Dans ce contexte d’augmentation générale des prix, les charges locatives ne font pas exception à la règle. Ainsi, dans plusieurs villes, certains bailleurs sociaux ont décidé de revoir à la hausse le montant de ces charges. C’est le cas à Trappes, où le maire, Ali Rabeh (Génération.s), s’est notamment élevé contre une augmentation d’« environ 100 euros en moyenne » de la part de Valophis. « En cette période d’inflation, les locataires ont besoin d’être aidés, pas enfoncés dans la crise, s’est insurgé l’édile sur sa page Facebook, épinglant d’abord le gouvernement, « premier responsable de cette hausse », car « il a le pouvoir de réglementer le prix de l’énergie pour les locataires, les bailleurs sociaux ou encore les petits commerçants, mais il refuse de le faire ».
« Mais cette décision est également le choix des bailleurs, poursuit Ali Rabeh. C’est pourquoi je suis intervenu auprès de leurs responsables pour dénoncer ces décisions souvent brutales et incompréhensibles pour les locataires. Si le bailleur doit répercuter l’augmentation des coûts de l’énergie sur les charges, il devrait le faire de manière humaine et proportionnée, en acceptant de fournir un effort pour alléger l’impact de la mesure sur les locataires ! »
Le maire de Trappes a ainsi lancé une pétition en ligne, invitant habitants et locataires à la « signer » et la « faire signer ». Il y formule trois demandes aux bailleurs : « réduire l’augmentation des charges prévues, et en cas de régularisation nécessaire en fin d’année, de l’étaler sur trois ans pour la rendre supportable par les locataires », « fournir le détail du calcul de ces augmentations, pour contrôler qu’elles ne sont pas supérieures aux évolutions des coûts de l’énergie », et « prévoir une réévaluation plus progressive des charges, pour suivre au plus près le coût de l’énergie, et éviter des hausses inutiles ».
Ali Rabeh a visiblement été entendu, puisque dans un communiqué du 13 janvier, il annonce que la pétition, « que près de 1 000 personnes ont déjà signée en quelques jours », a « déjà conduit le bailleur à diviser par deux l’augmentation prévue ». Il avertit toutefois que « cela ne suffit pas » et insiste sur sa demande d’étalement sur trois ans des régularisations « pour les rendre supportables par les locataires ».
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