La zone de Pariwest, à Maurepas, recevait le 10 décembre la visite de Barbara Pompili. La ministre de la Transition écologique s’est rendue plus précisément au magasin Malin, un supermarché anti-gaspillage, et chez Day by day, une enseigne proposant plus de 750 références de produits 100 % vrac. Accompagnée d’élus locaux, notamment Grégory Garestier (DVD), maire de Maurepas, et Aurore Bergé (LREM), députée de la circonscription, la ministre a salué le côté pionnier, selon elle, de ces deux commerces ouverts depuis octobre et qui luttent contre le gaspillage et l’excès d’emballages. « On est dans une période de grands changements, et comme toute période de grands changements, ça fait peur, constate-t-elle. Donc on a besoin d’éclaireurs et des éclaireurs, j’en ai vu plein aujourd’hui. »
L’ex-députée s’est ainsi dite « très heureuse » de visiter ces établissements, dont les démarches s’inscrivent d’après elle dans la lignée de ce que prône le gouvernement. « Dans le cadre de la lutte du gouvernement contre le gaspillage et sur le développement durable, j’ai vu ici quelques exemples […] de ce que nous voulons faire, a-t-elle affirmé face aux journalistes. Nous avons des exemples parfaits de la lutte contre le gaspillage alimentaire, de la lutte contre les emballages qui prolifèrent dans notre pays, et avec des moyens simples. »
La ministre rappelle que le gaspillage, « c’est encore 20 % de toute la chaîne d’alimentation ». « C’est très grave, quand on sait en plus que nous avons des personnes qui ont du mal à se nourrir, souligne-t-elle. De la même manière, sur les produits d’emballage, nous avons des objectifs environnementaux européens pour baisser la part d’emballages dans notre pays. Ça pose la question du plastique, qui pose de graves problèmes pour la biodiversité. »
Elle fait aussi état d’une destruction de « 15 % des invendus, qui sont des produits neufs ». Et mentionne la loi promulguant, à partir du 1er janvier 2022, « une interdiction de détruire les invendus et une obligation de les donner lorsqu’il s’agit des produits de première nécessité. » « C’est une politique globale, le vrac sera obligatoire à 20 % des surfaces commerciales à partir de 2030, estime la ministre. On voit ici que l’on est à 100 % dans ce magasin (Day by Day, Ndlr). Ça prouve que c’est possible, c’est simplement une question de nouvelle organisation. »
Une organisation qui serait en plus accessible. Chez Malin, qui vend des produits écartés du circuit de distribution traditionnel, les prix sont jusqu’à moitié moins chers que dans un magasin classique. « On allie économie, écologie, social et pédagogie », se félicite Barbara Pompili en arpentant les rayons. Des louanges qui n’ont pas manqué de toucher les deux fondateurs de l’enseigne, Tom Pezet et Thibault Godderidge.
« Ça fait plaisir de voir qu’il y a aussi du monde derrière et que le concept plaît », note le premier cité. « Vous êtes jeunes, dynamiques, vous bousculez un peu le système, répond la ministre de la Transition écologique. Il faut arrêter des systèmes qui ne sont plus des systèmes d’avenir. L’avenir, c’est de récupérer, et de ne pas gâcher. »
Le tout sans trop de contraintes pour les consommateurs, assure Barbara Pompili qui, en s’appuyant sur l’exemple des deux enseignes visitées, fait passer un message avant les fêtes : « On peut avoir des fêtes formidables, où on aura des bons produits, sans pour autant gaspiller, [ni] utiliser des emballages. […] Quand on a peu de moyens, on peut aller dans des magasins comme chez Malin par exemple, où vous allez avoir les mêmes produits qu’ailleurs, avec les mêmes marques, mais à un prix de 20 à 50 % moins cher. […] Et si vous voulez trouver des produits de qualité, vous en avez ici aussi, en ayant aussi ce sentiment très agréable de pouvoir avoir des bons produits tout en participant à la protection de l’environnement. Donc c’est doublement Noël. »
La ministre espère désormais que le concept se généralise. « On a besoin de précurseurs, […] qui se lancent un peu en avance par rapport aux autres, puisque ce qui se fait ici, la législation va l’obliger, avance-t-elle. Ils montrent aux autres qui, peut-être, peuvent être inquiets, [que] c’est possible, ça rend heureux. Tous les gens que je vois sont très contents de travailler ici, et on est sur du commerce de proximité et d’avenir. C’est possible, que les autres s’en emparent. »