Elle a marqué The Voice. Le 21 mai dernier, Nour Barrazana est devenue, à 16 ans, la plus jeune gagnante de l’histoire du télé-crochet de TF1. Contactée une dizaine de jours plus tard, la Maurepasienne n’était toujours pas complètement redescendue de son petit nuage. « Je commence un peu à réaliser. Malgré tout, je n’arrive toujours pas à vraiment réaliser à 100 %, confie-t-elle. C’est vraiment quand je recevrai le trophée que je réaliserai (le trophée est gardé chez TF1 afin de faire graver le nom de la gagnante, et devait lui être remis d’ici moins d’un mois, Ndlr). »

La jeune femme n’en était néanmoins pas à son coup d’essai. Elle avait participé à The Voice kids en 2019, à 13 ans, éliminée lors des battles. « J’étais très jeune, je n’avais pas d’expérience, j’étais un bébé, je n’avais pas pris de cours de chant (elle a pris ses premiers cours fin 2019, Ndlr), jamais fait de scène. Donc je pense que j’y suis un peu allée trop vite », reconnaît Nour, pourtant passionnée de chant depuis toute petite. « Dans la chambre, j’avais une petite radio, j’écoutais de la musique, et je m’imaginais dans le miroir en train de chanter », se souvient la jeune Maurepasienne, dont la mère est par ailleurs saxophoniste.

Cette expérience à The Voice kids lui a servi pour retenter sa chance à l’émission, mais chez les grands cette fois. « Ça m’a apporté beaucoup d’expérience, et ça m’a donné un avant-goût de ce qu’était The Voice, estime-t-elle. Ça m’a donné plus confiance en moi, et quand j’y suis retournée, je connaissais déjà la scène, donc c’était un peu comme quand on va dans un endroit qu’on connaît déjà, où on a déjà ses repères. » Elle avait aussi à cœur « de montrer de quoi [elle était] vraiment capable avec plus d’expérience, […] de montrer [son] évolution ».

Et la jeune femme a plus que réussi son pari. Mais, quelques jours avant la finale, une blessure à la gorge, qui lui a fait perdre la voix, a failli tout gâcher. Sa voix, qui avait impressionné jusque-là, a dû être économisée. « J’ai eu très très peur, raconte-t-elle. Le samedi d’avant, en demi-finale, j’avais beaucoup forcé sur ma voix, tout donné à fond. Le lendemain, on était directement repartis sur les répétitions, et toute la semaine, ça n’a pas arrêté d’enchaîner, donc je pense que […] ma voix était fatiguée, et j’ai été malade. On a essayé de gérer comme on pouvait, on a pris des rendez-vous chez l’ORL et le médecin […] J’ai été un peu shootée aux médicaments le jour J, et je pense que ça s’est senti. »

Son coach, Florent Pagny, l’a accompagnée durant cette épreuve comme lors de toute l’émission, lui délivrant ses consignes. « Il m’a interdit de chanter toute la semaine. Je chantais quand même un petit peu. Il m’a dit ‘‘Tu marques les phrases, tu ne chantes pas, car sinon, le jour J, tu auras la voix cassée et tu ne pourras plus chanter, […] tu ne donnes rien du tout jusqu’au jour J’’. Mais moi, du coup, le jour J, je n’ai pas pu tout donner car je ne m’étais pas entraînée avant. C’était un peu comme si je montais sur scène les yeux fermés, sans avoir appris les paroles. C’était très bizarre », relate Nour, qui s’est donc malgré tout imposée.

La jeune chanteuse en devenir n’oublie pas de souligner le rôle de son coach dans sa progression. « Il est tellement humain, on rigole tout le temps, c’était vraiment comme un papa, il m’accompagnait comme si j’étais sa petite fille », affirme-t-elle. Autant dire qu’elle lui dédie sa victoire, d’autant plus avec l’annonce de la maladie de Florent Pagny, atteint d’un cancer du poumon : « J’avais déjà fait le parcours que je voulais, mais c’était vraiment pour lui, j’avais envie de le rendre fier. »

Désormais, Nour savoure sa victoire auprès des siens. L’Yvelinoise, née à Versailles et vivant à Maurepas depuis cinq ans, a également reçu un hommage appuyé de la municipalité maurepasienne, qui avait disposé des panneaux encourageant à voter pour elle en différents points de la ville avant la finale. Le maire, Grégory Garestier (DVD), lui promettait sur les réseaux sociaux « une belle carrière de pro », saluant « [s]on unique voix » qui avait marqué la cérémonie des vœux de la Ville en 2019. Nour, qui se dit « beaucoup touchée » par ces encouragements et félicitations, l’assure : « S’il y a encore les vœux ou la Fête de la musique, j’y chanterai encore quand ils veulent. »

En attendant, la lycéenne, qui avoue avoir eu « quelques petits soucis » avec son lycée, où elle ne compte plus retourner d’ici la fin de l’année, réfléchit à poursuivre sa scolarité via le Cned (Centre national d’enseignement à distance, Ndlr). En parallèle bien sûr d’un début de carrière de chanteuse, puisque le vainqueur de The Voice, est directement en contrat avec une célèbre maison de disques. « Je vais aller rencontrer Universal, et on verra ce qui se fera. »

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