Les deux bulles situées en face de la caserne des pompiers, à Villepreux, ne seront bientôt plus. Abritant l’ex-gymnase dit du Trianon, fermé depuis novembre 2018 à la suite de la construction du gymnase du Jeu de Paume à proximité, elles vont laisser place à 105 logements. Un projet porté par le promoteur ADI et qui a fait l’objet de deux délibérations en conseil municipal les 12 et 16 décembre. La première concernait un protocole d’accord entre la SCCV Villa Pietra, Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) et la Ville, et la seconde actait la cession de la parcelle, d’une surface de 4 847 m² et pour un montant de 3 millions d’euros, d’après les documents du conseil.

« La Ville avait prévu depuis 2019 de vendre cette parcelle pour y construire un projet immobilier, qui permettait également de financer une partie du gymnase du Jeu de Paume, a rappelé Laurent Blancquart, adjoint chargé de l’urbanisme, de l’aménagement et des mobilités, lors du conseil municipal. C’était un terrain communal, et […] on vendait une parcelle qui permettait de financer une partie d’un équipement municipal. Depuis, le projet a un peu évolué, aussi bien du côté de la municipalité que du promoteur, c’est pour ça que ça a pris un peu de temps. On avait acté la vente en délibération en date de décembre 2019. On a fait des échanges entre SQY, le promoteur ADI et la commune de Villepreux, et on est arrivés à un accord, presque cette année, avec un changement d’orientation du programme, pour essayer de rattraper notre déficit en logements sociaux SRU (la commune affichait un taux SRU de 17,59 % au 1er janvier 2020, Ndlr). »

Le projet, en réflexion depuis 2019, a en effet traîné. À l’époque, la municipalité dirigée par Stéphane Mirambeau (SE), approuve en conseil municipal la vente à ADI « à une courte majorité », selon les documents du conseil. « La SCCV Villa Pietra s’est substituée à la société ADI et, en raison du contexte très particulier de 2020, a convenu avec la Ville de proroger le délai de réalisation de la vente, ADI considérant que la vente était parfaite eu égard au document signé et prolongé par les parties a signifié à la commune une sommation d’avoir à réitérer la vente par acte authentique avant le 16 octobre 2020, peut-on aussi lire sur les documents. À la suite des actions engagées par ADI, des échanges ont eu lieu entre la SCCV Villa Pietra et la Ville. Cette dernière a exposé son souhait de travailler avec les sociétés précitées mais à la condition que la typologie des logements évolue. »

« La totalité du programme sera comptabilisée SRU »

« Un certain nombre d’élus à l’époque, présents aujourd’hui, s’étaient abstenus sur le projet, justement en évoquant le fait qu’il fallait augmenter la jauge de social sur le bâtiment, et surtout que l’on puisse retrouver des surfaces dédiées à d’autres destinations que le logement sur le rez-de-chaussée, a déclaré l’actuel maire, Jean-Baptiste Hamonic
(MoDem), lors de la séance du 12 décembre. Donc c’était aussi dans ce sens que nous avions mené les négociations avec le promoteur. » Il assure que « la totalité du programme sera comptabilisée SRU », et qu’ainsi, « sur les prochains budgets, on aura une pénalité amoindrie ».

105 logements sont prévus, allant du T1 au T5 et répartis sur trois bâtiments. Dans les deux premiers bâtiments se trouveront 70 logements locatifs sociaux, gérés par le bailleur Seqens, et dans le troisième immeuble, 35 logements en Bail réel solidaire (BRS, dispositif permettant à des occupants à revenus modestes d’être propriétaires du bâti, tout en étant locataires du foncier, Ndlr). « Et on a réussi à négocier avec le promoteur 267 m² de locaux d’activité en rez-de-chaussée », ajoute Laurent Blancquart. Ceux-ci donneront sur l’avenue du lieutenant Maurice Hervé, le terrain étant bordé par cette dernière et la rue de la Pépinière.

L’adjoint villepreusien évoque aussi le rôle de SQY, vers qui la Ville s’est tournée pour mener à bien cette opération. « On considère que la Ville n’est pas là pour assumer ce que j’appelle le SAV, justifie-t-il. SQY a toute la capacité technique pour nous aider dans les contrôles et les décisions qui sont prises lorsque des constructions sont faites, aussi bien en termes de réseaux, de voiries, d’assainissement, de poubelles, d’énergie, etc., que la Ville ne peut pas porter techniquement ou même financièrement. Donc on a une compétence de SQY qui est vraiment indispensable et très pointue sur ce genre de réalisations, c’est pour ça qu’on les met systématiquement dans la boucle. » Le dépôt du permis de construire est prévu pour début 2023, et le lancement des travaux pour fin 2023-début 2024, pour une livraison fin 2025.