelinoises pour des votes organisés les 24 et 25 avril dernier. À l’issue du scrutin, le tunnelier a été baptisé « Awa » avec une importante majorité des voix.

Et la marraine de reprendre : « Lorsque la Société des grands projets m’a appelée pour me dire que j’avais été choisie pour devenir la marraine du tunnelier de la ligne 18, j’ai d’abord cru à une blague. Puis, une fois le doute dissipé, j’ai ressenti beaucoup d’émotion. J’ai d’abord été surprise puis très émue et j’ai aussi ressenti beaucoup de fierté et de gratitude. De la gratitude envers les collégiens que je remercie chaleureusement pour cette distinction inattendue et pleine de sens ; de la gratitude envers ma mère qui, il y a 43 ans, en 1981, après avoir quitté le Sénégal pour venir ici en France. Ma mère, Fatou Niang, a choisi de venir s’installer à Guyancourt. Elle y aura vécu toute sa vie. C’était une battante, un symbole d’émancipation et une source d’inspiration. Je suis très attachée à cette ville. J’ai grandi dans le quartier du Pont du Routoir, qui est à quelques minutes du futur métro de la ligne 18. »

« Je voudrais m’adresser à tous les compagnons et professionnels qui œuvrent à la construction de cette ligne : le travail que vous réalisez est impressionnant, poursuit-elle. Grâce à votre savoir-faire et à votre persévérance, à votre expertise et à votre rigueur, nous bénéficions d’infrastructures modernes qui amélioreront notre quotidien et celui des générations futures. Je suis très honorée d’être la marraine de ce tunnelier et que mon prénom soit associé à un tel projet. J’espère que ma protection sera bénéfique. Ce métro va transformer la mobilité des étudiants, des jeunes et moins jeunes, des salariés, des familles. Et enfin aux jeunes, ici, je vous incite à croire en la puissance de vos rêves et de vos idées. Votre implication et votre engagement sont essentiels pour construire un avenir meilleur. Que ce tunnelier soit le symbole de vos propres inspirations et de votre capacité à transformer la société. »

« L’arrivée du métro est un pas de géant en avant pour les mobilités pour SQY et pour sortir du tout voiture à l’origine de la Ville nouvelle », se réjouit François Morton, maire de Guyancourt.

Au-delà de la symbolique, le baptême du tunnelier correspond à son entrée en fonction en ce mois de juin pour le creusement des 6,7 km de tunnel à creuser entre la future gare de Guyancourt et Versailles – Chantiers. Car le radier de la gare de Guyancourt a été achevé en février 2024 et le mois suivant, le chantier réceptionnait les premières pièces du tunnelier en fond de puits au niveau de la future gare Guyancourt. Jusqu’en avril dernier, les équipes ont monté les pièces unes à unes, au fur et à mesure de leur réception jusqu’au montage définitif du tunnelier. Et pour la première fois sur un chantier du Grand Paris Express, le tunnelier Awa fonctionnera intégralement grâce à de l’énergie verte. En accord avec ses engagements RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), le groupement a fait le choix d’alimenter le tunnelier Awa par 100 % d’énergies renouvelables.

Une femme guyancourtoise à l’honneur

C’était donc forcément une étape particulièrement importante pour toutes les parties prenantes de cette opération hors norme. « Saint-Quentin-en-Yvelines, c’est le premier bassin d’emploi des Yvelines et nous avons besoin de cette ligne 18, grand axe nord-sud dans le département, qui n’existe pas, a rappelé Pierre Bédier. Et nous avons l’exemple avec Vélizy qui s’est réinventé grâce au Tram et le 3e bassin d’emploi avec Poissy qui s’est réinventé grâce à l’arrivée d’Eole. Et SQY doit aussi se réinventer grâce à cette ligne […]. Cette infrastructure va permettre ce ré-enchantement. Je rends hommage aux équipes de la SGP qui portent les projets les plus importants portés en France depuis plus d’un siècle. […]. »

Et le président du département des Yvelines d’ajouter : « Cette ligne 18 prévue telle qu’elle est en s’arrêtant à Versailles, n’a pas de sens. Elle doit aller jusqu’à La Défense, et c’est le combat des élus du Département, parce qu’elle nous connectera à ce grand bassin d’emploi qu’est La Défense, et permettra la connexion certes avec rupture de charge, avec les deux grands aéroports internationaux. Il était capital pour les Yvelines de faire partie du projet du Grand Paris, ce n’est pas le cas de tous les départements d’Île-de-France et nous y parviendrons avec l’aide de la SGP. »

Et bien entendu, pour Saint-Quentin-en-Yvelines, poumon économique de Paris Saclay, cette ligne 18 va développer « l’attractivité par les transports et le sentiment d’appartenance de cette élite qui travaille à SQY, a souligné Jean-Michel Fourgous, le président de l’Agglomération. C’est une vraie communication entre nos territoires, les entreprises, l’université, les écoles. Nous sommes prêts pour l’inauguration. Cela va faciliter la vie de tous ceux qui travaillent ici. […] La Ligne 18 nous permettra d’aller à Orly en moins de 30 minutes et à Versailles en 5-6 minutes. Ce sont des minutes de travail, de qualité de vie, d’attraction des talents qui sont exigeants sur les transports, les logements … »

Et le maire de Guyancourt, François Morton, ne pouvait que se réjouir de cette nouvelle étape pour une ligne 18 et une gare en plein cœur de son nouveau quartier des Savoirs qui sortira de terre en même temps que le Grand Paris Express. « Oui c’est un bel objet architectural et une gare parfaitement assumée. C’est un signal pour le quartier et pour la ville, a-t-il lancé lors de son intervention. Nous sommes ravis. Nous ne voulons pas la cacher. L’arrivée du métro est un pas de géant en avant pour les mobilités pour SQY et pour sortir du tout voiture à l’origine de la Ville nouvelle. »

6,7 kilomètres de tunnel

Et le maire de préciser que la Ville soutient le « projet depuis ses origines ». « Pour les habitants de Guyancourt, c’est l’impatience et quelques inquiétudes, a-t-il poursuivi. Nous l’avons évoqué pour la première fois en 2010 en les projetant en 2030. Il se sera écoulé 20 ans avant la mise en service de la ligne 18. Ce n’est pas tout fait la même chose que d’en parler, d’informer, de concerter depuis 3 ans maintenant avec l’EPAPS – grande concertation avec les habitants et elle se poursuit – et l’impatience qui commence à s’apaiser par ce qu’ils voient que concrètement il se passe quelque chose. L’inquiétude parce qu’un chantier de cette ampleur aura des nuisances pour les usagers, pour la circulation, du bruit, des camions, etc. Donc, dès l’origine nous accompagnons, nous informons en primeur les riverains les plus proches. Et cela fonctionne très bien ».